Le nucléaire français et le projet de taxonomie européen
Au risque de déclencher une crise franco-allemande, Berlin compte officiellement s’opposer au projet de taxonomie européen. Ce texte, soutenu par la France, prévoit d’intégrer le gaz et le nucléaire aux énergies considérées par l’Union européenne comme « vertes ».
Les énergies dites vertes résultent de procédures ne rejetant pas ou peu de carbone (gaz carbonique). Celui-ci est un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. Il est principalement obtenu par distillation du charbon, charbon dont l’Allemagne possède des réserves considérables.
Les plus importantes de celles-ci sont produites dans des centrales utilisant la force des vents ou des courants marins. On parle aussi de gaz vert. Appelé aussi biométhane, le gaz vert est une énergie renouvelable à bas taux de carbone, produite par méthanisation à partir du traitement de déchets organiques et résidus agricoles, de biodéchets issus de l’industrie agro-alimentaire et restauration collective, ainsi que des boues de stations d’épuration.
L’Allemagne à beaucoup investi dans ces différentes directions. Il est évident qu »elle voit d’un mauvais œil le projet de taxonomie européen.
Rappelons que le terme « taxonomie », utilisé à l’origine dans les sciences naturelles, est utilisé maintenant de manière plus large pour désigner des classifications et des méthodes de classification. Le règlement européen « Taxonomie » vise à établir un système de classification unifié des activités économiques permettant de déterminer si ces activités peuvent être considérées comme « durables sur le plan environnemental » (ou « vertes »). Le règlement demande aux principaux acteurs économiques – financiers et non financiers – de rendre compte de la proportion de leurs activités « vertes ». L’objectif est de réorienter les investissements vers les activités favorables à la transition écologique.
La taxonomie européenne désigne une classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement. Son objectif est d’orienter les investissements vers les activités « vertes ». Instaurée en 2020, elle fait l’objet d’un acté délégué présenté le 2 février 2022 qui intègre le gaz et le nucléaire.2 févr. 2022
Ref La taxonomie verte : ambition de transformation de l’économie européenne https://www.pwc.fr/fr/expertises/audit/taxinomie-verte-europeenne.html
La réglementation européenne est en pleine révolution. L’Europe s’est fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Divers leviers d’action ont été mis en œuvre à travers un plan d’ensemble, appelé Green Deal, annoncé par la Commission Européenne en 2019. L’un des piliers, le plan d’action sur la finance durable, a pour objectif de réorienter les investissements de capitaux vers des activités dites « durables ».
La Taxonomie permet d’établir un système européen de classification des activités durables. C’est un langage commun qui introduit, dans un premier temps, une nomenclature des activités économiques selon leur contribution au changement climatique.
La Taxonomie définit des critères harmonisés pour déterminer si une activité économique est durable d’un point de vue environnemental, c’est ce qu’on appelle la « taxonomie verte ».
Ceci étant, que Berlin refuse d’intégrer le nucléaire français parmi les technologies vertes peut se comprendre. Mais qu’il refuse d’y voir une activité durable, c’est-à-dire capable de contribuer à lutte contre le changement climatique, relève d’un abus de pouvoir. Le nucléaire français est très bien entretenu. Il est moins nuisible pour la lutte contre le changement climatique que ne le sont les autoroutes allemandes, couvertes de grosses cylindrées également allemandes qui rejettent à qui mieux mieux dans l’environnement des gaz d’échappement qui n’ont rien de vert.