Aujourd’hui le président Ukrainien Volodomir Zelinsky paraît mettre tous ses espoirs de survie dans une adhésion accéléré de l’Ukraine à l’Otan. Il se prépare à la reprise attendue d’une offensive de la Russie dans le sud-est ukrainien. La Russie, malgré des difficultés qu’elle ne peut plus cacher, notamment en ce qui concerte l’efficacité de ses jeunes recrues au combat, risquera de disposer d’une supériorité militaire indéniable. Zelinsky, malgré les 15 milliards d’aide occidentale, paraît à la limite de ses forces.
Il y a quelques semaines encore, la perspective d’une entrée de l’Ukraine dans l’Otan ne soulevait, si l’on peut dire, qu’un enthousiasme modéré tant au siège de l’Otan à Haren (Belgique) qu’a Washington. L’Occident faisait valoir la longueur des négociations nécessaires et l’intégrité exigée des candidats éventuels à l’Organisation. Une des raisons en tenait à la réputation de corruption que véhiculaient avec eux les hiérarques de l’Ukraine exerçant le pouvoir de fait à Kiev. Mais une autre raison, très forte, était l’hostilité de la Pologne qui voulait continuer à bénéficier seules des faveurs américaines.
Dans une allocution prononcée le samedi 18 février 2023 à la Conférence de Munich sur la sécurité, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a souligné qu’un an après le début de l’invasion de l’Ukraine, le président Poutine ne prévoyait pas la paix mais se préparait à intensifier la guerre, ajoutant que « nous devons donner à l’Ukraine ce dont elle a besoin pour l’emporter et devenir un pays d’Europe souverain et indépendant » https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_212044.htm
Le secrétaire général a fait observer que même si la guerre prenait fin demain, notre environnement de sécurité aura changé pour longtemps. Selon lui, le Kremlin veut une Europe différente, où la Russie contrôle ses voisins. « Nous savons aussi que Pékin suit la situation de près, pour voir si la Russie paie le prix de son agression ou en tire avantage ». Pour M. Stoltenberg, la guerre en Ukraine montre que la sécurité est un enjeu mondial et non régional et qu’une défense occidentale commune est indispensable. Il a précisé que « sans l’OTAN, il n’y a pas de sécurité en Europe ».
Cette situation confronte la France à un dilemne majeur. Si comme il est prévisible l’offensive russe dans le Donbass et plus largement en Europe se précisait et s’étendait, la France ne pourrait pas exciper d’une nécessaire et historique neutralité. Elle devrait s’engager et le faire sous commandement américain. Mais elle perdrait ainsi toute autonomie, y compris sur le plan militaire. Elle devrait notamment remiser ses Rafales pour acquérir des avions américains.