Il suffit de regarder une carte de l’Otan pour comprendre que Vladimir Poutine se serait senti militairement encerclé si l’Ukraine était entré dans l’Otan. Or c’est bien cette entrée de l’Ukraine dans l’Otan que recherchait depuis des années les stratèges américains
L’expérience a montré que l’Otan, loin d’être une alliance défensive, comporte des membres qui avaient accepté sous les pressions américaines, qu’il y soit installé des plates-formes de lancement de missiles de plus en plus puissants. Ces missiles peuvent sans difficulté frapper Moscou et toutes les provinces occidentale de la Russie. L’entrée dans l’Otan d’une Ukraine acceptant de se soumettre à Washington aurait resserré l’étau.
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L’Otan n’avait plus de raison d’être. Or bien au contraire, l’Otan a non seulement continué à exister, mais elle passé du statut d’alliance défensive à celui d’outil au service de l’expansionnisme des États-Unis.
Profitant de l’état de délabrement de l’ex-république socialiste fédérative soviétique de Russie, les États-Unis ont fait avancer l’Otan vers l’Est. Tous les ex-alliés de l’URSS au sein du Pacte de Varsovie ont été intégrés à l’Otan entre 1990 et 2020, y compris Croatie et Slovénie qui faisaient partie de la Yougoslavie non-alignée avant sa destruction, ainsi que l’Albanie. L’Otan a même étendu son emprise sur les anciennes républiques baltes de l’URSS, ce qui fait qu’une région de la Russie, Kaliningrad, est totalement encerclée par l’Otan.
En ce qui concerne l’Ukraine elle-même il était très vite apparu après ces événements qu’elle était partagée entre partisans du maintien de l’alliance avec la Russie et ceux demandant un rapprochement avec les Etats-Unis et par conséquent avec l’Union européenne.
Sur ce point, il faut rappeler que, en novembre 2013, l’Ukraine avait renoncé à signer un accord d’association avec l’Union européenne et relancé, selon l’expression utilisée « un dialogue actif avec Moscou ». Ce revirement a entraîné d’importantes manifestations pro-européennes à Kiev rassemblant des centaines de milliers de personnes, l’occupation du Maïdan Nézalejnosti et de la mairie, avec comme mot d’ordre la démission du président de l’époque Viktor Ianoukovytch. Rapidement, Kiev, la capitale ukrainienne, s’est transformée en champ de bataille. La légitimité de Viktor Ianoukovytch a été d’autant plus remise en cause après la mort de 75 manifestants tués par balle le jeudi 20 février 2014. Le 22 février 2014, Ianoukovytch a quitté Kiev pour Kharkiv et le régime politique était renversé.
Alors que des rumeurs évoquaient sa démission, le président a démenti, il a refusé de démissionner, parlé d’un « coup d’État » qu’il a comparé à l’arrivée des Nazis en Allemagne. Quelques heures plus tard, le Parlement a voté sa destitution et fixe au 25 mai suivant la prochaine élection présidentielle. Dans le même temps la libération de l’ancienne Première Ministre Ioulia Tymochenko est votée et Oleksandr Tourtchynov est choisi pour diriger pour quelques mois l’Ukraine par intérim.
En fin de compte, ces affrontements ont fait au moins 82 morts chez les manifestants et 16 morts chez les forces de l’ordre. Après un bref passage par l’Est de l’Ukraine, le président déchu s’est réfugié en Russie. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui pour « meurtres de masse ».
Aujourd’hui, il semble que Vladimir Poutine ait voulu protéger la Russie d’une entrée de l’Ukraine dans l’OtanManifestement l’emploi de colonnes de chars comme argument politique a été malheureux. Il a entraîné l’effet contraire .
En riposte, la meilleure solution pour les Européens serait de proposer à l’actuel président ukrainien Volodymyr Zelensky d’entrer d’urgence dans l’Union européenne.
Rédaction provisoire à la date du 03/02, 21 h