22/07/2022 Sur une éventuelle guerre du gaz

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la Commission européenne a fait des propositions pour réduire la dépendance de l’Union au gaz russe de deux tiers avant la fin de l’année 2022, et de 100% à compter de 2027.

Pour y parvenir, les pays membres cherchent tous à diversifier leurs fournisseurs . Ils comptent notamment sur les Etats-Unis qui se sont engagés à fournir à l’Europe 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) cette année. La commission veut également rendre obligatoire un remplissage des sites de stockage géologique de gaz naturel à 80, puis à 90% à l’entrée de l’hiver. Bruxelles compte aussi sur l’augmentation de la production de biométhane et l’accélération du développement de l’hydrogène.

Enfin, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen pourrait atteindre entre 38 % et 40 % d’ici à 2030. Chaque pays membre aura également l’obligation d’économiser entre 0,8 % et 1,5 % d’énergie. Dans ce cadre la France bénéficie par exemple d’un financement européen de 5,8 milliards d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments.

Rappelons qu’en France les centrales nucléaires fournissent l’essentiel des besoins en électricité, réduisant d’autant le besoin en gaz naturel.

Comme son nom l’indique le gaz naturel ne subit pas de transformation majeure après son extraction, il est initialement incolore et inodore mais pour une plus grande sécurité, il est « odorisé ».. Il provient de la décomposition de restes organiques vieux de milliers d’années emprisonnés dans les sous-sols terrestres ou marins

La combustion du gaz naturel produit essentiellement de la vapeur d’eau et du dioxyde de carbone. Elle ne dégage ni fumée, ni particules. Pour une production d’énergie équivalente, le gaz naturel dégage deux fois moins d’oxyde d’azote que le fioul et le charbon et prés de 30 % moins de dioxyde de carbone.

En comparaison avec les autres énergies non renouvelables, le gaz naturel est l’énergie rejetant le moins de CO2 (55 kg par gigajoule de chaleur alors que le pétrole brut en rejette 75 kg et le charbon prés de 100). De même, toute chaudière à condensation au gaz naturel émet 2 fois moins de CO2 qu’une nouvelle installation de chauffage électrique direct.

Le gaz naturel est aujourd’hui souvent utilisé en complément des énergies renouvelables lors de la construction de bâtiments à basse consommation.

Les ressources en France

On parle souvent des importations de gaz en France, qui représentent une grande majorité de notre consommation. Néanmoins, l’Hexagone possède aussi des ressources gazières. Cette production nationale représente moins de 2 % de la consommation mais certains gisements de gaz ne sont pas encore exploités.

Depuis les années 1960, une soixantaine de gisements pétroliers et gaziers ont été trouvés et exploités en France. Ils se situent principalement dans le Bassin parisien et le Bassin aquitain, des bassins qui ont fermé leurs sites ces dernières années après épuisement des gisements.

A la différence du gaz naturel ordinaire, le gaz de schiste est contenu dans des roches argileuses riches en matière organiques qui peuvent avoir une en couches. Contrairement au gaz naturel conventionnel qui est retenu dans une roche perméable permettant une exploitation facile, le gaz de schiste est piégé dans les porosités d’une roche rendue imperméable par l’argile qu’elle contient. L’extraction du gaz de schiste, particulièrement difficile, nécessite le recours systématique aux techniques combinées du forage dirigé et de la fracturation hydraulique à grands volumes particulièrement coûteuses.

En 2011, peu avant l’interdiction par l’État français de la fracturation hydraulique méthode la plus répandue pour extraire le gaz de schiste, de nombreuses explorations avaient débuté en France. Parmi les lieux privilégiés pour la recherche de ces gisements, on comptait la Lorraine (entre Thionville et Nancy), Valencienne, la région lyonnaise (Lhuis) et la Provence (Montélimar, Avignon, Marseille). 

Selon les estimations d’un rapport de l’agence gouvernementale américaine EIA (Energy Information Administration) de 2013, le sol français aurait un potentiel de 3 900 Mrd de m3 de gaz de schiste exploitables. Si pour l’instant l’exploration et l’extraction restent interdites, de nouvelles techniques comme celle du fluoropropane, plus propre que la fracturation hydraulique, sont étudiées par l’État pour relancer la production en France.

Utilisations du gaz naturel

Le gaz naturel est habituellement utilisé comme combustible dans la production de chaleur pour la cuisson ou le chauffage. En Europe, 38 % de la consommation de gaz naturel est destinée au secteur résidentiel/tertiaire, notamment pour le chauffage.

Les installations au gaz naturel sont de plus en plus performantes. Qu’il s’agisse de la chaudière à condensation ou de la pompe à chaleur, les solutions permettant de réaliser des économies d’énergie, dans le neuf comme dans l’ancien, sont nombreuses.

Le secteur industriel
En Europe, l’industrie représente 34 % de la consommation de gaz naturel. Celui-ci est peu utilisé comme matière première (4 %) mais ses applications industrielles représentent en revanche 25 % de son utilisation qu’il s’agisse de l’industrie chimique, de la pétrochimie ou du raffinage.
Par exemple, le gaz naturel sert à synthétiser l’ammoniac et l’urée en vue de fabriquer de l’engrais pour l’agriculture.

La production d’électricité
Depuis 10 ans, le secteur électrique contribue à l’augmentation de l’utilisation du gaz naturel dans le monde, représentant aujourd’hui 20 % de cette utilisation. Cette tendance devrait se poursuivre du fait de la forte demande des pays émergents. On estime que d’ici 2020, 35 % du gaz commercialisé chaque année devraient être consommés par le secteur électrique.

L’utilisation du gaz naturel dans la production d’électricité permet de réduire les émissions de CO2, notamment comparé aux émissions dues à l’utilisation de centrales à charbon. De même les investissements nécessaires et les coûts de fonctionnement pour une centrale électrique au gaz sont bien moindres, permettant un rendement souvent supérieur de 50 %.

Les véhicules

Le gaz naturel est aujourd’hui également utilisé comme carburant pour les véhicules. Il s’agit du même gaz naturel que celui utilisé pour le chauffage ou la cuisson domestique, excepté qu’il a été comprimé afin de faciliter son stockage. On parle de GNV

Le GNV est comprimé à 200 bars, pression comparable à celle des bouteilles de plongée sous-marine. Au-delà de la compression, le GNV ne nécessite aucune transformation et reste donc une énergie propre, dégageant bien moins de CO2 que l’essence ou le diesel.

Plus d’un million de véhicules au gaz naturel roulent déjà dans le monde. En 2009 en France, plus de 1 400 bus (soit près de 15%), 500 bennes à ordures ménagères, 30 poids lourds et quelques milliers de véhicules légers roulaient au GNV.

Les gisements de gaz en France

On parle souvent des importations de gaz en France, qui représentent une grande majorité de la consommation. Néanmoins, l’Hexagone possède aussi des ressources gazières. Cette production nationale représente moins de 2 % de la consommation mais certains gisements de gaz ne sont pas encore exploités. Depuis les années 1960, une soixantaine de gisements pétroliers et gaziers ont été trouvés et exploités en France. Ils se situent principalement dans le Bassin parisien et le Bassin aquitain, des bassins qui ont fermé leurs sites ces dernières années après épuisement des gisements.

Les principaux gisements de gaz naturel qui ont été exploités en France sont situés sur les sites de Saint-Marcet et Lacq au Sud de l’Aquitaine et de Trois-Fontaines en Champagne-Ardennes près de Saint-Dizier. Ces sites de forage et d’extraction produisaient plusieurs millions de m3 de gaz naturel par jour dans les années 60. Le site du Lacq est fermé et les puits refermés depuis 2013 ; le site de Trois-Fontaines a été converti en centre de stockage en 2012.

Néanmoins, il existe toujours de petites exploitations en mer d’Iroise (15 puits au large de la Bretagne) et en Méditerranée (11 puits dans le golfe du Lion). On dénombre 350 puits d’exploration dans le quart Sud-Est de la France mais les résultats se sont avérés décevants, malgré la présence d’hydrocarbures localement dans le Jura et le Languedoc. Une situation qui semblerait mauvaise pour l’exploitation française mais qui ouvre la voie vers la recherche d’autres gisements et techniques d’exploitation, comme celle du gaz de schiste.

Le gaz de schiste 

En 2011, peu avant l’interdiction par l’État français de la fracturation hydraulique (polémique du gaz de schiste), méthode la plus répandue pour extraire le gaz de schiste, de nombreuses explorations avaient débuté en France. Parmi les lieux privilégiés pour la recherche de ces gisements, on comptait la Lorraine (entre Thionville et Nancy), Valencienne, la région lyonnaise (Lhuis) et la Provence (Montélimar, Avignon, Marseille). Selon les estimations d’un rapport de l’agence gouvernementale américaine EIA (Energy Information Administration) de 2013, le sol français aurait un potentiel de 3 900 Mrd de m3 de gaz de schiste exploitables. Si pour l’instant l’exploration et l’extraction restent interdites, de nouvelles techniques comme celle du fluoropropane, plus propre que la fracturation hydraulique, sont étudiées par l’État pour relancer la production en France.

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