Depuis le début de ce que la Russie appelle encore et toujours l »opération militaire spéciale » en Ukraine, entreprise le 24 février, Vladimir Poutine a plusieurs fois brandi la menace de l’utilisation de l’arme nucléaire. En septembre lors d’une prise de parole télévisée, il a une nouvelle fois assuré que Moscou utiliserait « toutes les armes à sa disposition » pour se protéger.
Interrogé sur ces menaces par la chaîne américaine ABC, David Petraeus, ancien directeur de la CIA entre 2011 et 2012 et général à la retraite, a assuré qu’une attaque de ce type marquerait la fin du conflit et potentiellement l’annihilation par l’Otan de l’armée russe en territoire ukrainien.
On peut croire que Poutine pensait à l’utilisation par la Russie d’armes nucléaires tactiques, c’est-à-dire de courte portée. Utiliser des armes dites stratégiques, sous la forme par exemple de missiles nucléaires intercontinentaux, provoquerait une guerre mondiale dont nul ne sortirait vivant.
En dehors de la question nucléaire, David Petraeus a fait un exposé optimiste (à ses yeux) de la situation militaire russe en territoire ukrainien. Selon lui, Vladimir Poutine est désormais confronté à une situation « irréversible » et les dernières mesures prises, dont la mobilisation partielle de 300.000 hommes, n’y changeront rien.
Pouvons-nous pour notre part attacher du crédit à cette prédiction ? Elle oublie le fait que face à l’Occident, c’est-à- dire en pratique face aux États-Unis, la Russie n’est pas seule. Ceci parce que l’Amérique, malgré les difficultés économiques rencontrées, continue à inquiéter militairement les deux grandes puissances mondiales asiatiques que sont la Chine et dans une moindre mesure l’Inde. Il est probable qu’elles ne laisseront jamais détruire leur meilleure alliée, la force militaire russe, sans intervenir.