Le besoin d’un accès à l’eau potable en quantité suffisante pour faire face aux exigences de la survie se pose à toutes les espèces vivantes. Mais pour la plupart d’entre elles, il se résout simplement : ne pas chercher à survivre là où il n’y a pas d’eau. Un petit nombre de ces espèces ont mis au point des solutions collaboratives inconscientes permettant à celles de ces espèces d’utiliser une partie de l’eau produite par les autres. C’est le cas de la pèche et de la chasse en milieu naturel. Mais les réserves disponibles sont vite atteintes.
Les premières sociétés modernes ont développé des trésors d’ingénierie pour obtenir de l’eau au delà de leurs besoins biologiques immédiats. C’est autour de telles solutions que ce sont construites les villes modernes. Mais l’accès à l’eau est resté très inégalitaire, les besoins des régions et des classes favorisées l’emportant sur ceux des autres.
La perspective du réchauffement climatique et de la désertification progressive d’un certain nombre de zones géographiques abondamment peuplées a conduit les Nations Unis à se poser la question de ce qu’il faudrait faire pour tenter de résoudre ce problème .
La Conférence des Nations Unies sur l’eau -la première du genre depuis une génération-, qui s’est tenue au Siège de l’ONU à New York du 22 au 24 mars 2023, a été saluée comme une occasion unique d’accélérer les progrès vers l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici à 2030.
Nous lisons ainsi ceci dans le rapport que vient de publier cette conférence des Nations-Unies :
De nombreux modes d’utilisation de l’eau sont inefficaces et doivent être modifiés, comme le montrent les systèmes d’épuration des pays développés. « Il est tout à fait remarquable que nous utilisions de l’eau douce et saine pour transporter des excréments, de l’urine, de l’azote, du phosphore – et que nous ayons ensuite besoin de stations d’épuration inefficaces qui laissent échapper 30 % de tous les nutriments dans les écosystèmes aquatiques en aval, ce qui les détruit et provoque des zones mortes. Nous sommes vraiment en train de nous tromper nous-mêmes en ce qui concerne ce système moderne linéaire de traitement des déchets par l’eau. Des innovations massives sont nécessaires. »
Bornons-nous à observer que les experts de l’ONU se limitent à évoquer dans ce passage la question dite des chasses d’eau dans les pays développés. Les innovations massives qu’ils recommandent n’intéresseront que les habitations où les résidents disposent de cet instrument de confort – et prennent l’habitude de s’en servir.