L’Otan a toujours été une création des Etats-Unis pour tenter de se recruter des alliés aux frontières occidentales de l’Empire russe. Aujourd’hui cette alliance est de moins en moins efficace. Cela tient d’abord à ce que ces alliés se révèlent de plus en plus incapables de financer l’effort militaire nécessaire. Ainsi de l’avis général, l’armée allemande est un désastre. Seule la France conserve une force militaire en bon état, y compris dans sa composante nucléaire. Mais elle a toujours pris soin d’affirmer qu’elle refusait de jouer le rôle d’un membre de l’Otan soumis aux Etats-Unis.
Pour leur part, les Etats-Unis seront de moins en moins capables de jouer le rôle pilote qui leur serait nécessaire pour faire de l’Otan une structure à leur service. Même si leur budget militaire reste le plus important du monde, la priorité pour Washington est de faire face en Asie à l’armée chinoise et à ses alliés du Brics. Par ailleurs, au plan politique, qu’il soit interne ou international, une sorte de révolution culturelle sévit au sein des élites, qualifiée parfois de révolution woke, pour procéder en priorité à d’autres dépenses que celles exigées par le complexe militaro-industriel. Il est probable que l’actuel président des Etats-Unis ou son successeur ne présenteront pas comme une urgence un renforcement massif de la puissance militaire, sauf dans le domaine spatial.
Ceci signifie que les membres actuels ou futurs (Ukraine) de l’Otan, hormis les Etats-Unis, seront de moins en moins considérés par la Russie comme une menace existentielle, visant comme certains l’ont prétendu, à un véritable démembrement de l’Empire Russe. Vladimir Poutine devrait le comprendre. Il aurait tout avantage à pacifier les relations avec les membres européens de l’Otan, comme parallèlement et en premier lieu avec la France.