En l’espace d’une décennie, les habitants des Comores ont remarqué une hausse des températures et la levée du brouillard en raison de la disparition des arbres, coupés pour être transformés en bois d’oeuvre et en bois de chauffage.
La région s’est asséchée à mesure que les sécheresses se prolongeaient et que la situation se dégradaient. Des pluies plus courtes mais plus irrégulières, frappant des pentes de plus en plus dénudées et escarpées, lavaient les cultures et la terre arable fertile en direction de la vallée, vers les rivières et l’océan Indien.
Aussi en raison des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles et de l’érosion continue des terres agricoles, très peu d’agriculteurs peuvent maintenant gagner leur vie en produisant des bananes. Beaucoup cherchent à gagner le département français voisin de Mayotte, où ils espèrent bénéficier de conditions de vie plus favorables.
Beaucoup périssent régulièrement dans des naufrages en tentant chaque année de rallier clandestinement Mayotte, notamment à bord de petites embarcations de pêche à moteur appelées kwassa kwassa.
N’ayant pas fait les formalités nécessaires, la plupart y sont considérés comme des migrants clandestins et ne reçoivent aucun aide. A contraire la France envisage aujourd’hui de les expulser. Le gouvernement s’apprête à déclencher l’opération controversée « Wuambushu », visant des expulsions massives d’étrangers en situation irrégulière et la destruction de bidonvilles.
Le président comorien, Azali Assoumani, qui assure depuis février la présidence de l’Union africaine, avait dit espérer «que l’opération sera annulée», en reconnaissant «n’avoir pas les moyens de (la) stopper par la force». Les Comores se sont engagées dans un accord signé en 2019 à «coopérer» avec Paris sur les questions d’immigration en échange d’une aide au développement de 150 millions d’euros.
Les Comores ont déclaré la semaine dernière ne pas avoir l’intention d’«accueillir des expulsés issus de l’opération Wuanbushu». Moroni a multiplié les appels à Paris pour annuler l’opération, disant ne pas avoir les moyens d’accueillir un afflux de migrants.
Il est facile de prévoir que dans l’immédiat, rien ne se passera. Les migrations continueront et ne seront pas repoussées par la force.
Il est facile cependant d’imaginer que ces évènements donnent une image de ce qui se passera dans les décennies prochaines avec le réchauffement climatique qui contribuera à désertifier l’Afrique Des dizaines de millions d’Africains, cette fois ci armés monteront vers l’Europe. Y seront-ils reçus avec des fleurs?