26/05/2023 Neuralink, le cerveau connecté proposé par Elon Musk

Prologue. L’auteur de l’article remercie Titi, qui a débogué son ordinateur en 30 secondes, alors que celui-ci refusait toute intervention depuis le matin

Au printemps 2023, le projet  Neuralink, d’Elon Musk, annoncé en 2019, consiste à implanter à l’intérieur du crâne, au plus près du cerveau de 3 jeunes truies (femelle du porc, choisi pour sa proximité anatomique avec l’homme) un composant électronique (dit puce ou chip) de la taille d’une petite pièce de monnaie. Cette puce pour le moment, mesure 23 mm de diamètre et 8 mm d’épaisseur.

Neuralink conçoit des appareils connectés à implanter dans le cerveau pour communiquer avec les ordinateurs directement par la pensée. Ces appareils doivent d’abord aider à communiquer des personnes paralysées ou souffrant de maladies neurologiques.

L’implant ressemble à une petite pile qui fonctionne avec la technologie Bluetooth pour communiquer avec l’ordinateur. Sa pose doit être facile, a assuré Elon Musk, et surtout « réversible ». Il a expliqué qu’il s’agissait d’une opération très légère, sans passer par l’hôpital et réalisée en moins d’une heure, sans anesthésie générale. L’incision et la pose seront  réalisées par un robot chirurgical de pointe, pensé par Neuralink ,qui ne laisserait qu’une petite cicatrice dans le cuir chevelu et dans la boite crânienne.

La liaison se fera par induction, c’est-à-dire par un transfert d’énergie sans fil, via des ondes électromagnétiques. La puce pourra être rechargée de nuit, grâce à un appareil semblable à un pommeau de douche posé à proximité du crâne. Les recherches vont continuer pour sécuriser le dispositif : la puce connectée doit être protégée contre d’éventuelles perturbations externes et internes et sa communication avec un ordinateur (ou un smartphone) doit être inviolable.

Neuralink a annoncé jeudi 25 mai sur Twitter qu’elle avait reçu l’accord des autorités sanitaires américaines pour tester ses implants cérébraux non plus sur des animaux mais sur des humains. «C’est un premier pas important qui permettra un jour à notre technologie d’aider de nombreuses personnes», a déclaré la société californienne sur son compte Twitter, précisant que «les recrutements pour les essais cliniques ne sont pas encore ouverts.»

Ce projet soulève de nombreuses inquiétudes.

En effet, il pourrait être repris par des Etats ou par des entreprises voulant se donner un avantage compétitif dans la « course à l’homme augmenté » . Cette dernière associera des humains et des robots de plus en plus « intelligents » ou Smartbots.

D’ores et déjà les Smartbots peuvent collaborer avec les humains, travailler à leurs côtés et apprendre de leur comportement. Le nombre et le type de tâches pouvant être automatisées ou complétées par des logiciels, des robots et d’autres machines intelligentes augmentant rapidement, les Smartbots ont la capacité de travailler non seulement manuellement, mais aussi dans des tâches cognitives.

Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, auteurs de «The Second Machine Age», soutiennent que les progrès technologiques ont conduit la culture mondiale à un point d’inflexion comparable à celui provoqué par la révolution industrielle. Selon Gartner, cabinet de recherche en technologies, les logiciels, robots et autres machines intelligentes, occuperont plus d’un emploi sur trois actuellement tenus par des êtres humains d’ici 2025. On connaît par ailleurs l’inquiétude provoquée par ChatGPT https://openai.com/blog/chatgpt

Ceci-dit, tous ces robots et logiciels intelligents ne sont pas à la veille d’être implantés directement dans des cerveaux humains, et moins encore dans la part la plus riche en neurones et en synapses qu’est le cortex supérieur du cerveau.

Elon Musk pourra-t-il espérer avec ses gadgets recâbler les cortex associatifs des cerveaux humains ?

Ils ne sont pas à la veille d’être implantés directement dans des cerveaux humains, et moins encore dans la part la plus riche en neurones et en synapses qu’est le cortex associatif du cerveau.

Si l’on en croit wikipedia en français, le terme de cortex associatif désigne les régions du cerveau impliquées dans des opérations complexes de traitement de l’information. Contrairement à d’autres portions du cortex cérébral comme les aires dites « primaires » (sensorielles ou motrices), le rôle fonctionnel des régions associatives est plus difficile à identifier ; elles sont par exemple impliquées dans les processus cognitifs complexes liés à :

Contrairement à d’autres animaux, la majeure partie du cortex cérébral humain est constitué de cortex associatif, en particulier au niveau des lobes frontaux et pariétaux.

Dans chaque hémisphère cérébral 75 % du tissu cortical constitue le cortex associatif, le reste étant des régions spécialisées, comme les cortex sensoriels et moteurs. Le cortex associatif est aussi appelé « aires associatives », car il est composé de différentes aires, auxquelles on attribue des fonctions différentes. Elles se distinguent des autres aires car elles reçoivent des arrivées de plus d’un système sensoriel, par exemple vision et audition, etc. 

Elles participent donc à la genèse de notre perception du monde, qui intègre sans les décomposer les différentes modalités perceptives. Le cortex associatif permet la formation de nos perceptions qui sont une interprétation de nos sensations, une mise en relation de ces sensations avec notre vécu, nos attentes et nos connaissances.

Le cortex associatif d’un humain contemporain compte environ autant de neurones qu’il y a d’étoiles dans la galaxie. Ce nombre n’est pas significatif, car de nombreuses espèces même plus petites comportent un nombre pratiquement voisin de neurones. Il sera cependant à prendre en compte.

Il est probable que dans quelques dizaines ou centaines d’années, il sera possible de créer ou de régénérer le tissu neural qui compose le cerveau. Ceci aurait des implications importantes pour le traitement de maladies pour lesquelles il n’existe actuellement pas de remède, comme la démence. Mais l’opération risque de ne pas avoir d’effet sur l’intelligence humaine au plan global.

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