Bien que dotés d’un nombre considérable de neurones, comment ces cerveaux pourraient-ils appréhender la forme ou le contenu de l’univers ?
On répondra qu’ils le font grâce à des modèles ou représentations scientifiques élaborés par des milliers de cerveaux, ceux des scientifiques qui étudient la cosmologie par exemple. Mais même en s’y mettant à plusieurs, ces mêmes cerveaux ne peuvent échapper aux représentations collectives qu’ils se sont données au fil des années.
Les cerveaux animaux, mêmes ceux construits par des espèces ayant échappé pour un temps aux pièges de la sélection naturelle, ne peuvent pas semble-t-il faire mieux.
Mais tenter de se représenter l’univers comme s’il existait indépendamment de nos cerveaux, tels du moins que nous nous les représentons aujourd’hui, n’est peut-être pas la meilleure démarche. Nous avons vu , dans l’article précédent intitulé It from Qubit que faire appel à des calculateurs dits quantiques pour construire des modèles de l’univers aurait l’avantage de renouveler la démarche.
Ces calculateurs utilisent par convention des « bits quantiques ». Le bit ordinaire ne peux prendre que deux valeurs, désignées par les chiffres 0 et 1. Le bit quantique ou qubit est l’unité élémentaire pouvant porter une information quantique. Celle-ci peut prendre une de toutes les valeurs comprises entre 0 et 1, soit une infinité de nuances de valeurs.
De plus, les calculateurs quantiques peuvent exploiter les phénomènes physiques de la superposition et de l’intrication quantique.
Enfin, les calculateurs quantiques reproduisent à leur échelle, la notion de fluide pour représenter les constituants qui jouent un rôle physique à un moment donné de l’histoire cosmique. Les gaz et les liquides sont des exemples bien connus de fluides etla thermodynamique nous apprend qu’il suffit de connaître la pression P et la densité ρ de ces fluides pour connaître leur état physique.
Il est certain que tous ces dispositifs nous donnent une meilleure représentation de ce que pourrait être l’univers. Mais il suffit de regarder les images de celui-ci que fournissent les instruments modernes tels que le télescope spatial James Webb pour renoncer à espérer que des cerveaux humains puissent jamais comprendre le mécanisme dans sa totalité.
Ceci il est vrai n’empêche pas d’essayer.