22/03/2023 Le chat domestique, cet encore inconnu

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également en leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison
Qui comme eux sont frileux et comme eux solitaires
Ch. Beaudelaire

Des études de plus en plus nombreuses (voir références ci-dessous) montrent que les chats (felis felis) ont à l’égard des humains des comportements certes différents de ceux des chiens mais tout aussi subtils et signifiants. Les ancêtres sauvages des chats étaient des chasseurs solitaires qui se sont longtemps tenus à l’écart des homme même si depuis des milliers d’années ils ont vécu côte à côte. Les chiens descendent des loups qui sont des espèces sociales, vivant en bandes.

Les chats ont commencé à être domestiqués au Proche Orient, il y a 10.000 ans, notamment à Chypre, comme le montre l’examen génétique de leurs cadavres enterrés souvent avec les corps de leurs maîtres. C’est vers ces dates que les hommes devinrent des agriculteurs au lieu de rester des chasseurs-cueilleurs. Leurs récoltes attirèrent des rats en quantité et ceux-ci devinrent des proies bienvenues pour les félins vivant à l’entour, notamment pour les ancêtres des chats. Les humains et les chats apprirent ainsi à cohabiter, mais sans sympathie particulière à l’origine.

En fait il semble que la cohabitation entre les humains et les chats se s’est pas organisée comme celle avec les chiens sur des bases larges mais sur des bases étroites dépendant des bonnes relations entre le chat et sa famille humaine d’adoption. Ainsi un chat comprend à peu près ce que veut lui dire son maître mais rien aux propos d’un voisin. Tout au plus comprend-il les gestes de menace.

Références

– Charlotte de Mouzon, diplômée d’un master en Ethologie s’est spécialisée dans le comportement du Chat. Elle exerce à Bordeaux en tant que Comportementaliste pour Chats : elle aide les humains à trouver des solutions lorsqu’ils rencontrent des problèmes avec leur chat. Site internet : www.ethocat.com

https://atlantico.fr/article/decryptage/c-est-medicalement-prouve-votre-chat-vous-rend-fou-toxoplasma-gondii-charlotte-de-mouzon-

Newscientist The Truth about cats By Michael Marshall Surprising new research on cats will make you see yours in a new light. Cats have a reputation for being aloof and untamed, but recent studies suggest they may be more attuned to humans than we realise. 7 March 2023 , updated 16 March 2023

21/03/2023 La politique monétaire russe et la politique économique de guerre

En décembre 2022, le Financial Times publiait un article remarquable de Max Seddon et Polina Ivanova sur les technocrates de la Banque centrale de Russie qui, malgré leurs tendances libérales et leur opposition à la guerre de Poutine, ont choisi non seulement de rester au service du gouvernement, mais aussi de gérer avec habileté le choc des sanctions

Voir https://www.ft.com/content/fe5fe0ed-e5d4-474e-bb5a-10c9657285d2. How Putin’s technocrats saved the economy to fight a war they opposed Once thought of as reformers, the president’s economic confidants have ended up as enablers of an invasion they warned against

Les auteurs de l’article Seddon et Ivanova rapportent une conversation entre Konstantin Sonin, économiste russe et figure de l’opposition enseignant à l’université de Chicago, et son amie, Ksenia Yudayeva, directrice adjointe de la Banque centrale de Russie en charge de la recherche et de la politique macroéconomiques. Sur Internet, Sonin tente de convaincre son amie de quitter son poste en la comparant à Hjalmar Schacht, le banquier central compétent et créatif d’Hitler. Yudayeva lui répond que si les gens comme elle partaient, ils seraient remplacés par des partisans de la ligne dure comme Sergey Glazyev, ce qui conduirait à l’appauvrissement des gens ordinaires non responsables de la guerre.

Mais qui est Sergey Glazyev et pourquoi provoque-t-il l’effroi de Yudayeva ? Glazyev est un économiste et une figure de la droite dure nationaliste russe. Membre de l’Académie des sciences de Russie et conseiller du président de la Fédération de Russie jusqu’en 2019, il est l’un des plus fervents défenseurs de l’« intégration économique eurasienne ». Pour Glazyev, l’intégration eurasienne n’est pas seulement un concept économique, c’est aussi un concept politique. Selon lui, l’Union économique eurasienne doit servir de contrepoids au système économique libéral construit autour des États-Unis et d’autres « puissances atlantiques ».

Ces termes révèlent une affinité avec les idées eurasistes conservatrices, qui placent la Russie à la tête de puissances traditionalistes partageant un héritage commun venu des steppes eurasiennes et qui s’opposent aux valeurs commerciales anglo-américaines décadentes. L’intégration économique eurasienne offre l’accès à une large base économique et à de vastes ressources qui peuvent être mobilisées pour rétablir l’industrie russe et faire du bloc eurasien une puissance mondiale. En pratique, Sergey Glazyev préconise un vague programme de développement national couplé à une politique souple de crédit pour stimuler les industries stratégiques.

Glazyev n’est pas seulement un idéologue de la droite dure russe et de sa politque de guerre en Ukraine instigatrices de la crise débutée en 2013. L’invasion à grande échelle qui a commencé le 24 février 2022 ne constitue qu’une étape d’un long conflit qui a commencé par les manifestations sur le Maïdan contre l’annulation par le gouvernement Ianoukovitch de l’accord commercial Union Européenne-Ukraine. Glazyev, lui-même né ukrainien, avait fait pression sur le gouvernement ukrainien pour qu’il annule le traité qu’il considérait comme une menace mortelle pour l’Union économique eurasienne proposée par la Russie. Selon des enregistrements obtenus en 2016, il était alors très impliqué dans l’organisation de manifestations anti-gouvernement ukrainien et pro-russes à Zhaporizhia et travaillait activement  à l’annexion de la Crimée.

Il n’est donc pas surprenant qu’il soit le candidat des partisans de la ligne dure pour remplacer Elvira Nabiullina, qui a la réputation d’être relativement libérale, économiquement orthodoxe et très compétente, en tant que gouverneur de la banque centrale de Russie. Et pourtant, comme l’a fait remarquer Konstantin Sonin à sa collègue, ce qu’a fait la Banque centrale russe n’est pas différent de ce qu’aurait fait Glazyev. Elle introduit des contrôles sur les mouvements de capitaux et des limites de retrait de devises étrangères pour atténuer l’impact des sanctions occidentales. En donnant la priorité à la défense des Russes ordinaires au détriment des Ukrainiens, la Banque centrale de Russie a adopté des politiques qui, seulement quelques semaines auparavant, auraient horrifié les libéraux économiques russes.

Sonin a donc peut-être encore plus raison qu’il ne le laisse entendre. L’orthodoxie économique de la banque centrale russe, qui lui a valu les éloges des commentateurs néolibéraux, doit être comprise dans le contexte de la politique de plus en plus illibérale de la Russie. Les politiques fiscales et monétaires de la Russie furent si strictes qu’elles auraient pu faire peur au plus ardent fonctionnaire du FMI des années 1990. En tant qu’exportateur d’énergie, la Russie disposait d’un excédent de la balance courante et donc d’une base fiscale solide qui lui permettait de dégager un excédent budgétaire. Cet excédent était si élevé que les investissements nationaux dans les infrastructures furent en fait inférieurs à ce qu’ils étaient au mauvais temps des années 1990. La banque centrale russe a travaillé pour libéraliser le compte de capital de la Russie et a finalement fait du rouble en 2015 une véritable monnaie flottante.

Ces actions n’ont pas été menées par pure croyance en l’orthodoxie économique et en un bon gouvernement. L’expression « bilan de forteresse » était prise au pied de la lettre par les responsables russes. La réalisation d’excédents massifs était censée rendre la Russie plus indépendante des marchés internationaux et lui offrir une plus grande marge de manœuvre géopolitique ainsi qu’une plus grande capacité de résistance aux sanctions et autres pressions économiques étrangères.

La diversification des réserves de la banque centrale, qui s’est éloignée du dollar pour se tourner vers l’euro, l’or et le yuan, ne fut pas seulement une politique de couverture créative et efficace, mais était consciemment comprise comme un acte géopolitique visant à préserver les réserves monétaires de la Russie de la confiscation et des sanctions occidentales. Enfin, le flottement du rouble ne fut pas seulement une décision libérale. Le triangle de Mundell — l’un des concepts les plus connus et communément acceptés de l’économie internationale — montre qu’une monnaie flottante donne à une banque centrale plus de latitude pour mener une politique monétaire nationale souveraine.

L’expression « bilan de forteresse » était prise au pied de la lettre par les responsables russes. La réalisation d’excédents massifs était censée rendre la Russie plus indépendante des marchés internationaux et lui offrir une plus grande marge de manœuvre géopolitique. L’invasion du 24 février a été un choc aussi bien pour les banquiers centraux russes que pour le reste du monde, qui n’avait pas cru les amples avertissements des services de renseignement américains et britanniques. Selon certaines rumeurs, Nabiullina aurait même tenté de démissionner en signe de protestation, mais sa demande aurait été rejetée.

La réponse occidentale concertée et les sanctions sévères ont été tout aussi choquantes pour les Russes. La planification de la banque centrale n’avait jamais supposé une invasion à grande échelle de l’Ukraine— qui aurait pu croire une telle chose ? — et croyait donc que les Européens, les Américains et même certaines puissances asiatiques ne mettraient pas en place un tel front uni.

La diversification des réserves a échoué car diverses contreparties des banques centrales ont gelé les comptes de la Banque centrale de Russie. Les importantes réserves d’or et de yuan ne semblent pas avoir été d’un grand secours en raison de leurs coûts de transaction très élevés. Le masque du libéralisme recouvrant la politique monétaire et fiscale russe est tombé. Confrontés à la réalité des ambitions géopolitiques impériales et révisionnistes de la Russie, les technocrates libéraux russes ont mis en place des contrôles monétaires et se sont orientés vers une fiscalité confiscatoire.

Ces mesures, combinées à la poursuite des exportations russes d’énergie et à la lenteur des sanctions occidentales contre ce secteur, ont sauvé l’économie intérieure russe de la crise en 2022. Mais qu’en sera-t-il demain?

20/03/2023 Guerres américaines. Nouveaux témoignages

Aujourd’hui, face à la perspective d’envoyer des éléments de l’US Army se battre contre les Russes en Ukraine, fut-ce au sein de l’Otan, le Pentagone ne manifeste aucun enthousiasme. Il lui suffit de faire valoir qu’un engagement direct avec la Russie pourrait vite dégénérer en guerre nucléaire pour que d’éventuelles ardeurs se calment. Pour le moment il se satisfait d’une aide à l’Ukraine ayant dépassé quelques 15 milliards de dollars.

On peut penser que de leur coté les militaires américains se souviennent des pertes qu’ils ont subies dans l’indifférence générale lors des précédentes guerres américaines en Irak et en Afghanistan. Menées prétendument au nom de la lutte contre un islam conquérant, ces guerres visaient en fait à lutter contre la présence russe au Moyen-Orient. Elles ont duré au total plus de vingt ans et les pertes en hommes en ayant résulté ont dépassé semble-il celles de la seconds guerre mondiale.

Aujourd’hui, les langues se délient. Trois éditeurs américains d’une certaine importance viennent de publier presque en même temps trois témoignages de militaires américains initialement engagés volontaires et enthousiastes ayant constaté l’incompétence des Etats-Majors et surtout les profits qu’avaient tiré injustement de ces guerres ce que l’on a nommé depuis le Lobby militaro-industriel américain.

On trouvera ci-dessous les références de ces livres précédées per celles d’un long essai bien documenté intitulé
Three New Books by Former Soldiers That the US Military Doesn’t Want You to Read
https://jacobin.com/2023/02/un-american-pain-is-weakness-paths-of-dissent-book-review-antiwar-forever-war

Un-American : A Soldier’s Reckoning of Our Longest War
(Le point de vue d’un soldat sur notre plus longue guerre) par Erik Edstrom (Bloomsbury, 2020) ; 

Pain Is Weakness Leaving the Body : A Marine’s Unbecoming, (La douleur, c’est la faiblesse qui quitte le corps : le désenchantement d’un marine) par Lyle Jeremy Rubin (Bold Type Books, 2022)

Paths of Dissent : Soldiers Speak Out Against America’s Misguided Wars (Les sentiers de la dissidence : des soldats s’élèvent contre les guerres injustifiées de l’Amérique) publié par Andrew Bacevich et Daniel A. Sjursen (Metropolitan Books, 2023).

Nos remerciements à Jacobin https://jacobin.com/

19/03/2023 Un missile français

Cet article est publié par  Quora, plateforme sur laquelle les internautes peuvent poser des questions et où d’autres, spécialistes du sujet, leur répondent. NB Nous ne désirons pas discuter ici de la pertinence de cette réponse concernant le Rafale ou ses missiles

La question du jour«Quelle est l’arme qui rend le chasseur Rafale particulièrement redoutable?»

La réponse de Jean-Marc Loingtier:

C’est un secret qui est bien gardé.. La France a élaboré le missile de croisière le plus sophistiqué et le plus intelligent jamais mis sur un champ de bataille. Voici ce qu’il fait.

Il peut être équipé d’une charge nucléaire, ou traditionnelle. Il vole un peu plus vite qu’un Tomahawk américain (tout en restant lui aussi subsonique), mais peut emporter une charge explosive beaucoup plus importante. Comme le Tomahawk, il vole sous les radars, entre 10 mètres et 50 mètres; sur l’eau, on le distingue à peine mieux qu’un missile Exocet.

Si le parcours qu’il suit est trop bien défendu, ou si une nouvelle menace est détectée, il choisit automatiquement un chemin alternatif. Il peut aussi choisir d’engager des menaces aériennes ou au sol si le besoin s’en fait vraiment sentir.

À la vitesse d’un Airbus en haute altitude, il vole à 10 mètres au-dessus de la mer. Il sait anticiper. Si ses emports sont trop fragiles ou trop lourds, il est capable de contrôler la rapidité de ses changements de direction.
NB Point d’emport ou emport Un point d’emport est, sous les ailes d’un avion militaire ou civil, un ancrage pour accrocher les différents modules que peut emporter l’avion. Il peut s’agir de missiles, de bombes, de nacellesou de réservoirs largablesde carburant (point d’emport humide)

Il est aussi extrêmement furtif. Son fuselage est recouvert de matériaux absorbant les ondes émises par les radars (RAM) et sa visibilité infrarouge est contrôlée.

Il possède dans sa mémoire une cartographie radar qui lui permet de se guider et une reconnaissance automatique des cibles. Quand il arrive sur une batterie de missiles sol-air (SAM), soit il est déjà trop tard, soit il est déjà trop loin

18/03/2023 Une théorie presque quantique

En 1935 la théorie quantique faisait peur à Einstein en démontrant que des particules pouvaient interagir à distance, aussi éloignées l’une de l’autre qu’elles puissent l’être . « Spooky action at a distance » selon son appréciation devenue célèbre. On parle du principe de non-localité.

Si l’on intrique deux particules pour ensuite les sépare par des distances considérables, observer l’une entraîne immédiatement des répercussions sur l’autre. Autrement dit l’effet se transmet à une vitesse plus grande que celle de la lumière, ce qui est interdit par la relativité.

Il aurait sans doute eu encore plus peur aujourd’hui en constatant qu’une nouvelle théorie, dite théorie presque quantique « almost quantum theory » propose une description de la réalité plus précise que celle de la théorie quantique et a fortiori plus précise que celle de la relativité.

En simplifiant, disons que si rien ne se déplace plus vite que la lumière, il faut cependant tenir compte du principe dit de localité macroscopique. Ceci veut dire que si l’on passe du monde des particules au monde de la réalité macroscopique, celui où nous vivons, les lois de notre physique émergent et la non localité disparaît.

Ceci fut traduit un peu plus tard par une formulation plus simple dite « information causality » Elle signifie que lorsque deux personnes échangent de l’information, l’une ne peut pas en recevoir davantage que l’autre n’en a envoyée. Autrement dit, à chaque instant, le monde de l’information quantique ne peut tenir compte de l’information macroscopique ultérieure puisque celle-ci par définition, n’a pas eu encore le temps de lui apparaître..

Pour tester cette hypothèse, les auteurs n’ont pu faire appel aux particules classiques qui s’en tiendraient à leurs comportements actuels . Ils proposent d’utiliser des particules quantiques dite Kaons composées de quarks liés ensemble d’une façon nouvelle. Une autre solution serait d’étudier les interactions entre particules quantiques à l’intérieur de calculateurs quantiques en comportant un nombre suffisant.

Les résultats de ces études pourraient apporter la preuve de la pertinence de la  théorie presque quantique.. Restera à voir quelles conséquences pratiques ces constatations pourraient entraîner

Référence

Voir Newscientist https://www.newscientist.com/article/mg25734280-900-this-new-version-of-quantum-theory-is-even-stranger-than-the-original/

Note

Le laboratoire de physique de l’ENS de Lyon étudie l’hypothétique théorie de la gravité quantique censée proposer une description commune de l’univers rendant compatible la théorie de la gravité proposée par Einstein et les principes de la physique quantique découverts dans les années 30 du siècle dernier.

Dans un programme de travail intitulé Gravité quantique il définit ainsi cette dernière. La gravité quantique est la recherche d’une théorie physique décrivant l’interaction gravitationnelle à toute échelle d’énergie, ainsi réunifiant la relativité générale d’Einstein décrivant la gravité comme courbure et déformation de l’espace-temps et la mécanique quantique régissant la dynamique microscopique des particules et de leurs interactions

Il y a plusieurs approches à ce défi pour la physique théorique. Le travail de recherche de notre équipe se concentre sur les modèles de « spinfoam ». Ces modèles fournissent un  formalisme d’integrale de chemin bien définie pour la gravité quantique. Très proches du Regge calculus pour la discrétisation de la relativité générale, ils permettent de calculer les amplitudes de transition entre états de géométrie quantique, et ainsi définissent un contexte covariant pour lq quantification canonique de la relativité générale proposée par la « loop quantum gravity ».

La gravité quantique est la recherche d’une théorie physique décrivant l’interaction gravitationnelle à toute échelle d’énergie, ainsi réunifiant la relativité générale d’Einstein décrivant la gravité comme courbure et déformation de l’espace-temps et la mécanique quantique régissant la dynamique microscopique des particules et leurs interactions. Il y a plusieurs approches à ce défi pour la physique théorique.

Le travail de recherche de notre équipe se concentre sur les modèles de « spinfoam ». Ces modèles fournissent un  formalisme d’integrale de chemin bien définie pour la gravité quantique. Très proches du Regge calculus pour la discrétisation de la relativité générale, ils permettent de calculer les amplitudes de transition entre états de géométrie quantique, et ainsi définissent un contexte covariant pour la quantification canonique de la relativité générale proposée par la « loop quantum gravity ».

Dans ce cadre, nous nous intéressons à la construction, l’analyse et le développement de ces modèles de spinfoam, à la définition et l’étude de leur régime semi-classique dans lequel nous devrions retrouver la gravitation classique et des corrections quantiques perturbatives. En particulier, une reformulation des « spinfoam » en tant que « group field theories », qui sont des modèles de matrices généralisés, permet une définition non-perturbative des amplitudes de transition et montre un lien entre ces modèles et la géométrie non-commutative. Nous travaillons également sur le couplage de la matière à la gravité quantique et la dérivation de théories effectives pour la matière sous la forme de « deformed special relativity », sur l’étude des trous noirs quantiques et leur entropie et thermodynamique, sur la dérivation des corrections de gravité quantique à la cosmologie et finalement sur  l’interface entre les domaines de la gravité quantique et l’information et informatique quantiques.

Selon Wikipedia Le spin est une propriété quantique intrinsèque associée à chaque particule, qui est caractéristique de la nature de la particule, au même titre que sa masse et sa charge électrique.

Selon Wikipedia -En physique, la structure topologique du spinfoam ou de la mousse de spin est constituée de faces bidimensionnelles représentant une configuration requise par l’intégration fonctionnelle pour obtenir une description intégrale du chemin de Feynman de la gravité quantique.

Selon Wikipedia, Le regge calculus ou calcul de Regge, en relativité générale  est un formalisme permettant de créer des variétés simpled‘espace-temps. Ce formalisme a été fondé par le théoricien Tullio Regge au début des années 1960. Le calcul de Regge, et ses développements subséquents, sont appliqués dans des domaines tels celui de la gravité quantique.

Référence

Voir Newscientist

https://www.newscientist.com/article/mg25734280-900-this-new-version-of-quantum-theory-is-even-stranger-than-the-original/

17/03/2023 Israël suspecté d’espionner la Maison Blanche

Israel est devenu le champion de toutes les méthodes permettant d’espionner les contenus et les échanges sur Internet. Elle en tire beaucoup de profits, non seulement en informant ses services de renseignement, mais en vendant fort cher ces données à toutes les administrations et entreprises dans le monde qui ont besoin de ce type de renseignement.

C’est ainsi, entre autres, qu’elle utilise le logiciel Pégasus. Il s’agit d’un logiciel espion destiné à attaquer les smartphones sous iOS et Android. Il est a été conçu et commercialisé dès 2013 par l’entreprise israélienne NSO Group. Les premières traces de ses intrusions ne sont découvertes qu’en 2016.

Installé à distance sur un appareil, il peut contourner tous les systèmes de sécurité et accéder aux fichiers, messages, photos et mots de passe sur les smartphones. Il peut aussi écouter les appels téléphoniques, et déclencher l’enregistrement audio, la caméra ou la géolocalisation. Pegasus est considéré comme une arme de guerre.

Le gouvernement américain avait constaté il y a deux ans qu’Israël était très probablement responsable de la mise en place à la Maison Blanche et à Washington de dispositifs de surveillance des échanges dits « StingRays ». Mais Donald Trump, averti, n’avait pas voulu réagir.

Selon une correspondance de Christopher Krebs directeur au Department of Homeland Security au Sénateur Roy Widen, ces faits étaient soupçonnés depuis un certain temps par le FBI et la CIA mais il n’avait pas été jugé opportun de protester. Il faut dire que les agents Israéliens et américains ont l’habitude de travailler ensemble.

Comme il fallait s’y attendre , un représentant de l’Ambassade israélienne a affirmé qu’Israël ne conduisait aucune opération d’espionnage aux Etats-Unis. L’Administration Fédérale a refusé de commenter. Les Chinois, un moment suspecté, ne furent pas inquiétés, après une étude approfondie des dispositifs mis en place.

16/03/2023 Un siècle pour installer définitivement les terriens sur la planète Mars.

Si les terriens ne se donnent pas des objectifs suffisamment ambitieux à réaliser d’ici la fin du 21e siècle, tout laisse penser qu’ils utiliseront des technologies de plus en plus efficaces pour s’autodétruire dans des guerres à l’échelle de la planète.

Les exobiologiste se demandent souvent pourquoi sur les 10 planètes extrasolaires semblables à la Terre et récemment observées par la Nasa n’apparaissent aucune forme de vie et moins encore de civilisations analogues à la nôtre. On répond généralement que si de telles civilisations avaient existé dans les siècles précédent, vu les distances interplanétaires, leurs images ne nous serait pas encore parvenue. Mais cette réponse n’est pas satisfaisante. Ces civilisations auraient pu exister des dizaines ou centaines de millénaires auparavant et nous atteindre seulement maintenant.

https://www.nationalgeographic.fr/espace/sur-les-219-nouvelles-planetes-listees-par-la-nasa-10-sont-semblables-a-la-terre

Une explication plus vraisemblable de ce vide civilisationnel peut être simplement qu’une civilisation a besoin de quelques centaines d’années pour mettre au point des systèmes d’armes capables de l ‘auto-anéantir sans laisser de traces. C’est peut être ce qui s’est passé ou est en train de se passer. Nous serions alors incapables d’en être informés vu les distances à couvrir par l’information.

Dans ces conditions, il conviendrait de se demander si les terriens d’aujourd’hui ne devrait pas consacrer les outils scientifiques et techniques dont ils disposent, non à préparer des guerres encore plus dévastatrices que celles que nous connaissons, mais des installations durables dans le système solaire. Beaucoup d’humains seraient invités à s’y installer pour une partie de leur vie active, voire sans limites de temps et jusqu’à leur mort s’ils le souhaitaient

Le nombre des planètes habitables durablement se limite pour le moment à la Lune, à Mars et à ses satellites. Le manque d’eau est général, sauf sous forme de brume glacée aux pôles. Mais il y aurait suffisamment de perspectives scientifiques pour que ces futurs résidents puissent envisager d’y demeurer plusieurs décennies voire toute leur vie.

Il ne s’agirait pas de coloniser ces planètes, au sens traditionnel. Les terriens pourraient y apporter suffisamment de ressources innovantes pour faire de ces habitats stériles des îlots de développement autonomes. C’est ainsi que des études actuelles montrent comment des cratères marsiens désertiques pourraient être transformés en provinces agricoles fertiles comme l’est la Normandie .

Nous pensons que des projets de cette nature devraient sans attendre être étudiés par les gouvernements et les institutions. Nous y reviendrons pour notre part.

15/03/2023 Réduire les erreurs des calculateurs quantiques

Cette réduction d’erreurs serait indispensable si l’on voulait remplacer éventuellement les calculateurs classiques par des calculateurs quantiques. Mais pour cela cette réduction devrait être évolutive (scalable)

En informatique quantique, un qubit est un système quantique à deux niveaux, qui représente la plus petite unité de stockage d’information quantique. Ces deux niveaux représentent chacun un état de base du qubit et en font donc l’analogue quantique du bit. Cependant, les qu-bits sont susceptibles d’interférences et d’erreurs qui doivent être idetifiées et corrigées si l’on veut obtenir des calculateurs quantiques aussi efficaces que les calculateurs classiques. Cela sera encore plus nécessaire lorsque l’on voudra leur soumettre des problèmes aussi difficiles que ceux rencontrés dans la physique et la cosmologie actuelles .

Une réponse à cet enjeu est nommée la correction des codes de surface (surface code correction). Il s’agit d’augmenter le nombre des qubits physiques qui travaillent ensemble sur une même question comme s’ils étaient un même qubit logique. Cette méthode est utilisée par les calculateurs classiques, mais elle est ici rendue plus difficile par le fait qu’un qubit s’y présente comme une superposition d’états, zéro et un et que tout effort pour le mesurer directement détruits les données.

C’est pourquoi une équipe de Google dirigée par Hartmut Neven a montré que la taille des qubits quantiques pouvait être augmentée et que ceci entraine une réduction du taux d’erreurs. Si ceci pouvait être vérifié, un calculateur quantique pourrait traiter des problèmes aussi complexes que le font les calculateurs classiques, sinon plus

Rappel. Grâce à la propriété de superposition quantique, un qubit stocke une information qualitativement différente de celle d’un bit. D’un point de vue quantitatif, la quantité d’information gérée par un qubit est virtuellement plus grande que celle contenue dans un bit, mais elle n’est accessible qu’en partie au moment d’une mesure

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Référence

Published: 22 February 2023

Suppressing quantum errors by scaling a surface code logical qubit

Google Quantum AI

Nature  volume614, pages 676–681 (2023

Abstract

Practical quantum computing will require error rates well below those achievable with physical qubits. Quantum error correction1,2 offers a path to algorithmically relevant error rates by encoding logical qubits within many physical qubits, for which increasing the number of physical qubits enhances protection against physical errors. However, introducing more qubits also increases the number of error sources, so the density of errors must be sufficiently low for logical performance to improve with increasing code size. Here we report the measurement of logical qubit performance scaling across several code sizes, and demonstrate that our system of superconducting qubits has sufficient performance to overcome the additional errors from increasing qubit number. We find that our distance-5 surface code logical qubit modestly outperforms an ensemble of distance-3 logical qubits on average, in terms of both logical error probability over 25 cycles and logical error per cycle ((2.914 ± 0.016)% compared to (3.028 ± 0.023)%). To investigate damaging, low-probability error sources, we run a distance-25 repetition code and observe a 1.7 × 10−6 logical error per cycle floor set by a single high-energy event (1.6 × 10−7 excluding this event). We accurately model our experiment, extracting error budgets that highlight the biggest challenges for future systems. These results mark an experimental demonstration in which quantum error correction begins to improve performance with increasing qubit number, illuminating the path to reaching the logical error rates required for computation.

15/03/2023 La serpentinisation : apparition de la vie dans le système solaire

Dans le système solaire, une vie de type terrestre n’a été identifiée que sur la planète Terre, dans les eaux océaniques et les eaux douces, sur les terres émergées et dans les airs, au dessous d’une certaine altitude..

Elle est recherchée cependant sur les autres planètes rocheuses, Mars et ses satellites notamment. En dehors du système solaire, on suppose que les planètes hébergeant une vie de type terrestre sont nombreuses mais elles sont trop éloignées pour que même avec un télescope spatial aussi performant que le James Webb on puisse pour le moment l’identifier.

Il n’existe donc pas d’éléments suffisants pour remettre en cause l’affirmation de certains exobiologistes selon laquelle la vie n’est apparue que sur la Terre, faute de la présence ailleurs des éléments dont elle aurait eu besoin.

Ceci dit, il convient de préciser le processus selon lequel, même en présence d’éléments favorables, la vie est apparue sur la Terre. Ceci se serait fait, autant que l’on sache aujourd’hui, le long des dorsales océaniques, ainsi concernant l’océan Atlantique, le long de la dorsale médio-atlantique ou mid-atlantic ridge.

La dorsale médio-atlantique, appelée aussi ride médio-atlantique, est un relief essentiellement sous-marin qui se situe au milieu de l’océan Atlantique et dans l’océan Arctique. Elle commence à 333 kilomètres au sud du pôle Nord par 87° de latitude nord. Elle s’arrête près de l’île Bouvet par 54° de latitude sud. Wikipédia

Dans ces dorsales sont apparus très tôt des évents. Il s’agit de conduits naturels laissant échapper des gaz. Ces évents, dits aussi fumeurs, monts hydrothermaux, cheminées hydrothermales, sources hydrothermales sont situés sur l’axe des dorsales  océaniques ainsi qu’à proximité des bassins arrière-arc. Ils sont une conséquence des mouvements des plaques tectoniques. Ils évacuent une partie de la chaleur interne de la Terre. C’est en 1977 que ces monts et la vie sous-marine luxuriante qui leur est associée ont été découverts aux îles Galápagos par le submersible américain Alvin. Cet écosystème privé de lumière est basé sur une production primaire assurée par des bactéries chimiosynthétiques qui vivent libres ou en symbiose avec les organismes.

Parmi les hypothèses envisagées concernant l’apparition de la vie sur Terre, l’une ne repose que sur les propriétés intrinsèques de notre planète et fait intervenir un processus géologique majeur : la serpentinisation de la lithosphère océanique.

On appelle serpentinisation une réaction hydrothermale d’hydratation et d’oxydation des roches basiques et ultra-basiques océaniques. La serpentinisation apporte en effet des réponses fortes aux contraintes du vivant : une source d’énergie, des molécules organiques par synthèse abiotique, les briques des principales bio-macromolécules ainsi qu’un espace confiné pouvant faire office de réacteur chimique du vivant.

Ceci dit, on en sait encore très peu sur ces processus fondamentaux, compte tenu du coût des navires scientifiques d’exploration. Un intérêt particulier sera donc attaché à la mission de 40 jours du Falkor T00, anciennement appelé Polar Queen et dédié à la recherche industrielle sous-marine. Il a quitté San Juan de Puerto Rico, équipé de 30 équipements de recherche originaux dont deux petits sous-marins. Il étudiera plus complètement les évents hydrothermaux accessibles et les nombreuses formes de vie, encore mal connues, qui y prospèrent. Il est loué à cette fin par le Schmidt Ocean Institute de Palo Alto et embarquera une centaine de scientifiques.

Pour en savoir plus

Falcor T00 https://www.vesselfinder.com/fr/vessels/details/9523378

Serpentinisation océanique et vie primitive 28/01/2014
Article
Marie-Laure Pons
ENS de Lyon – Laboratoire de Géologie de Lyon
https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/serpentinisation-oceanique-vie-primitive.xml#lieu-propice

14/03/2023 Australie, Etats-Unis et Royaume-Uni s’associent pour réaliser une nouvelle génération de sous-marins

Ce nouveau partenariat militaire entre les trois pays, qui va impliquer un très gros effort industriel, doit permettre de produire des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire. SMNA Ces sous-marins sont à distinguer des SNLE , sous-marins nucléaires lanceurs d’engins dédiés au lancement de missiles sur de longues distances

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sous-marin_nucl%C3%A9aire_d%27attaque

Les sous-marins nucléaires d’attaque (abrégés en SNA en français et SSN pour « Ship Submersible Nuclear » selon le code OTAN) sont des sous-marins à propulsion nucléaire. Contrairement aux SNLE qui ont pour seule mission la dissuasion nucléaire, les SNA sont destinés à des missions de protection, de renseignement et de projection de puissance.

Le premier de cette classe de navires de guerre fut l’USS Nautilus de l’US Navy qui entra en service en 1955.

Ces sous-marins sont des chasseurs. Ils ont plusieurs rôles  (source Wikipedia)

  • Lutte anti-sous-marine : détection, pistage et éventuellement destruction de sous-marins adverses (SNA, SNLE ou sous-marins diesel), en mission individuelle (patrouille) ou en protection d’un groupe de combat de surface, notamment d’un groupe aéronaval ;
  • Lutte anti-navire : soit en mission de protection d’un groupe de surface, ou en mission offensive : blocus naval, stratégies d’interdiction ;
  • Action contre des installations à terre avec l’emploi de missiles de croisière ;
  • Renseignement : interception électronique, prises de vues optiques et infra-rouge discrètes ;
  • Participation à des actions de forces spéciales avec le débarquement de commandos et de nageurs de combat ;
  • Minage en eaux hostiles.uelques dizaines de minutes, en déchargeant entièrement ses batteries.
  • Armement de principe
  • Torpilles : il s’agit de torpilles lourdes à long rayon d’action, généralement filoguidées, à autodirecteur acoustique actif ou passif.
  • Missiles aérodynamiques à changement de milieu (c’est-à-dire lançable en plongée) de 2 types :
  • Mines

SNA en France

Six SNA de classe Rubis sont entrés en service dans la Marine nationale entre 1983 et 1993. Ils sont basés dans le port militaire de Toulon. Les SNLE étant basés à celui de Brest, à l’île Longue. Les Rubis sont la seule classe de sous-marins d’attaque actuellement en service depuis le retrait des derniers sous-marins à propulsion classique en 2001. L’escadrille des sous-marins d’attaque (ESNA) dépend de la Force océanique stratégique qui a assimilé les forces sous-marines à la fin du xxe siècle.

Un programme de remplacement par six SNA du Programme Barracuda (classe Suffren) a démarré le 21 décembre 2006. Le premier bâtiment, le Suffren est lancé le 12 juillet en 2019. D’une longueur de 99 mètres et d’un diamètre de 8,8 mètres, il est armé de missiles de croisière navals, de torpilles lourdes filoguidées F21, de missiles antinavire Exocet SM39 modernisé et de capacité de mouillage de mines. Sa propulsion est hybride : un réacteur à eau pressurisée dérivé des chaufferies équipant les SNLE type Le Triomphant et le porte-avions Charles de Gaulle, deux turbines de propulsion, deux turbo alternateurs et deux moteurs électriques. Son immersion peut dépasser 300 mètres de profondeur. Son équipage est de 65 personnes, plus commandos, et sa disponibilité est supérieure à 270 jours par an. Le 3 juin 2022 à Brest, le Suffren entre officiellement au service actif.

La commande du 4e SNA est notifiée à DCNS en juillet 2014. En raison des restrictions budgétaires, le dernier SNA de cette classe ne devrait pas être opérationnel avant 2030