L’Allemagne dépend du gaz russe, parait-il

L’Allemagne a depuis plusieurs années refusé de se doter de centrales électriques nucléaire sur le modèle français. Elle a toujours affirmé que ce seraient des centrales à pétrole et à gaz qui pourraient satisfaire ses besoins.
Mais ce choix la met sous la dépendance du gaz sibérien qui lui arrive par gazlines, du fait qu’elle n’a pas de ressources en gaz suffisantes.

De ce fait, lors de la crise actuelle avec la Russie concernant la question de l’Ukraine que Washington accuse Moscou de vouloir envahir militairement, l’Allemagne s’est montrée très réticente face à la perspective de sanctionner économiquement Moscou, notamment en cessant de lui acheter son gaz.

A Berlin, le 11 janvier dernier, le ministre de économie allemand a révélé que Berlin n’avait de réserve en gaz que pour 17 jours. Or les arrivées de gaz russe ont cessé depuis le 21 décembre et le fournisseur russe Gazprom a renoncé pour le moment à pomper du gaz vers l’Allemagne en utilisant le pipeline Yamal.

De fait, comment sanctionner un pays comme la Russie qui dispose de ressources minières et gazières considérables et des réserves en dollars dépassant 650 milliards.

Surévaluation de l’économie française

Dans un pays qui connaît des difficultés d’exportation et donc une baisse d’activité accompagnée de chômage, le remède traditionnel consiste à dévaluer la monnaie de ce pays.

Ainsi pour la même somme nominale, les acheteurs étrangers peuvent se procurer davantage des biens et services produits par ce pays. L’activité reprend et le chômage diminue ou disparaît.

Ceci est impossible aux Pays de la zone euro dont les parités de change sont bloquées à ce qu’elles étaient en 1999, lors de la création de la zone . Ainsi la France est aujourd’hui surévaluée d’environ 8% alors que l’Allemagne est sous-évaluée de -9,2% en moyenne

Voir IMF, External sector report, International Monetary Fund, Washington DC,2021. https://www.imf.org/en/Publications/ESR/Issues/2021/08/02/2021-external-sector-report).

L’écart entre les deux pays est donc de 17,2% en moyenne, avec un écart maximal pouvant aller à 24%.

Ceci signifie que pour une même somme dans une monnaie autre que l’euro, par exemple le dollar, un acheteur étranger peut se procurer le même bien en Allemagne à des prix inférieur en moyenne de 15% de ce qu’ils sont en France. Les succès des voitures allemandes à l’exportation, confrontées aux voitures françaises, peuvent s’expliquer en partie ainsi.

Aujourd’hui en France, si le gouvernement voulait renforcer la compétitivité de l’économie française, la première priorité serait de sortir de l’euro. Ceci serait plus facile à faire qu’augmenter la productivité des entreprises françaises.

Mais Washington ne laisserait pas faire. Il a besoin de rassembler le plus d’États européens que possible pour peser face à la Russie et la Chine

Voir Jacques Sapir https://francais.rt.com/opinions/94827-deficit-exterieur-indicateur-declassement-france

La France doit conserver son avance dans le nucléaire

La France est une référence mondiale dans le domaine de l’électricité produite par appel à l’énergie nucléaire. Son parc de centrales traditionnelles dites centrales à fission est le plus important du monde.

Ce parc est en cours de renouvellement progressif dans les 20 à 30 prochaines années. Par ailleurs la haute capacité des équipes de son maître d’oeuvre EDF a évité jusqu’à présent tout accident majeur d’exploitation.

La France tient  un rôle majeur dans la réalisation du projet International Iter dit de centrale à fusion. En cas de succès ce type de centrale s’imposera dans le monde entier à perspective d’une trentaine d’années.

Les difficultés et le coût de réalisation des parcs d’énergie renouvelable, solaire et éolienne, n’en feront jamais des concurrents sérieux au nucléaire. De plus, ils sont très polluants à divers titres.

Notes (référence Le nucléaire en France
https://theconversation.com/nucleaire-en-france-un-peu-beaucoup-passionnement-a-la-folie-175000)

1 Le nucléaire pèse peu dans le bilan énergétique mondial : 10 % de l’électricité utilisée dans le monde en 2020 (soit 2 % de la consommation finale d’énergie).

2.Il joue également un rôle subalterne dans les scénarios de décarbonation de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à l’horizon 2050.

3. L’ampleur des moyens (financiers et scientifiques) requis constitue une barrière à l’entrée pour la plupart des pays en développement. Et, dans les pays riches, les gros sous du nucléaire animent le débat politique.

4. L’Union européenne et le Royaume-Uni se divisent à parts égales entre ceux qui disposent de réacteurs et ceux qui n’en ont pas.

Parmi les pays sans nucléaire, certains ont renoncé à exploiter leurs centrales (Lituanie et Italie), d’autres n’en ont jamais construites. Dans le groupe des pays exploitant le nucléaire, l’Allemagne compte en sortir totalement dès 2022. À l’exception du Royaume-Uni, les pays d’Europe de l’Ouest visent une sortie à moyen terme, mais pas ceux d’Europe de l’Est. La Pologne, qui n’a pas de centrale en exploitation, vise même à y accéder.

5. La position de la France demeure singulière. Avec 56 réacteurs en service (après la fermeture de Fessenheim en 2020), la France dispose de plus de la moitié de la puissance nucléaire installée au sein de l’Union. Elle tire plus de 70 % de son électricité de l’atome (environ 17 % de la consommation finale d’énergie du pays).

6. La grande majorité des 56 réacteurs en activité (dits de seconde génération) ont été construits en un temps record durant la décennie 1980. Depuis 1990, la capacité installée reste sur un plateau tandis que les moyens de production vieillissent.

7. Si on déclassait ces équipements au terme d’une durée fixe d’utilisation, leur capacité de production s’affaisserait brutalement. Si l’on déclassait toutes les centrales ayant effectué 40 années de service – hypothèse de durée retenue lors de leur conception –, la chute interviendrait au cours de la décennie 2020. En France, les licences d’exploitation sont délivrées pour des périodes décennales, après les visites de contrôle de l’Autorité de sûreté (ASN). Pour pouvoir continuer à fonctionner au-delà de 40 ans, il faut donc remplacer une bonne partie des équipements initiaux. Cela coûterait de l’ordre de 50 milliards d’après EDF, si l’on voulait prolonger l’exploitation de l’ensemble du parc. 50 milliards, c’est une somme conséquente, mais qui permettrait de prolonger la production du parc existant de 10 à 20 ans. Par MWh (mégawatt-heure), cela laisse le coût du nucléaire « historique » compétitif.

7. Remplacer le parc existant par de nouveaux moyens de production nucléaire alourdit ainsi fortement la facture : la Cour des comptes a évalué à près de 20 milliards le coût total du réacteur EPR de 3° génération en cours de finition à Flamanville. Si la centrale, après un nouveau report, est bien mise en route en 2023, son coût de production sera de l’ordre de 110 à 120 €/MWh, plus de deux fois le coût du nucléaire « historique ».

8. En France, les licences d’exploitation sont délivrées pour des périodes décennales, après les visites de contrôle de l’Autorité de sûreté (ASN). Pour pouvoir continuer à fonctionner au-delà de 40 ans, il faut donc remplacer une bonne partie des équipements initiaux. Cela de l’ordre de 50 milliards d’après EDF, si l’on veut prolonger l’exploitation de l’ensemble du parc. Cette somme permettrait de prolonger la production du parc existant de 10 à 20 ans. Par MWh (mégawatt-heure), cela laisse le coût du nucléaire « historique » compétitif.

9 À l’instar de l’hydraulique, de l’éolien et du solaire, le nucléaire ne dégage aucune émission de CO2 lors de la production d’électricité. Nucléaire et renouvelable permettent ainsi de décarboner l’offre d’électricité.

C’est pourquoi les choix à opérer sur le nucléaire au début du prochain quinquennat conditionneront la stratégie de décarbonation du secteur électrique, au moins jusqu’en 2050. La récente étude Futurs énergétiques 2050 de RTE montre la multiplicité des chemins y conduisant, avec « un peu, beaucoup, passionnément… ou pas du tout » de nucléaire à l’arrivée.