03/02/2023 Faire revivre le dodo

A partir de quel moment une espèce peut-elle être considérée comme définitivement disparue ?

La société de biotechnologies et de génie génétique Colossal Biosciences a l’intention de faire revivre le dodo.  Pour ce faire, la firme vient de lever 150 millions de dollars (environ 137,5 millions d’euros). Début 2022, Colossal avait déjà récolté 75 millions de dollars auprès d’investisseurs variés, dont le United States Innovative Technology Fund, Breyer Capital ou In-Q-Tel, la société de capital-risque de la CIA.

« Le dodo est un symbole de l’extinction causée par l’homme », a expliqué à l’agence Associated Press Ben Lamm, cofondateur et PDG de Colossal Biosciences, dont un pôle travaille spécifiquement sur les technologies génétiques liées aux oiseaux. Ramener le dodo à la vie ne rapportera rien à l’entreprise, assure-t-il. Mais ces recherches pourraient avoir d’autres applications dans le domaine de la santé humaine.

Colossal vise plus loin, mais elle préfère ne pas en parler. Elle développe notamment des outils pour modifier simultanément plusieurs parties du génome et travaille sur un « utérus artificiel » pour son mammouth.

Pour mener à bien son projet, Colossal s’intéresse au plus proche parent vivant du dodo : le nicobar à camail, aussi appelé pigeon de nicobar. Beth Shapiro, biologiste moléculaire et membre du conseil consultatif scientifique de Colossal, étudie le dodo depuis le début des années 2000. Elle a passé des années à chercher son ADN et en a finalement trouvé dans un spécimen conservé au Musée d’histoire naturelle de Copenhague.

Il est possible de mettre les cellules modifiées dans des œufs en développement d’autres oiseaux, tels que des pigeons ou des poulets, pour créer une progéniture qui peut à son tour produire naturellement des œufs de dodo.

La perspective de ressusciter des espèces disparues ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique. Plusieurs chercheurs interrogés par Associated Press ont fait part de leur scepticisme sur cette possible action« Empêcher les espèces de disparaître devrait être notre priorité. Et dans la plupart des cas, c’est beaucoup moins cher ».

Rappelons que ces questions relèveront de plus en plus souvent du confidentiel défense. Désactiver les fonctions génétiques d’humains considérés comme des adversaires ou activer dans un sens différent celles de ses propres combattants fait partie des réflexions à long terme. Agir sur un génome devrait pouvoir avoir dans certains cas des effets rapides, sans obliger à attendre la génération suivante.

Par ailleurs, en robotique on parlera de génomes artificiels..

Référence

When did the dodo become extinct?

Nature 
volume426, page 245 (2003)

Abstract

The extinction of the dodo (Raphus cucullatus L.(Fig. 1) is commonly dated to the last confirmed sighting in 1662, reported by Volkert Evertsz on an islet off Mauritius. By this time, the dodo had become extremely rare — the previous sighting having been 24 years earlier — but the species probably persisted unseen beyond this date. Here we use a statistical method to establish the actual extinction time of the dodo as 1690, almost 30 years after its most recent sighting.

Its last confirmed sighting was in 1662, although an escaped slave claimed to have seen the bird as recently as 1674. In fact, it is estimated by using a Weibull distribution method that the dodo may have persisted until 1690, almost 30 years after its presumed extinction date. Although gone forever, the dodo’s lumbering appearance in Lewis Carroll’s Alice’s Adventures in Wonderland has ensured that it will not be forgotten.

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