On aurait pu naïvement penser que confrontés aux multiples rapports scientifiques mettant en cause l’émission de gaz carbonique ou de méthane dans l’accélération du réchauffement climatique, les industriels fabriquant les produits responsables de telles émissions mettraient quelque réserves dans la promotion publicitaire de leurs marchés.
Il n’en est rien. Chacun est assiégé, au bureau ou à domicile, par des publicités faisant la promotion de tels produits, sans même comporter les mises en garde qu’ont désormais accepté les vendeurs de boissons alcoolisées ou de cigarettes.
Le cas le plus typique est celui de la publicité pour les SUV ou véhicules utilitaires 4/4. Ceux-ci dans les domaines professionnels présentent beaucoup d’avantages. Mais ils sont moins évidents quant ils sont utilisés pour de courts parcours urbains par des personnes seules. Or ils rejettent dans l’atmosphère plus de 4 fois les quantités de carbone provenant d’un véhicule ordinaire. Les SUV à propulsion hybride ou électriques commencent à apparaître, mais ils sont encore très minoritaires.
Les SUV ne sont pas seuls en cause. Les publicités pour des produits hautement producteurs de gaz à effets de serre constituent l’essentiel du marché publicitaire. Ainsi il a été constaté lors de la dernière coupe Davis de tennis que les publicités provenaient principalement de compagnies pétrolières et gazières ou de vendeurs de produits intéressant ces compagnies.
Une étude faite à l’occasion du dernier Intergouvernement Panel on Climate Change a montré cependant que des mises en garde concernant les publicités pour des produits contribuant au réchauffement climatique auraient autant de bons résultats mondialement dans la lutte contre la production de gaz à effets de serre que si la population de la Belgique toute entière cessait de consommer des produits pétroliers.