Selon le premier ministre hongrois Victor Orban, l’Ouest est déjà en guerre avec la Russie
Viktor Orban: West Is ‘In A War With Russia’
« Nous avons de gros problèmes », déclare Viktor Orbán à propos de l’Europe. « Elle doit comprendre que la Russie ne peut pas se permettre de perdre – et ne perdra pas. Le temps joue en faveur de la Russie. La Russie est un pays immense et peut mobiliser une vaste armée. L’Ukraine est déjà à court de troupes. Lorsque cela se produira, que se passera-t-il ? »
« Si la prochaine offensive de printemps de la Russie est couronnée de succès, les pays de l’OTAN vont être confrontés à la question suivante : devons-nous envoyer des soldats se battre pour l’Ukraine ? Cette question préoccupe un nombre croissant d’Européens, dont les pays risquent d’être dévastés si la guerre s’étend… L’Occident est « en guerre contre la Russie. C’est la réalité. Chaque jour, nous nous enfonçons davantage », explique Orbán.
Les forces légères utilisées par la Russie au début de l’opération militaire spéciale ont été jugées suffisantes par Moscou pour amener Kiev à demander la paix, mais l’OTAN a ensuite commencé à lancer de nouvelles armes et des « mercenaires » dans la bataille. Les Russes ont rapidement fait marche arrière, ont retiré leurs forces expéditionnaires et se sont concentrés sur la destruction des hommes et du matériel des FAU (Forces armées ukrainiennes).
Les FAU, incapables d’agir stratégiquement, se sont engagées dans des batailles territoriales sur le front du Donbass. Il en résulte une destruction monumentale des hommes et du matériel des FAU.
Après avoir épuisé une grande partie de l’ancien stock de munitions soviétiques détenu par les États de l’OTAN, les commanditaires de Kiev ont redoublé d’efforts en envoyant des « volontaires » et du matériel occidental toujours plus perfectionné. Pourtant, il n’y a pas de nouvelle stratégie de l’OTAN car il n’y a plus d’armée ukrainienne à proprement parler. Tout ce que l’Occident peut faire, c’est continuer à essayer d’entraîner les Russes dans le bourbier dans lequel ils se sont eux-mêmes mis il y a quelques mois.
De même que les conséquences des sanctions massives sur l’énergie russe et l’interdiction des banques russes d’accéder à SWIFT n’ont pas été pensées à l’avance par Washington, il en va de même pour les conséquences découlant de la prochaine phase de la « guerre financière » au sens large – l’intention de mettre en œuvre une simple monnaie numérique liée à l’or – pour une « compensation » en temps réel entre les banques centrales asiatiques – remplaçant les notions précédentes d’une monnaie commerciale liée aux matières premières, qui sont régulièrement rejetées en Occident.
L’Iran et la Russie viennent toutefois de connecter leurs systèmes nationaux de messagerie financière : 52 banques iraniennes et 106 banques russes sont désormais reliées par l’équivalent russe de SWIFT – le Système de transfert de messages financiers (SPFS).
La poussée financière occidentale initiale visant à faire s’ effondrer l’économie russe s’est retournée contre elle en faisant monter les prix de l’énergie au profit des rivaux occidentaux. Toutefois, c’est la prochaine étape de la Russie – si elle est mise en œuvre – qui menace de faire grimper les prix des produits de base, de miner les marchés financiers occidentaux et, finalement, de faire s’effondrer leurs devises. En d’autres termes, l’OTAN, en agissant de manière impétueuse (c’est-à-dire en poursuivant l’escalade en Ukraine), peut devenir un prétexte pour assurer l’avenir de la Russie en tant que super-État asiatique, ce qui, en fin de compte, marquera la fin de la route pour les monnaies fiduciaires