22/05/2023…France, budget des armées : 413 milliards d’euros

Les députés examineront à partir de ce jour lundi 22 mai la loi de programmation militaire, qui doit consacrer 413,3 milliards d’euros au budget des Armées d’ici 2030.

A titre de comparaison, la précédente LPM tablait sur 295 milliards d’euros de dépenses.

Moderniser les armées et s’adapter aux exigences internationales : tel est l’objectif de la nouvelle loi de programmation militaire examinée par les députés à partir du lundi 22 mai. Celle-ci doit définir les grandes orientations de la défense française sur les prochaines années. Elle prévoit 413 milliards d’euros de dépenses entre 2024 et 2030, un budget « historique » selon l’exécutif. A titre de comparaison, la précédente LPM tablait sur 295 milliards d’euros de dépenses.

Le gouvernement justifie cet effort par la dégradation du contexte géopolitique, avec la guerre en Ukraine, le terrorisme en Afrique, ou les essais nucléaires de la Corée du Nord. Il estime devoir rester à la pointe au niveau technologique, en particulier dans les domaines de la robotique, des drones et de l’intelligence artificielle.

Enfin, la future LPM devrait permettre d’atteindre le seuil des 2 % du PIB consacré à la défense. Il s’agit d’un critère imposé par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) La France remplira cet objectif « avant la fin du quinquennat », a promis le ministre des Armées Sébastien Lecornu.

Les dépenses militaires avaient chuté de manière vertigineuse, passant de 2,97 % du PIB sous Giscard, à 1,61 % à la fin du premier mandat Chirac, en 2002. L’invasion russe en Ukraine a provoqué un réveil européen : la guerre est désormais aux frontières de l’Europe, elle n’est pas que chez les autres.

De plus la France doit supporter le coût du djihad islamique qui se traduit par de plus en plus d’attentats et de tentatives d’attentat dont elle devra se protéger; tant en métropole que dans les territoires d’outre-mer. Les armées ne pourront laisser cette charge aux seules forces de police.

Dans le détail, le budget de la Défense est fixé à 43,9 milliards d’euros, et sera abondé de 1,5 milliard supplémentaire d’ici à la fin de l’année. Il augmentera ensuite d’environ 3 milliards d’euros chaque année jusqu’en 2027, avant de passer à 4 milliards en plus en 2028, 2029 et 2030. Le principal poste de dépense devrait être la dissuasion nucléaire, avec la modernisation des armes et des porteurs.

Les services de renseignement, comme la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (direction du renseignement militaire) verront leurs crédits augmenter. Les secteurs de la cyberdéfense et du spatial seront aussi renforcés. En cas de hausse des prix des carburants, une clause similaire à celle de la précédente LPM assurera aux armées la possibilité de bénéficier de crédits. En termes d’effectifs, la loi fixe un objectif de 105 000 réservistes à atteindre au plus tard en 2035. Enfin, l’exécutif promet un nouveau porte-avions pour remplacer le Charles-de-Gaulle, d’ici 2036 ou 2037. Le soutien militaire à l’Ukraine ne sera pas comptabilisé dans les dépenses de la LPM.

Ce programme a fait des déçus, à commencer par l’armée de terre. La LPM prévoit en effet le report de la livraison de centaines de blindés. Les livraisons des avions de chasse Rafale seront elles aussi étirées sur une période plus longue que prévue. Enfin, le budget est critiqué à droite comme à gauche, notamment à cause de l’inflation. « 413 milliards, ça veut dire en gros 113 milliards de plus que la LPM existante, sauf que vous avez 13 milliards non budgétaires, sur lesquels on peut avoir un doute, et 35 milliards qui sont dus à l’inflation », a rappelé Olivier Marleix, au nom des députés Les Républicains. Aurélien Saintoul, député La France Insoumise, a renchéri : « La marge de manœuvre qu’on prétend donner aux armées n’est pas aussi importante que ça. » Après l’Assemblée nationale, le Sénat se saisira du projet mi-juin. Le gouvernement espère une promulgation du texte autour du 14 juillet.

22/05/2023 Les Etats-Unis ne se reconnaissent plus qu’un ennemi potentiel sérieux, la Chine.

Dans la stratégie de sécurité nationale de la nouvelle administration Biden, annoncée le 12 octobre 2022, la Chine est déclarée être le seul véritable État concurrent des États-Unis.

La stratégie précise que « La Chine et la Russie sont de plus en plus étroitement alignées, mais les défis qu’elles présentent sont, à bien des égards, distincts. Notre priorité sera de maintenir un avantage concurrentiel durable face à la Chine tout en maîtrisant une Russie toujours particulièrement dangereuse. »

Le document ajoute que la Russie n’est plus considérée comme un concurrent des États-Unis, bien qu’elle « constitue une menace immédiate et permanente pour la sécurité régionale en Europe et et qu’elle soit une source de désordre et d’instabilité au niveau mondial. Cependant dans aucun domaine elle n’a les capacités de la Chine ».

La Chine n’a qu’une faiblesse, en comparaison avec la Russie, le niveau de ses forces nucléaires stratégiques. Certes, l’industrie russe des armes nucléaires montre de plus en plus de signes de sous-performance qui pourraient affecter ses capacités de frappe effective dans un conflit. Mais la Chine pourrait se servir de la Russie de différentes façons pour parvenir à ses objectifs en matière de développement d’armes nucléaires.

Tout d’abord, la Russie pourrait fournir à la Chine davantage de combustible à base d’uranium pour ses réacteurs. Le 1er mars, Bloomberg a signalé que la Russie avait livré environ 6,5 tonnes d’uranium hautement enrichi à la Chine pour son réacteur nucléaire à neutrons rapides CFR-600 en construction sur l’île de Changbiao, dans le sud-est de la Chine.

Ceci a suscité des inquiétudes parmi les experts américains qui voient dans cette livraison la confirmation que la Russie aide la Chine à renforcer ses forces nucléaires. Les réacteurs à neutrons rapides peuvent en effet produire du plutonium de qualité militaire, qui peut ensuite être utilisé pour fabriquer des armes nucléaires).

Cependant, le réacteur CFR-600 ne pourrait produire des matières fissiles que pour un maximum de 50 ogives par an. La Chine devrait donc se tourner vers des solutions plus rapides pour atteindre ses objectifs en matière de développement nucléaire.

Le moyen le plus rapide et le plus évident serait que la Russie cède certaines de ses têtes nucléaires à la Chine. Mais, le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), que la Russie a ratifié et qui interdit à une partie de transférer ses armes nucléaires à tout destinataire, ne l’autorise pas.

De plus, même en l’absence d’une telle restriction, il est difficile de concevoir que la Russie transfère certaines de ses têtes nucléaires à la Chine. Il ne faut pas oublier que hormis leur alliance circonstancielle, la Russie et la Chine ont eu des conflits frontaliers et des différends territoriaux par le passé ; il est hautement improbable que l’un de ces deux pays se se désarme pour armer l’autre.

Par contre, si le même TNP interdit le transfert de matières brutes ou de produits fissiles spécifiques à un pays non doté d’armes nucléaires, il ne vise pas le transfert de ces matières à un pays doté d’armes nucléaires. La Russie pourrait ainsi fournir à la Chine une certaine quantité de plutonium de qualité militaire sans enfreindre le TNP.

Il existe donc pour la Chine une possibilité juridique et technique d’augmenter considérablement le nombre de ses ogives nucléaires avant 2030. Si cela se produisait , la Chine pourrait devenir le principal concurrent stratégique des États-Unis bien plus rapidement que prévu.

21/05/2022.Pour quelles raisons l’humanité s’établirait-elle un jour durablement sur les planètes habitables voisines ?

Ces planètes, autant que l’on sache aujourd’hui, ne sont pas nombreuses : la Lune, Mars et ses deux satellites, Phobos et Deimos. Mais s’y établir durablement sans renoncer à retourner sur la Terre de temps en temps, supposerait des investissements considérables, ne fut-ce qu’en lanceurs réutilisables, carburants, recherche d’eau potable, etc

Pourquoi certains pays , faisant nécessairement partie de la liste des 10 premières puissances du monde, consacreraient les ressources nécessaires à un tel programme, alors que d’autres priorités, protéger la Terre et se protéger eux-mêmes des effets les plus dangereux du réchauffement climatique, notamment, s’imposeraient à eux.

L’expérience des dernières décennies semble montrer qu’ils ne le feraient que pour répondre à des exigences de défense nationale : occuper des territoires avant que les puissances rivales ou ennemies ne puissent le faire, gêner le plus possible les opérations de débarquement de ces dernières, éventuellement s’ opposer par la force à leur établissement.

C’est ainsi que l’on peine à imaginer des missions martiennes durables conduites conjointement par la Nasa et par Roscosmos ou par l’’Administration spatiale nationale chinoise 国家航天局

L’ESA pour sa part, l’Agence spatiale européenne, coopérerait sans doute plus volontiers avec la Nasa qu’avec ses homologues russe et chinoise.

Ceci veut dire sans doute que dès les prochaines années, la Lune ou Mars seront compartimentées entre des frontières militaires infranchissables.

21/05/2023  Les futures dépenses militaires prévues par le Pentagone

NB. Cet article est une traduction résumée de celui de Michael Klare, Creating a Hypersonic Pentagon Budget
 APRIL 16, 2023

Le 13 mars, l’administration Biden a dévoilé sa demande de budget militaire de 842 milliards de dollars pour 2024, la plus importante (en dollars d’aujourd’hui) depuis les pics des guerres d’Afghanistan et d’Irak. L’année dernière, le Pentagone a fait ajouter 35 milliards de dollars à la demande de l’administration et, cette année, l’ajout risque d’être au moins aussi important. Étant donné que les forces américaines ne sont même pas officiellement en guerre à l’heure actuelle, qu’est-ce qui explique tant de dépenses militaires ?

La réponse donnée par le Pentagone est que Washington est confronté à un risque croissant de guerre avec la Russie ou la Chine et que la leçon à tirer du conflit en cours en Ukraine est la nécessité de stocker un grand nombre de bombes, de missiles et d’autres munitions. Ceci signifie acheter des chars, des navires et des avions supplémentaires, ainsi que toutes les bombes, les obus et les missiles qu’ils transportent , outre les frais de personnel et les dépenses de fonctionnement correspondant.,

Mais si les préparatifs pour de telles guerres dans un avenir proche représentent une part importante de cette augmentation, une part surprenante – 145 milliards de dollars, soit 17 % – est destinée à d’éventuels conflits dans les années 2040 et 2050. Estimant que notre « concurrence stratégique » avec la Chine va probablement se poursuivre pendant des décennies et qu’un conflit avec ce pays pourrait éclater à tout moment sur cette trajectoire future, le Pentagone demande la plus grande allocation jamais accordée à ce que l’on appelle la « recherche, le développement, les essais et l’évaluation » (RDT&E), c’est-à-dire le processus de conversion des dernières découvertes scientifiques en armes de guerre.

Pour mettre les choses en perspective, ces 145 milliards de dollars représentent plus que ce que tout autre pays, à l’exception de la Chine, consacre à la défense dans son ensemble, et constituent environ la moitié du budget militaire total de la Chine. À quoi sert donc cette somme considérable, qui ne représente elle-même qu’une part modeste du budget militaire américain ?

Une partie d’entre ces dollars, en particulier la partie « T&E », est destinée à des améliorations futuristes de systèmes d’armes existants. Par exemple, le bombardier B-52 – qui, à 70 ans, est le plus ancien modèle encore en service – est en train d’être modernisé pour pouvoir transporter des armes expérimentales AGM-183A Air-Launched Rapid Response Weapons [ARRW, armes de réponse rapide lancées par air], ou des missiles hypersoniques avancés.

Cependant,une grande partie de cette somme, en particulier la partie « R&D », est destinée à développer des armes qui ne seront peut-être pas utilisées sur le champ de bataille avant des décennies, voire jamais. Les dépenses consacrées à ces systèmes ne se chiffrent encore qu’en millions ou en quelques milliards, mais elles atteindront certainement des dizaines ou des centaines de milliards de dollars dans les années à venir, garantissant ainsi que les budgets futurs du Pentagone atteindront des milliers de milliards.

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Si le Pentagone se concentre davantage sur le développement d’armes futures, c’est parce qu’il part du principe que la Chine et la Russie resteront des adversaires majeurs pendant des décennies et que les guerres futures avec ces pays, ou d’autres grandes puissances, pourraient être largement décidées par la maîtrise de l’intelligence artificielle (IA) ainsi que d’autres technologies émergentes. Il s’agit notamment de la robotique, de l’hypersonique (projectiles qui volent à plus de cinq fois la vitesse du son) et de l’informatique quantique. Comme l’indique la demande de budget du Pentagone pour 2024 :

« Un éventail de plus en plus large de technologies en évolution rapide et d’applications innovantes de technologies existantes complique la capacité du département de la Défense à conserver un avantage en matière de crédibilité au combat et de dissuasion. Les nouvelles capacités telles que les armes spatiales, les armes hypersoniques, les charges utiles et les vecteurs nouveaux et émergents… obligent à des changements dans la perception de la dissuasion de la puissance militaire des États-Unis. »

Ainsi Washington doit investir massivement dans les technologies de pointe susceptibles de dominer les futurs champs de bataille. En conséquence, 17,8 milliards de dollars de ce budget RDT&E de 145 milliards de dollars seront directement consacrés au développement de la science et de la technologie dans le domaine militaire. Ces fonds seront utilisés pour accélérer la militarisation de l’intelligence artificielle et la croissance d’autres technologies émergentes, en particulier la robotique, les systèmes d’armes autonomes (ou sans pilote) et les missiles hypersoniques.

L’intelligence artificielle (IA) présente un intérêt particulier pour le ministère de la Défense, compte tenu de son large éventail d’utilisations militaires potentielles, notamment l’identification et l’évaluation des cibles, l’amélioration des systèmes de navigation et de ciblage des armes, et la prise de décision assistée par ordinateur sur le champ de bataille.

Bien qu’il n’y ait pas de chiffre total pour la recherche et le développement de l’IA proposé dans la version non classifiée du budget 2024, certains programmes individuels sont mis en évidence. L’un d’entre eux est le système de commandement et de contrôle interarmées tous domaines (JADC2), un hyper-réseau de capteurs, d’ordinateurs et de dispositifs de communication dotés d’IA et destinés à collecter et à traiter des données sur les mouvements de l’ennemi, puis à transmettre ces informations en temps réel aux forces de combat dans tous les domaines (air, mer, terre et espace).

Avec un budget de 1,3 milliard de dollars, JADC2 n’est peut-être pas « le plus gros chiffre du budget », a déclaré le sous-secrétaire à la Défense Michael J. McCord, mais il constitue « un concept d’organisation des réseaux dont nous essayons de relier les informations entre elles. »

L’IA est également essentielle au développement des systèmes d’armes autonomes, soit des véhicules aériens sans pilote (UAV), des véhicules terrestres sans pilote (UGV) et des navires de surface sans pilote (USV). Ces matériels – que leurs détracteurs qualifient beaucoup plus crûment de « robots tueurs » – combinent généralement une plate-forme mobile quelconque (avion, char ou navire), un « mécanisme de mise à mort » embarqué (canon ou missile) et la capacité d’identifier et d’attaquer des cibles avec un minimum de supervision humaine. Convaincus que le champ de bataille futur sera de plus en plus meurtrier, les responsables du Pentagone cherchent à remplacer le plus grand nombre possible de plates-formes avec équipage (navires, avions et artillerie) par des drones, des UGV et des USV avancés.

La demande de budget pour 2024 n’inclut pas de montant total pour la recherche sur les futurs systèmes d’armes sans pilote, mais on peut compter qu’il s’agira de plusieurs milliards de dollars. Le budget indique que 2,2 milliards de dollars sont demandés pour les premiers achats de véhicules aériens sans pilote (drones) MQ-4 et MQ-25, et ces chiffres ne manqueront pas d’augmenter au fur et à mesure que les systèmes robotiques expérimentaux passeront à la production à grande échelle.

Un montant supplémentaire de 200 millions de dollars a été demandé pour la conception d’un grand USV, essentiellement une frégate ou un destroyer sans équipage. Une fois que des prototypes de ce type auront été construits et testés, la marine prévoit d’en commander des dizaines, voire des centaines, créant instantanément un marché de plus de 100 milliards de dollars pour une force navale dépourvue de l’équipage humain habituel. Seront-ils dotés de la capacité d’ouvrir le feu sans contrôle humain? Les documents disponibles ne le précisent pas.

L’hypersonique est un autre domaine qui retient toute l’attention du Pentagone, car ces projectiles voleront si vite et manœuvreront avec une telle habileté (tout en frôlant la couche extérieure de l’atmosphère) qu’il devrait être pratiquement impossible de les suivre et de les intercepter. La Chine et la Russie possèdent déjà des armes rudimentaires de ce type, et la Russie aurait tiré certains de ses missiles hypersoniques Kinzhal sur l’Ukraine au cours des derniers mois.

Comme le Pentagone l’a indiqué dans sa demande de budget :« Les systèmes hypersoniques augmentent notre capacité à mettre en danger des cibles éloignées, réduisent considérablement le temps nécessaire pour frapper une cible et leur manœuvrabilité augmente la capacité de survie et l’imprévisibilité. Le ministère accélérera la mise en œuvre de la capacité de transformation permise par les systèmes d’armes de frappe hypersoniques basés sur l’air, la terre et la mer, afin de relever les défis de notre future domination du domaine du champ de bataille. »

Par ailleurs 14 % de la demande de RDT&E, soit environ 2,5 milliards de dollars, sont destinés à la recherche dans des domaines encore plus expérimentaux tels que l’informatique quantique et la microélectronique avancée. « Les investissements scientifiques et technologiques du ministère s’appuient sur la recherche fondamentale à un stade précoce », explique le Pentagone. « Les retombées de cette recherche ne seront peut-être pas évidentes avant des années, mais elles sont essentielles pour garantir notre avantage technologique durable dans les décennies à venir ». Comme dans le cas de l’IA, des armes autonomes et de l’hypersonique, ces montants relativement faibles (selon les critères du Pentagone) augmenteront dans les années à venir, à mesure que les découvertes initiales seront appliquées à des systèmes d’armes fonctionnels et achetées en quantités de plus en plus importantes..

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Une conséquence de cet investissement dans la RDT&E est presque trop évidente pour être mentionnée. Les dépenses futures, au fur et à mesure que les concepts de laboratoire d’aujourd’hui seront transformés en systèmes de combat réels, risquent de dépasser l’imagination. Et ce n’est là qu’une des conséquences importantes d’une telle voie vers une supériorité militaire permanente. Pour s’assurer que les États-Unis continuent à dominer la recherche dans les technologies émergentes les plus applicables à l’armement futur, le Pentagone cherchera à exploiter une part toujours plus importante des ressources scientifiques et technologiques des Etats-Unis pour des travaux à vocation militaire.

Cela signifie qu’il devra s’approprier une part de plus en plus importante du budget net de R&D du gouvernement, au détriment d’autres priorités nationales. En 2022, par exemple, le financement fédéral de la R&D non militaire (y compris la National Science Foundation, les National Institutes of Health et la National Oceanic and Atmospheric Administration) ne représentait qu’environ 33 % des dépenses de R&D.

Si le budget militaire de 2024 est adopté au niveau demandé (ou plus), ce chiffre pour les dépenses non militaires tombera à 31 %, une tendance qui ne fera que s’accentuer à l’avenir, car de plus en plus de ressources seront consacrées à la préparation de la guerre, laissant une part de plus en plus réduite du financement des recherches sur des questions vitales telles que la prévention et le traitement du cancer, la réponse aux pandémies et l’adaptation au changement climatique.

Non moins inquiétant, de plus en plus de scientifiques et d’ingénieurs seront sans aucun doute encouragés – pour ne pas dire incités – à consacrer leur carrière à la recherche militaire plutôt qu’à travailler dans des domaines plus pacifiques. Alors que de nombreux scientifiques se battent pour obtenir des subventions afin de soutenir leurs travaux, le ministère de la Défense (DoD) offre des enveloppes d’argent à ceux qui choisissent d’étudier des sujets liés à l’armée. En règle générale, la demande pour 2024 comprend 347 millions de dollars pour ce que l’armée appelle désormais l’Initiative de recherche universitaire, dont la majeure partie servira à financer la formation « d’équipes de chercheurs dans toutes les disciplines et au-delà des frontières géographiques pour se concentrer sur les problèmes de sciences exactes spécifiques au Département de la Défense, DoD ».

La Defense Advanced Projects Research Agency (DARPA), l’organisme de R&D du Pentagone, alloue 200 millions de dollars supplémentaires aux recherche en ce sens, tandis que le Joint Hypersonics Transition Office du Pentagone fournit 100 millions de dollars au University Consortium for Applied Hypersonics. Avec autant d’argent injecté dans ces programmes et une part de plus en plus faible consacrée à d’autres domaines d’étude, il n’est pas surprenant que les scientifiques et les étudiants des grandes universités soient attirés par les réseaux de recherche du Pentagone, au détriment des recherches universitaires.

On notera que le Pentagone cherche également à élargir sa réserve de talents en accordant des fonds supplémentaires aux universités et collèges historiquement noirs (HBCU). En janvier, par exemple, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a annoncé que l’université Howard de Washington, avait été choisie comme la première école de ce type à servir de centre de recherche affilié à une université par le ministère de la Défense, et qu’à ce titre elle participerait bientôt à des travaux sur les systèmes d’armes autonomes.

Bien entendu, les scientifiques et les ingénieurs de cette école et d’autres HBCU qui n’ont pas eu accès à ce type de financement par le passé en auront grand besoin. Mais la question se pose également : pourquoi Howard ne recevrait-elle pas des montants similaires pour étudier des problèmes plus importants pour la communauté noire, tels que la drépanocytose et la pauvreté endémique ?……….

En consacrant tous ces milliards de dollars à la recherche sur les armes de nouvelle génération, le Pentagone suit un raisonnement simple :il faut dépenser maintenant pour assurer la supériorité militaire des États-Unis dans les années 2040, 2050 et au-delà. Mais aussi convaincant que puisse paraître ce concept, les choses fonctionnent rarement de manière aussi nette. Tout investissement majeur de ce type fait par un pays déclenchera inévitablement des contre-mesures de la part de ses rivaux, ce qui garantit que tout avantage technologique initial sera rapidement dépassé d’une manière ou d’une autre, alors même que la planète se transformera de plus en plus en un camp armé.

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Le développement par le Pentagone de munitions à guidage de précision, par exemple, a donné aux forces américaines un énorme avantage militaire pendant les guerres du golfe Persique de 1991 et 2003, mais a également incité la Chine, l’Iran, la Russie et d’autres pays à commencer à développer des armes similaires, ce qui a rapidement réduit cet avantage. De même, la Chine et la Russie ont été les premières à déployer des armes hypersoniques prêtes au combat, mais en réponse, les États-Unis en déploieront un nombre bien plus important dans quelques années.

Les avancées chinoises et russes en matière de déploiement d’armes hypersoniques ont également conduit les États-Unis à investir dans le développement de l’hypersonique anti-hypersonique, lançant ainsi une nouvelle course aux armements sur la planète , tout en augmentant le budget du Pentagone de plusieurs milliards supplémentaires. Compte tenu de tout cela, on ne sera pas surpris d’apprendre que la demande de budget du Pentagone pour 2024 comprend 209 millions de dollars pour le développement d’un intercepteur hypersonique, ce qui n’est que le premier versement de coûteux programmes de développement et d’acquisition dans les années à venir, tant à Washington qu’à Pékin et Moscou.

En fait la volonté du Pentagone de dominer le développement et le déploiement d’armements avancés ne conduira pas à la suprématie, mais à un nouveau cycle sans fin de courses aux armements de haute technologie qui, à leur tour, consommeront une part toujours plus importante des richesses et des talents scientifiques des Etats-Unis, tout en apportant des améliorations négligeables à la sécurité nationale.

Plutôt que de dépenser autant pour l’armement futur, mieux vaudrait réfléchir à des mesures renforcées de contrôle des armements, à une coopération mondiale sur le climat et à des investissements plus importants dans la recherche et le développement non militaires.

Sources

https://www.les-crises.fr/budget-faramineux-du-pentagone-la-course-aux-armements-hypersoniques/#:~:text=Pourquoi%20le%20budget%20du%20Pentagone,’Afghanistan%20et%20d’Irak.

Voir aussi

https://www.cnews.fr/monde

https://www.cnews.fr/monde/2023-05-08/voici-les-10-plus-grandes-puissances-militaires-du-monde-en-2023-1186726

20/05/2023. Erdogan sort renforcé du premier tour des élections turques

Les Etats-Unis et l’Union européenne n’ont pas vraiment pavoisé au vu des résultats du premier tour des élections présidentielles et parlementaires turques de mai 2023. Recep Erdogan en est sorti renforcé. Cela ne satisfera pas les intérêts géopolitiques des pays occidentaux. Ils espéraient un président affaibli et des majorités instables. C’est le contraire qui est advenu.

Cependant, le rival malheureux d’Erdogan Kemal Kilicdaroglu n’a pas renoncé. Il s’appuie sur un rapport d’un observateur de l’OSCE chargé de surveiller la régularité des élections. Celui-ci accuse Erdogan d’avantages injustifiés et de mauvais usage des ressources administratives. Il accuse également la commission électorale de manque de transparence et d’indépendance, en désaccord avec un « 1990 Copenhagen Document » qui contient des prescriptions à appliquer lors des élections

Il est vrai que le secret du vote n’avais pas toujours été garanti et que les votes collectifs et familiaux avaient été souvent tolérés. Le département d’Etat américain a sans attendre exhorté Erdogan à respecter pour le second tour des élections le 28 mai ses obligations en tant que membre de l’Otan et de l’OSCE (voir https://www.state.gov/briefings/department-press-briefing-may-15-2023/#post-446729-turkey

Le chef de la diplomatie européenne Joseph Borrel a tenu le même langage.

Le succès ou l’échec d’Erdogan aura évidemment des conséquences sur le conflit qui oppose la partie occidentalisée de la Turquie et ses provinces orientales où progressent rapidement des mouvements tentés par un islamisme de combat. Ceux-ci, en échec pour le moment au Moyen-Orient, visent à s’étendre en Europe pour y mener de véritables guerres civiles à partir notamment des banlieues urbaines en voie d’islamisation.

Aussi un succès d’Erdogan aux élections conforterait ses efforts pour faire de la Turquie un carrefour d’échanges concernant l’énergie, les industries alimentaire, les transports. Plus tard il visera les industries nucléaires et de défense ainsi que les grandes infrastructures sur le modèle chinois de la Belt and Road.

On notera que la Russie, qui n’a guère d’autres choix, se dit approuver ces initiatives turques

19/05/2023 Les missiles supersoniques russes

Selon actucapital.fr daté du 23/02/2023 la Russie n’utilise que parcimonieusement ses nouvelles armes hypersoniques.

L’armée de Vladimir Poutine n’aurait lancé qu’une douzaine de missiles Kinjal sur le territoire ukrainien. Ce qui est peu comparé à la campagne de bombardements massifs classiques pratiquée par la Russie. Les analystes militaires évoquent plusieurs pistes pour expliquer cette maigre utilisation des “armes absolues” du Kremlin.

”C’est l’arme absolue”. Voilà ce qu’avait déclaré le président russe Vladimir Poutine au sujet des nouveaux missiles hypersoniques fabriqués par Moscou. Le Kinjal, le Zircon mais aussi l’Avangard sont les premiers engins de ce type à être opérationnels et ils seraient capables de déjouer n’importe quel bouclier anti-missile.

Pourtant, selon le site Bulgarian Military, l’armée russe ne semble pas utiliser massivement ses missiles futuristes contre l’Ukraine. La cause ? Un coût de production trop élevé et une technologie qui n’est pas encore arrivée à maturité.

D’après  Bulgarian Military, les forces russes ont lancé environ 12 missiles hypersoniques pour bombarder le territoire ukrainien. L’efficacité du Kinjal semble être prouvée et l’appareil tient ses promesses en termes de vitesse. Ce missile peut atteindre des vitesses supérieures à 10.000 kilomètres/h. Long d’environ 7,4 mètres pour un poids de 4 tonnes, il peut frapper des cibles dans un rayon de 2.000 kilomètres. Seuls les gros bombardiers russes TU-M22 et des avions de chasse Mig-31 spécialement modifiés peuvent transporter un tel missile. La tête du Kinjal est équipée d’explosifs conventionnels pour toucher des cibles au sol et surtout des navires de guerre.

L’armée russe hésiterait pourtant à utiliser le Kinjal de manière massive en raison des faibles quantités produites. Des analystes militaires estiment que Moscou n’aurait produit que 50 à 150 missiles de ce type pour l’instant. Le coût du Kinjal jouerait en sa défaveur car les forces russes estiment qu’il n’est pas assez rentable de l’utiliser pour bombarder des unités ukrainiennes car celles-ci sont dispersées sur le front et il n’y a pas de regroupement majeur de soldats à un même endroit.

Le gouvernement de Vladimir Poutine garderait aussi beaucoup de ses missiles hypersoniques en réserve dans le cadre d’un conflit potentiel avec des pays membres de l’Otan. Selon Bulgarian Military, d’autres experts affirment que les forces russes n’ont tout simplement pas les moyens logistiques pour tirer davantage de missiles hypersoniques. En effet, l’armée de l’air n’aurait pas assez de bombardiers et de chasseurs modernisés pour emporter de tels missiles .

Cependant, la menace des appareils russes est bien réelle. Le général français Thierry Burkhard a affirmé devant le Sénat que “la mise en service de missiles hypersoniques a bien eu lieu, mais leur efficacité opérationnelle n’est pas encore à maturité”. Le général a ajouté que “l’intérêt d’un missile hypersonique est sa capacité accrue de pénétration des systèmes de défense pour détruire les centres de pouvoir et de décision”. Des armes comme le Kinjal ou l’Avangard pourraient ainsi “décapiter” la tête d’un gouvernement ou d’une armée et paralyser le fonctionnement de tout un pays.

La Russie n’en est pas là pour le moment. Ce serait la guerre totale

La France étudie pour sa part, dans le cadre d’une coopération entre ArianeGroup et l’ONERA., le projet d’un planeur hypersonique dit V-MAX. Voir wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/V-MAX

19/05/2023 La bulle informationnelle

Pourquoi ne recevons-nous aucun message de civilisations développées analogues à la nôtre, alors que le nombre de planètes de type terrestre révélé par les dernières observations astronomiques en orbite se chiffre par dizaines

C’est la question que posait le physicien Enrico Fermi dès 1950 en réponse à une question iconoclaste: quel est le nombre potentiel de civilisations extraterrestres intelligentes en mesure d’entrer en contact avec nous ?

Contre toute attente, le nombre qu’il obtint est particulièrement important, ce qui va le conduire à formuler son paradoxe : « si le nombre de civilisations en mesure de nous rendre visite aujourd’hui est si grand, comment se fait-il que nous n’en ayons jamais perçu aucun signe ? ».

Une réponse à cette question est aujourd’hui apportée par la théorie de la « bulle informationnelle » telle que présentée par l’astrophysicien Roland Lehoucq (voir ci-dessous) La durée de propagation d’une communication interstellaire pourrait se chiffrer en dizaines, voire en centaines d’années. Sans compter qu’avec la distance, les ondes s’atténuent et se déforment

Pour entrer en contact avec une autre civilisation, il faudrait que celle-ci soit assez proche. «Plusieurs civilisations technologiques pourraient donc cohabiter dans la galaxie en s’ignorant totalement, explique Roland Lehoucq, car leurs bulles informationnelles ont une intersection spatiale et temporelle vide – autrement dit, ne se recoupent pas. […]

Finalement, on pourrait se représenter l’histoire des civilisations capables de communiquer à l’échelle interplanétaire comme une série de flashs qui s’allument ici et là dans la galaxie, jamais suffisamment intensément, jamais suffisamment longtemps, et avec des moyens de communication éventuellement incompatibles pour pouvoir interagir. »

Par ailleurs, si on tient compte de la durée de vie d’une civilisation qui épuiserait les ressources de sa planète pour développer une technologie avancée, des milliers de civilisations auraient pu exister avant nous et s’éteindre, et des milliers d’autres pourraient exister après nous, dont nous ne saurons jamais rien.

Mais peut-être est-ce mieux ainsi. Comme le disait Stephen Hawking: « S’ils viennent nous rendre visite, la situation sera sûrement pire ». Les Indiens d’Amérique auraient du raisonner ainsi en voyant débarquer les premiers Européens

Référence

Roland Lehoucq et al. Où sont-ils ? Les extraterrestres et le paradoxe de Fermi (sous la direction de Gabriel Chardin, CNRS éditions, 2017)

https://www.cnrseditions.fr/catalogue/physique-et-astrophysique/ou-sont-ils-2/

18/05/2022 La lumière des solitons topologiques

Un soliton  (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Soliton) est une onde solitaire qui se propage sans se déformer dans un milieu non linéaire et dispersif. On en trouve des exemples dans de nombreux milieux: solutons hydrodynamiques, solutons optiques, solutons mécaniques, solutons électriques

En théorie (quantique) des champs, les solitons topologiques sont des solutions classiques non triviales topologiquement. Ils portent différents noms suivant qu’ils minimisent l’action (→ instanton) ou l’énergie et en fonction des topologies respectives de l’espace et du groupe de jauge (monopôlevortexskyrmiontoron, …).

Les solutons topologiques décrits par la théorie des cordes pourraient être pris pour des trous noirs ordinaires. S’ils existaient vraiment, ils pourraient résoudre un paradoxe observé depuis longtemps concernant les trous noirs . Un soliton topologique est une région ou l’espace-temps lui-même s’enroule et forme un trou dans lequel la lumière tombe et dont elle ne peut ressortir

Dans un espace-temps à 2 dimensions ces objets ressemblent à des beignets plats qui attirent la lumière dans leur trou central. Cependant la théorie des cordes postule que l’espace possède de nombreuses dimensions. Il en résulte que la vraie forme du soliton topologique peut ne pas être perçue dans notre espace à 3 dimensions. Si de la lumière tombait dans une de ces strucrutures, elle pourrait ne pas paraître être totalement noire en son centre. On y verrait des tourbillons de lumière s’y enfonçant.

En 2010 le Event Horizon Telescope (EHT) avait produit une image montrant un de ces trous noirs entouré de cercles de matière et de lumière. Les cosmologues dirigés par Ibahim Bas de la John Hopkins University USA responsables de cette image s’étaient demandé si d’autres objets dans l’univers pourraient avoir des propriétés semblables et ils trouvèrent les solitons topologiques. Mais comme ceux- ci émettaient de la lumière, ils en déduisirent qu’ils ne pouvaient pas être des trous noirs.

Référence

https://journals.aps.org/prd/abstract/10.1103/PhysRevD.107.084042

Imaging topological solitons: The microstructure behind the shadow

Pierre Heidmann, Ibrahima Bah, and Emanuele Berti
Phys. Rev. D 107, 084042 – Published 25 April 2023

ABSTRACT

We study photon geodesics in topological solitons that have the same asymptotic properties as Schwarzschild black holes. These are coherent states in string theory corresponding to pure deformations of spacetime through the dynamics of compact extra dimensions. We compare these solutions with Schwarzschild black holes by computing null geodesics, deriving Lyapunov exponents, and imaging their geometries as seen by a distant observer. We show that topological solitons are remarkably similar to black holes in apparent size and scattering properties, while being smooth and horizonless. Incoming photons experience very high redshift, inducing phenomenological horizonlike behaviors from the point of view of photon scattering. Thus, they provide a compelling case for real-world gravitational solitons and topological alternatives to black holes from string theory.

18/05/2022 Le métavers. Un futur accéléré par la 5 G

Le métavers repose sur plusieurs technologies existantes ou en développement qui viennent se compléter afin de créer de nouvelles expériences sensorielles, avec les services associés

.C’est notamment le cas de la réalité augmentée (ou AR pour « augmented reality ») et de la réalité virtuelle (ou VR pour « virtual reality »), qui sont des technologies bien maîtrisée. En parallèle, le futur du métavers pourrait se construire grâce au concept du web3

Le web3 est une nouvelle évolution du web qui repose sur une version décentralisée basée sur la blockchain, la technologie qui est derrière de nombreuses cryptomonnaies. On peut en espérer une forme de décentralisation qui remette les usagers au centre des usages avec un changement de technologie, mais aussi une forme de politique réduisant ou supprimant la concentration des géants du web (les GAFAM). 

Pour faire communiquer les contenus, concepts, et innovations du métavers, il est nécessaire de disposer d’un réseau adapté. Ceci signifie

  • Transmettre des volumes importants de données : le métavers implique de transférer d’importantes quantités de données entre équipements individuels (casques de réalité virtuelle, lunettes connectées, smartphone, tablette, etc.) et serveurs informatiques. Un monde virtuel reste beaucoup plus complexe et lourd à gérer que de partager une simple image, même animée.. 
  • Une latence réduite au minimum : si un utilisateur bouge la tête en réalité virtuelle, les nouvelles images immersives doivent être projetées en moins de 20 millisecondes pour éviter l’équivalent d’une mal des transports. Si les technologies de traitement intelligent sur les appareils connectés  peuvent réduire la latence, il faut aussi que celle-ci bénéficie d’un réseau particulièrement réactif en situation de mobilité. 
  • Une mobilité continue : le métavers peut se vivre depuis chez soi avec une bonne connexion internet à très haut débit. Mais il doit aussi être accessible à l’extérieur, en déplacement par exemple. Une couverture globale en 5G est donc indispensable pour couvrir tous les usages. 

La démocratisation de la 5G dans le monde est justement l’ingrédient manquant pour accélérer le développement du métavers grâce à sa couverture et ses capacités constantes, à sa grande mobilité, à sa capacité de transférer d’importantes données, à sa faible latence et à sa capacité de faciliter le calcul en périphérie des terminaux (ce qu’on appelle « l’edge computing ») avec des débits très élevés. Sans quoi l’industrie des télécoms aura du mal à acheminer ces services très immersifs.

Le métavers est donc un projet à suivre de près pour les entreprises, comme pour les opérateurs de téléphonie capables de fournir un haut niveau de service avec une 5G performante. Coupler métavers et 5G avec des réseaux très fiables, à haut débit et à latence limitée constitue un important défi pour l’avenir, notamment pour l’Europe et la France. Il s’agira de réinventer l’internet.

Note

Blockchain
https://www2.assemblee-nationale.fr/static/15/commissions/CFinances/blockchain-synthese.pdf?v=1671545720

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/blockchain-definition-avantage-utilisation-application https://www.economie.gouv.fr/entreprises/blockchain-definition-avantage-utilisation-application

Pour plus de détails

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tavers#:~:text=Le%20Metavers%20serait%20compos%C3%A9%20de,pourrait%20bouleverser%20l’%C3%A9conomie%20num%C3%A9rique.

17/06/2023 L’alliance russo-chinoise est-elle plus que du Hedging?

Il est peut-être trop rapide de parler d’une alliance russo-chinoise comme si elle était définitive et surtout, si elle se manifestait dans tous les domaines. Mieux vaudrait employer le terme anglais de « hedging ».

Il est clair que pour le moment, face à la volonté dominatrice du complexe militaro-industriel américain, Moscou et Pékin n’ont d’autres choix que rassembler leurs forces. Mais dans de nombreux domaines, il vaudrait mieux parler d’alliances d’opportunités? Cette position s’imposera là où la Chine aurait beaucoup à perdre en renonçant à travailler avec l’Occident et plus particulièrement avec l’Europe, notamment la France et le Royaume Uni.

Le hedging s’imposera dans de nombreux domaines de la recherche scientifique avancée, tout au moins quand s’il s’agira de sciences sans applications militaires immédiates. Ainsi la Russie ne pourra plus répondre aux besoins de la Chine en matière de recherche médicale approfondie, alors que le nombre des affections sans cause évidente se multipliera, notamment en conséquence du réchauffement climatique.

Dans le domaine spatial, la Chine, tout en tenant à affirmer ne vouloir faire appel qu’à ses propres forces, ne pourra se contenter d’alliances avec la Russie qui n’est plus la Russie du temps de Gagarine. La Nasa américaine et surtout l’ESA europénne auront au contraire un besoin croissant de coopération avec Pekin, notamment en ce qui concerne les réseaux et applications suborbitales.

Plus à terme, concernant la lutte contre le réchauffement climatique, et notamment la lutte contre le réchauffement des mers, la Chine ne pourra se passer d’alliances avec l’Occident et particulièrement d’alliances avec la France.

Note sur le hedging

Au plan technique, le hedging consiste à détenir deux positions ou plus en même temps avec pour but de compenser les pertes d’une position grâce aux gains d’une autre.

Le hedging peut tout au moins limiter les pertes en un montant connu. Il peut s’apparenter à une assurance : le hedging n’empêchera pas un incident mais peut vous protéger si le pire se produit.

C’est un outil de gestion du risque utilisé par les investisseurs à court et moyen terme pour les protéger contre des mouvements de marché défavorables. Le hedging n’est généralement pas utilisé dans le cadre d’une stratégie à long terme car les variations de prix à court terme n’ont pas beaucoup d’impact pour les investisseurs ayant une stratégie « acheter et conserver

Les investisseurs effectuent des opérations de hedging non pas pour générer des profits mais pour minimiser leurs pertes. Le trading présente un risque élevé car il est impossible d’empêcher les marchés de se retourner contre vous. Cependant, une stratégie de hedging efficace peut vous permettre de minimiser le montant que vous pourriez perdre.

Par exemple, le marché du forex est tellement volatil que personne ne peut savoir exactement ce qui va se produire. Le hedging est donc un excellent moyen de limiter votre exposition au risque des devises..