Il n’y a plus beaucoup d’astrobiologistes pour penser que les éléments chimiques nécessaires à la vie ne se trouvent que sur la Terre. Vu les milliards de milliards d’étoiles observées aujourd’hui dans l’univers visible, il serait impossible qu’un certain nombre d’entre elles ne comportent pas des planètes orbitant autour d’elles qui elles mêmes seraient dépourvues des briques élémentaires nécessaires aux organismes vivants.
Néanmoins, comme toujours en sciences, les preuves sont supérieures aux présomptions. Le 22 février 2019, la sonde japonaise Hayabusa-2 a recueilli des échantillons de l’astéroïde Ryugu puis, le 5 décembre 2020, la capsule contenant ces échantillons a atterri sur Terre. Une première analyse ces échantillons, qui ne dépassaient pas le volume de quelques millimètres cubes, a révélé que l’astéroïde était riche en molécules organiques.
Pour Hiroshi Naraoka, professeur de science des matériaux des planètes solaires à l’université de Kyushu, à Fukuoka (Japon), et premier auteur d’un article sur cette recherche publié en ligne le 23 février dans Science (voir référence ci-dessous)
« La présence de molécules prébiotiques à la surface de l’astéroïde malgré son environnement difficile causé par le chauffage solaire et l’irradiation ultraviolette, ainsi que l’irradiation par les rayons cosmiques dans des conditions de vide poussé, suggère que les grains de la partie supérieure de la surface de Ryugu ont le potentiel de protéger les molécules organiques. Ces molécules peuvent être transportées dans tout le Système solaire, se dispersant potentiellement sous forme de particules de poussière interplanétaires après avoir été éjectées de la couche supérieure de l’astéroïde par des impacts ou d’autres causes. »
Il serait hautement improbable que ces molécules ne se soient formées que dans le système solaire ou dans l’environnement proche. Autrement dit, on devrait les trouver dans tout l’univers visible, là au moins où règnent des conditions prébiotiques.
Ceci signifie que la vie telles que nous la connaissons devrait être partout. Mais il est sans doute trop tôt pour nous en apercevoir et communiquer avec elle, vu les distances à couvrir et lui laisser temps de se développer sous la forme de civilisations visibles/
Référence
https://www.science.org/doi/10.1126/science.abn9033
Soluble organic molecules in samples of the carbonaceous asteroid (162173) Ryugu
HIROSHI NARAOKA HTTPS://ORCID.ORG/0000-0002-2373-8759 , YOSHINORI TAKANO HTTPS://ORCID.ORG/0000-0003-1151-144X, JASON P. DWORKIN HTTPS://ORCID.ORG/0000-0002-3961-8997, YASUHIRO OBA HTTPS://ORCID.ORG/0000-0002-6852-3604, KENJI HAMASE HTTPS://ORCID.ORG/0000-0001-6140-4787, AOGU FURUSHO, NANAKO O. OGAWA HTTPS://ORCID.ORG/0000-0002-3823-6444, MINAKO HASHIGUCHI HTTPS://ORCID.ORG/0000-0002-0302-2171, KAZUHIKO FUKUSHIMA, […], AND YUICHI TSUDA HTTPS://ORCID.ORG/0000-0002-9161-6171+105 authors
SCIENCE
24 Feb 2023
Vol 379, Issue 6634
RATIONALE
Primitive carbonaceous chondrite meteorites are known to contain a variety of soluble organic molecules (SOMs), including prebiotic molecules such as amino acids. Meteorites might have delivered amino acids and other prebiotic organic molecules to the early Earth and other rocky planets. Organic matter in the Ryugu samples is the product of physical and chemical processes that occurred in the interstellar medium, the protosolar nebula, and/or on the planetesimal that became Ryugu’s parent body. We investigated SOMs in Ryugu samples principally using mass spectrometry coupled with liquid or gas chromatography.
INTRODUCTION
Surface material from the near-Earth carbonaceous (C-type) asteroid (162173) Ryugu was collected and brought to Earth by the Hayabusa2 spacecraft. Ryugu is a dark, primitive asteroid containing hydrous minerals that are similar to the most hydrated carbonaceous meteorites. C-type asteroids are common in the asteroid belt and have been proposed as the parent bodies of carbonaceous meteorites. The samples of Ryugu provide an opportunity to investigate organic compounds for comparison with those from carbonaceous meteorites. Unlike meteorites, the Ryugu samples were collected and delivered for study under controlled conditions, reducing terrestrial contamination and the effects of atmospheric entry.