Face à la pandémie du Cov19 qui à ce jour ne faiblit pas, avec de nouveaux variants qui apparaissent régulièrement, la nécessité de vacciner n’est plus discutées, sauf par quelques idéologues.
Mais vacciner n’a de sens que si nul, dans un délai de temps raisonnable, n’échappe aux vaccins. Ce terme signifie le monde entier. Il ne suffit pas de vacciner les populations des pays riches si celles des pays pauvres échappent aux vaccins. Or si les problèmes, ne fut-ce que d’ intendance, sont déjà redoutables dans les premiers, ils paraissent presque insolubles dans les seconds.
Il en résulte que si prochainement toutes les populations vaccinables le seront dans les pays occidentaux ou dans certains pays asiatiques riches, ce ne sera pas le cas dans le reste du monde. On laissera les pays en développement produire des vaccins peu fiables au regard d’un virus agressif inédit, dont on ne sais toujours pas grand-chose.
Pourrait-on faire mieux dans les prochains mois. Il faudrait d’abord accélérer les recherches dans les pays riches. Dans ce cas, il faudrait mobiliser les moyens des laboratoires publics et ne pas laisser Big Pharma monopoliser les recherches.
Mais il faudra faire plus. Il faudra d’urgence que les laboratoires pharmaceutiques occidentaux effectuent non seulement un transfert de compétences pour aider le Sud, mais également dès à présent, trouvent des collaborateurs locaux qui permettent un développement du secteur en comprenant mieux les blocages sur place. L’OMS, elle-même, cherche désormais à constituer une coalition entre plusieurs pays, selon un axe Nord-Sud, pour accélérer la distribution.
Quant au long terme, le Sud patine en matière de production, distribution, mais également de détection. En tardant à identifier les variants, on se retrouve avec un Omicron partout. Certains laboratoires européens sont déjà en train d’implanter des laboratoires de «découverte», qui font de la recherche moléculaire afin d’aider les pays sous-développés à mieux anticiper les futures épidémies. L’objectif est de permettre ainsi aux laboratoires de ces pays une certaine autonomie. S’ils s’en sortent, comme en Inde notamment, ce ne pourra être que bénéfique pour tous. C’est cette stratégie globale de santé publique qu’il faut soutenir, la «global public health», qu’il faut dorénavant renforcer partout sur la planète.
Sur ces points, on consultera RT-France :
https://francais.rt.com/opinions/94253-ecarts-vaccination-nord-sud-qui-doivent-etre-combles-urgence-sebastien-boussois