Comme il fallait s’y attendre, la compétition entre ces quatre technologies fait rage actuellement en France. Les enjeux se chiffrent en milliards d’euros. Il s’agit de moderniser voire de remplacer l’actuel parc de centrales nucléaires à fission, dont une cinquantaine de réacteurs donnent des preuves de fatigue. Mais il s’agit surtout de faire face aux besoins nouveaux en électricité verte, autrement dit dont la production n’exige pas de faire appel à des centrales à charbon productrices de gaz à effets de serre.
De par sa situation géographique privilégié, la France a le choix entre ces diverses solutions. Le nucléaire a l’inconvénient d’exiger de l’uranium, dont la production fait appel à des intérêts géopolitiques extérieurs dont la France doit se ménager l’intérêt. Mais ceci se négocie. Les autres sources nécessitent des implantations à terre ou en mer que la France peut se permettre, vu la diversité de ses paysages. Là encore il faudra négocier l’accord des actuels propriétaires privés ou collectivité locales concernées, mais il n’ y a rien d’anormal à cela, rien n’est gratuit. Vraisemblablement tout ceci entraînera une augmentation du prix de l’électricité, mais la France pourra se la permettre mieux que d’autres Etats de l’Union européenne moins favorisés.
Sur le long terme, soit 30 à 50 ans, il faudra assurer le passage au nucléaire de fusion. La fusion nucléaire est une réaction nucléaire dans laquelle deux noyaux atomiques s’assemblent comme dans le soleil pour former un noyau plus lourd, avec fort dégagement de chaleur. Aujourd’hui une trentaine de pays l’ont compris et se sont regroupés pour mener à bien les recherches nécessaires. La France, qui dispose du centre de recherche et de développement de Cadarache, est bien placée pour jouer un rôle pilote dans les recherches et leurs applications.
Dans le monde de demain, face à la concurrence de la Chine, de la Russie et de l’Inde, la France n’aura pas trop de tous ces atouts pour survivre. A cet égard, elle sera bien mieux armée que l’Allemagne. L’actuel président de la République semble l’avoir compris. Il faut espérer qu’il persistera et que ses successeurs feront de même.