Annihiler la puissance russe et démanteler la Russie est un vœu très ancien, qui remonte à Napoléon Ier. Dans les années 1990, il a été théorisé par Zbignew Bzrezinksi et partiellement réalisé avec la sécession de l’Ukraine suite aux manifestations de Maïdan en février 2014.
Or ni l’Union Européenne, ni en particulier l’Allemagne ou la France ne voudraient aujourd’hui, si elles en étaient capables, démanteler la Russie. Le faire serait redonner toute liberté d’action à la dizaine d’Etats fédérés dans l’ex URSS, incapables de s’entendre sur les grands enjeux mondiaux du 21e siècle. Détruire la Russie serait en particulier ruiner tout espoir de conduire les projets à l’étude actuellement visant à lutter contre la désertification de cette partie de la planète.
Détruire la Russie est au contraire l’objectif inavoué des Etats-Unis et plus précisément du complexe militaro-industriel qui gouverne ce pays et l’Europe à travers notamment l’Otan. Plus précisément c’est moins détruire la Russie que recherche le complexe militaro-industriel américain, mais contenir par tous les moyens la montée en puissance de la Chine en brisant l’axe Moscou-Pékin qui a survécu à la tentative de casser les BRICS.
Certes la Chine n’apparaît pas pour le moment désireuse de conduire une nouvelle guerre, ni chaude ni froide, contre Washington. Elle pourrait se satisfaire des incohérences du président américain Joe Biden. Mais elle investit à grande échelle pour maîtriser les sciences et technologies avancées, sur la Terre comme dans l’espace, sur la Lune et bientôt Mars. Alliée à la Russie dans ces domaines, elle constituera une rivale redoutable.
Pour sa part, Vladimir Poutine semble en être convaincu.