Nous republions ici sous une forme un peu allégée un long article que vient de publier Agoravox. L’auteur en est un certain Zevengeur https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-intervention-russe-en-ukraine-242577. Nous laissons à l’auteur la responsabilité de ces propos
Depuis le début de l’intervention russe en février dernier, les personnalités bien informées nous répète que la Russie de Poutine est un état voyou qui a déclenché un conflit impérialiste en direction de la pauvre Ukraine.
Cette manipulation de la réalité semble fonctionner sur la plus grande partie d’une population décervelée par la propagande gouvernementale et par les médias. Ces derniers que l’on n’ose évidemment pas soupçonner de partialité ont cependant omis de préciser que depuis 2014 l’armée ukrainienne bombarde à l’arme lourde dans le Donbass sa propre population.
Nous allons donc au préalable revenir sur les vraies causes du conflit avant de nous intéresser au déferlement de haine orchestré par les États-Unis et relayés par leurs valets de l’Union Européenne
.
Voyons d’abord les causes géopolitiques profondes de cette crise.
On rappelle que l’Ukraine est un pays bicéphale avec l’ouest pro-occidental et en face l’est russophone. L’est rassemble principalement la Crimée et le Donbass constitué des deux oblasts de Donetsk et Lougansk. L’Ukraine est également un pays qui a conservé durant son histoire une puissante minorité néo-nazie possédant des liens avec la division SS « Das Reich » responsable en particulier du massacre d’Oradour en 1944 (643 villageois français tués).
En 2014 sur la place Maidan de Kiev, la droite ukrainienne alliée aux partis néo-nazis locaux (Svoboda, Pravyi Sektor) et avec l’appui de la CIA organisèrent de violentes manifestations qui débouchèrent sur un coup d’état avec la destitution du président pro-russe Ianoukovitch régulièrement élu en 2010.
A Kiev la capitale de l’Ukraine à l’ouest, un gouvernement transitoire pro-occidental russophobe est alors mis en place et l’une de ses premières mesures fut d’interdire la langue russe dans toute Ukraine. Cet acte déclencha des manifestations anti-Maidan massives puis une véritable insurrection dans le Donbass. Dès le mois de mai 2014 le gouvernement envoya alors l’armée de Kiev attaquer ses propres populations de l’est qui s’organisèrent militairement pour se défendre. Cette guerre civile durera jusqu’en février 2022.
Après le coup d’état, avec l’appui des États-Unis et de l’Union Européenne une élection partielle est gagnée par le milliardaire ukrainien Porochenko, les régions de l’est n’ayant pas pu voter pour cause de conflit armé.
Poutine réagit alors peu de temps après et selon la « jurisprudence Kosovo », un référendum populaire est organisé en Crimée qui valide à une écrasante majorité son rattachement à la Russie.
Huit années de guerre civile dans le Donbass s’en suivient sans un mot des médias occidentaux
En septembre 2014 sont signés sous l’égide de l’OSCE Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe …les accords de Minsk qui attribuent une autonomie aux deux républiques du Donbass assorti d’un cessez le feu.
Ces accords n’ayant pas été respectés par les dirigeants ukrainiens de Kiev, les combats reprennent puis en novembre 2014, Porochenko donne le ton de ce qui allait suivre :
« Chez nous il y aura du travail — chez eux, non.
Chez nous, il y aura des retraites — chez eux, non.
Chez nous, on s’occupera des enfants et des retraités — chez eux, non
Chez nous, les enfants iront à l’école et dans les jardins d’enfants — chez eux, ils se terreront dans les caves.
Parce qu’ils ne savent rien faire.
C’est comme ça que nous gagnerons la guerre. »
Petro Porochenko, discours à Odessa du 14/11/2014
De nouveaux pourparlers ont lieu en février 2015 avec cette fois l’implication de l’Allemagne, de la France et de la Russie. Ces discussions ont débouchées sur les accords dits de « Minsk 2 » avec pour principales décisions un cessez le feu avec retrait multilatéral des armes lourdes de la zone de front, la validation d’un gouvernement provisoire à l’est et la poursuite des discussions entre les deux parties.
L’arrêt des combats n’a à nouveau jamais été respecté coté Forces Armées Ukrainiennes (FAU) de Kiev, en témoignent les reportages de Christelle Néant qui relaya inlassablement sur sa chaine YouTube puis sur Odysee [3] les violations systématiques du cessez le feu par les FAU avec bombardements récurrents des zones civiles.
Un reportage d’Anne Laure BONNEL [YouTube, Odysee] tourné en 2015 commençant par le discours de Porochenko retranscrit ci-dessus et qui montre la situation dramatique des civils du Donbass retranchés dans des caves sous les bombes de Kiev ne fut jamais médiatisé en France [4].
Il fallut attendre mars 2022 et l’interview de cette dernière par André Bercoff sur Sud Radio (vidéo ici) pour lui donner une visibilité médiatique et rééquilibrer un minimum la propagande officielle. Cependant tout est fait en sous-main (synthèse édifiante ici) pour étouffer toutes actions journalistiques occidentales dénonçant les crimes du camp du bien, n’oublions jamais l’emblématique Julian Assange assassiné à petit feu dans sa prison de Belmarsh par l’exemplaire démocratie britannique dans un silence médiatique assourdissant.
Durant ces 8 années de bombardements des civils dans le Donbass, aucune couverture de la MSN, nul ne vit les experts de plateaux autoproclamés ou autres Gamelins (généraux séniles en retraite) dénoncer le sort des russophones ni des drapeaux de Donetsk ou Lougansk en vignette de toutes les émissions TV.
Les accords de Minsk ne furent donc jamais respectés par les FAU malgré le fait que la France et l’Allemagne s’étaient engagées à faire pression sur le pouvoir ukrainien en ce sens. Aucune sanction économique sur ce dernier, nous n’eûmes droit qu’aux logorrhées d’Emmanuel Macron qui ne gênent personne mais qui ont finit par convaincre définitivement le très patient président russe qu’il n’y avait rien à attendre de ce coté là après 8 longues années de pseudo-négociations.
Durant tout ce temps, l’OTAN sous contrôle américaine en a profité pour entrainer à la guerre urbaine l’armée de Kiev associée à ses milices milices néo-nazies, bataillon Azov & Co. En parallèle, une énorme concentration de troupes russes était installée dans de puissantes fortifications sur la ligne de front en prévision d’une future offensive générale russe vers l’est.
Cerise sur le gâteau, Gabriel Attal le porte-parole du gouvernement reconnait que la France était depuis 2014 le premier fournisseur d’armes à l’Ukraine, magnifique ou maladroit aveu car une réelle volonté de négocier impose la neutralité en la matière.
L’OTAN, un instrument au service de l’Amérique
L’OTAN fut créé en 1949 en tant qu’alliance occidentale pour faire face à l’URSS. En réponse cette dernière constitua le pacte de Varsovie en 1955 en associant à la Russie les pays satellites du bloc communiste de l’est. En 1991, après la fin de l’URSS, le pacte de Varsovie fut dissout mais pas l’OTAN…
Concernant celle-ci, personne ne conteste plus le fait qu’en février 1990 le secrétaire d’état américain a déclarée à 3 reprises à Gorbatchev :
« La juridiction militaire actuelle de l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est »
Ce point fondamental fut encore confirmé récemment par Roland Dumas, ministre des affaires étrangères de Mitterrand.
On sait ce qui advint. Dans la grande tradition anglo-saxonne les américains ont comme d’habitude violé leur parole en effectuant deux extensions majeures de l’OTAN vers l’est, en 1999 et 2004, constituant sournoisement un quasi encerclement de la Russie.
En synthèse, les États-Unis veulent à tout prix conserver leur hégémonie militaire sur la planète et tout pays qui ne plie pas est considéré comme un ennemi, la Russie et la Chine sont donc rangées dans cette catégorie.
Au niveau géopolitique, le point de vue anglo-saxon fut théorisé par Spykman et Mac Kinder (Heartland et Rimland) avec l’objectif fondamental d’empêcher à tout pris l’Europe de l’ouest de s’unir avec la Russie et de former un bloc très puissant, l’Ukraine étant en plein centre de la zone tampon. En effet, une zone avec des matières premières à foison, une industrie très développée et un énorme marché dominerait la planète.
Ajoutons à ceci que comme l’avait anticipé Eisenhower, le complexe militaro-industriel américain est devenu un pôle de puissance majeure de l’état profond US. Ce dernier est un pourvoyeur massif d’emplois dans de nombreux états américains finançant les campagne électorales des deux principaux partis, il faut donc justifier la production en masse de canons via entre autres la création ex-nihilo d’ennemis.
Les vassaux européens et leurs gouvernements sans cervelles et quasiment tous inféodés suivent alors sans aucune compréhension des enjeux et contre leurs propres intérêts.
En Ukraine, le président Zelensky, ancien clown d’une émission de TV locale, et corrompu notoire dénoncé par les Pandora Papers, fut élu en 2019 sur la promesse de mettre fin au conflit à l’est. Ce dernier n’a non seulement pas respecté cet engagement mais il était bien décidé à faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN après avoir nettoyé militairement le Donbass.
Ceci fut le franchissement de la dernière ligne rouge pour la Russie.
Intervention russe en Ukraine
Après 8 année d’attente pour la mise en œuvre des accords de Minsk négociés entre l’Allemagne, la France et la Russie, Vladimir Poutine a compris que le sort du Donbass ne serait jamais réglé pacifiquement et qu’il allait continuer à se faire instrumenté par les occidentaux.
De plus sur le front du Donbass, l’armée ukrainienne avait semble-t-il planifié pour le mois de mars 2022 une attaque massive des zones séparatistes (une synthèse ici).
La suite était facile à imaginer, sans réaction de la Russie, l’armée séparatiste aurait été écrasée puis l’Ukraine « réunifiée » -sauf à priori la Crimée- n’étant plus en conflit armé aurait pu entrer dans l’OTAN avec un storytelling occidental sur la liberté des peuples à à disposer d’eux-mêmes. Les américains auraient alors eu tout loisir d’installer ultérieurement des bases militaires équipées de missiles nucléaires pointés vers la Russie à quelques minutes de vol de Moscou pour assurer la « protection » d’un membre de l’alliance.
Plusieurs lignes rouges ayant ainsi été franchies ou en passe de l’être il ne restait plus beaucoup d’options à la Russie pour protéger sa souveraineté.
Rejetée par l’occident depuis plus de vingt ans, cette dernière n’avait plus grand chose à perdre de ce coté là, elle décida alors de lancer une intervention militaire pour reprendre les territoires russophones occupés par les kieviens et empêcher ces derniers de plonger le Donbass dans un bain de sang. Contrairement aux guerres occidentales dites justes, les objectifs de l’intervention ont été fixés au départ, à savoir la libération du Donbass avec la démilitarisation de l’Ukraine afin que cette dernière devienne une zone tampon inoffensive entre la Russie et l’occident. Dans la foulée, on en profitera pour éradiquer les puissants groupes néo-nazis, certes relativement minoritaires mais ayant noyauté le pouvoir et l’armée de ce pays.
Le président américain du moment Joseph Biden, un vieillard sénile et retors avec d’importants « intérêts » familiaux en Ukraine profita donc de la situation pour inciter ses « alliés » européens à prendre des sanctions tous azimuts contre la Russie. Ces derniers plus royalistes que le roi ne se firent pas prier.
L’impact de ces sanctions économiques est quasiment nul sur la Russie mais il sera en revanche dévastateur pour les économies d’Europe de l’ouest (Sapir, Gave, Asselineau).
Un déferlement de haine hystérique des élites, l’UE c’est la guerre !
Ce contexte a alors permis de montrer le vrai visage haineux et raciste des dirigeants occidentaux et en particulier de l’Union Européenne vis à vis de tout ce qui est Russe. Cette sociologie des élites européistes n’est pas sans rappeler la haine des juifs du siècle dernier ou la chasse aux sorcières communistes des années 50 aux USA.
Un accessit particulier pour la présidente de la Commission Européenne Ursula Van Der Leyen (surnommée affectueusement « La Hyène » pas ses opposants) qui se prend pour l’impératrice d’Europe, une arriviste allemande aux ordres des américains dont le niveau d’impéritie et d’imbécilité n’a rien à envier à celui des élites franco-françaises. Cette dernière fut exfiltrée vers la CE à la suite de scandales multiples révélés par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel sur sa gestion désastreuse des ministères qu’elle a dirigés et ses dépenses pharaoniques vers des cabinets de conseil! Citons aussi pour mémoire ses petits arrangements entre amis avec Pfizer et la fameuse affaire des textos effacés.
Armés de leur stupidité ordinaire, les euronouilles décidèrent de trains successifs de sanctions contre la Russie incluant la censure totalement illégale des médias russes. Cette dernière s’y étant préparée de longue date, lesdites sanctions feront beaucoup plus de dégâts à l’Union Européenne (Charles Gave).
Au dernier pointage on parle de remplacer le gaz russe bon marché acheminé par des tubes non polluants par du gaz de schiste américain. Nous attendons toujours la réactions des écologistes pour dénoncer en premier lieu la destruction de l’environnement en Amérique du nord et en second lieu l’empreinte carbone pour transporter le gaz liquéfié par des méthaniers extrêmement polluants sur plus de 10 000 km. N’oublions pas la réouverture de centrales à charbon également très écologiques pour compenser la diminution des importations de gaz russe.
N’en jetez plus !
Pas question pour l’eurocratie de négocier des accords de paix en tant que médiateur, l’UE « c’est la paix » jette de l’huile sur le feu en livrant des tombereaux d’armes à l’Ukraine afin de faire durer le conflit et martyriser encore plus ce pays au risque de provoquer un dérapage menant à un affrontement généralisé avec une puissance nucléaire, à noter une nouvelle fois après le Yemen l’utilisation des canons français César pour bombarder des civils.
Autre idée de génie, on tente d’accélérer la candidature de l’Ukraine ou de ce qui en restera pour faire entrer dans l’UE un nouvel état en faillite et corrompu jusqu’à la moelle.
En France, il n’y a bien entendu rien à attendre de Macron ni de son ministre Bruno Lemaire « Gamelin de l’économie » qui voulait « effondrer » l’économie Russe, tristes individus dont on connait le pédigrée et dont la défense des intérêts nationaux ne fait pas partie de leur logiciel. On rappellera seulement les premiers exploits de Macron avec la trahison Alstom.
Nous sommes donc revenus dans un contexte politique très similaire à celui de celui de 1940 dénoncé par De Gaulle dans son discours du Caire en juin 1941 avec :
« …Une clique de politiciens tarés, d’affairistes sans honneur, de fonctionnaires arrivistes et de mauvais généraux… ».
En supposant très hypothétiquement que l’on retrouve un jour un véritable chef d’état dans ce pays, une politique rationnelle et souveraine consisterait à faire parler la diplomatie avec une France dans une position de médiateur entre les belligérants.
Rien de tel en Macronie, ce gouvernement est par nature aligné sur la politique américaine avec une presse dominante qui suit comme un seul homme. On observe alors de grands spécialistes de plateaux qui appliquent l’adage BFM « je ne sais rien mais je dirai tout » et nous expliquent doctement que Poutine doit être victime d’une pathologie mentale pour s’en être pris sans raison à la pauvre Ukraine.
N’oublions pas de citer nos trois pieds nickelés, guérilleros de Saint Germain des Prés, que sont BHL, Enthoven et Glucksmann sautant comme des singes d’un plateaux TV à l’autre pour réclamer une intervention militaire de l’OTAN en Ukraine.
Poutine en tremble et n’ose plus sortir de son QG sous-terrain !
Ce flot incessant de propagande médiatique semble hélas faire son effet sur une grande partie de la population lobotomisée qui se mit à haïr les russes sans savoir pourquoi en agitant de petits drapeaux bleu et jaunes. ondes
Les GAFAM comme Facebook et Instagram ne sont pas en reste du panurgisme ambiant et jettent à la poubelle leurs prétendues belles valeurs dès lors qu’il s’agit de casser du russe en autorisant les messages de haine et d’appels au meurtre.
Les grandes marques occidentales suivent obséquieusement le mouvement à l’exemple de Chanel qui ferme ses boutiques en Russie.
Les artistes sont également sommés par leurs employeurs de se positionner du côté de la bien-pensance sous peine d’ostracisation et donc de perte d’emploi, on assiste à un déferlement de bêtise abjecte contre tout ce qui évoque la Russie.
Tout ceci nous rappelle la situation d’il y a plus d’un siècle avec l’affaire Dreyfus suivie quarante ans plus tard de la chasse aux juifs par le régime pétainiste de Vichy, il suffit de remplacer le mot « juifs » par le mot « russes » et tout recommence.
Florilège :
. La diaspora russe en France victime d’imbéciles lobotomisés par les médias
. exclusion des concours félins des chats ayant un pédigrée russe
. exclusion d’un chef d’orchestre russe refusant de condamner la guerre en Ukraine
. exclusion de tous artistes russes des manifestations nationales
. boycott des ballets de Saint-Pétersbourg
. Exclusion des équipes de football russes des championnats européens
. etc
Sur le terrain militaire, les russes ont évidemment le monopole des crimes de guerre contrairement aux ukrainiens dont le comportement est exemplaire, alors pourquoi des militaires d’une probité sans faille abattent t’ils des prisonniers russes sans défense (voir ici) et pourquoi les mêmes bombardent-ils les quartiers civils en zones urbaines (Voir ici) ?
En réaction à ce contexte de racisme d’état, un sénateur LR isolé réagit cependant avec une lettre au gouvernement, des mois après la réponse est toujours en attente.
Conclusion
Le conflit en Ukraine a débuté en 2014 dans un silence assourdissant des médias occidentaux. Après huit années de bombardements continus des oblasts russophone d’Ukraine par l’armée de Kiev noyautée par des néo-nazis, des accords de paix tripartites négociés à Minsk ne furent jamais appliqués par le côté occidental. Avec un OTAN qui se rapproche de plus en plus, Poutine a compris que les intérêts existentiels légitimes de la Russie ne seraient jamais pris en compte. Dans une logique clausewitzienne, il décide donc en février 2022 d’intervenir militairement pour venir en aide aux russophones du Donbass ce qui provoqua cette fois un matraquage médiatique occidental antirusse en règle.
L’UE cornaquée par les USA prit alors une posture de défenseur de la veuve et de l’orphelin de l’Ukraine