Le budget militaire fédéral des Etats-Unis devrait être encore augmenté. C’est ce qu’affirme le site southfront.org (référence ci-dessous), qui ne se cache pas de faire écho, en tous domaines intéressant la défense, aux exigences du Complexe militaro-industriel américain.
Rappelons que cette structure dirige discrètement les Etats-Unis à la place d’un pouvoir fédéral devenu impuissant, non pas seulement du fait de l’état mental de l’actuel président mais parce que ces questions, dans tous les Etats, y compris les démocraties européennes, doivent se décider hors toute transparence.
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Voici ce qu’écrit SouthFront le 3 février 2023 (traduction due à https://www.dedefensa.org/article/impuissance-de-lusine-a-gaz/
Alors que Washington a promis d’envoyer près de 30 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, ainsi de reconstituer ses propres réserves, le Pentagone a jusqu’à présent signé des contrats pour moins de 10 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.
Dans le même temps, les nouveaux contrats importants n’ont pas encore entraîné un boom chez les entrepreneurs militaires du Pentagone, qui sont confrontés à des défaillances dans la chaîne d’approvisionnement, à un marché du travail difficile et au processus d’acquisition d’armes, qui peut s’étendre sur des années.
Lockheed Martin Corp, l’une des plus grandes entreprises de défense au monde, qui produit les missiles antichars Javelin et les lance-roquettes HIMARS, a déclaré qu’elle s’attendait à une baisse de ses ventes annuelles pour la deuxième année consécutive. Le partenaire de Lockheed, Raytheon Technologies Corp, ne s’attend pas non plus à une forte augmentation des ventes avant 2024.
Le secteur américain de la défense est en baisse d’environ 6 % depuis le début de l’année, soit une performance inférieure de 12 points de pourcentage à celle du marché boursier en général.
Un gros problème pour les fabricants d’armes américains est l’écart entre les déclarations du Pentagone sur le montant de l’assistance militaire à l’Ukraine et les sommes qu’il consacre réellement à l’achat de nouvelles armes auprès des entreprises de défense.
Les taux élevés de consommation de munitions ont également été une surprise pour les productions militaires américaines, écrit le WSJ.
En décembre, l’Ukraine avait dépensé autant de missiles Stinger que les États-Unis en avaient produit en 13 ans, ainsi que des missiles pour les complexes Javelin fabriqués en 5 ans, écrit le Wall Street Journal.
Les entreprises de défense américaines tentent de faire face aux commandes, en surmontant les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et les difficultés de production, qui résultent de la nécessité d’accroître rapidement la production.
Auparavant, le secrétaire d’État américain à la marine Carlos del Toro avait prévenu que la prolongation du conflit en Ukraine pendant six mois ou un an constituerait une menace pour les chaînes d’approvisionnement du complexe militaro-industriel américain.
À la mi-novembre déjà, CNN, citant des sources, faisait état de l’épuisement des stocks de certains types d’armes et de munitions dans l’armée américaine. Notamment les munitions d’artillerie de 155 mm et les systèmes antiaériens portables Stinger, les missiles antiradar HARM, les missiles surface-surface GMLRS et les systèmes antichars portables Javelin.
Référence (parfois inaccessible)