Sur le site russe Natsionalnaya Oborona (National Defense) Sergey Naryshkin, chef des services de renseignement russes, vient de publier un essai relatant les hauts faits de la CIA ces cinquante dernières années. Le titre de cet essai, 75 bougies sur le gâteau d’anniversaire de la CIA 75 candles on the CIA Cake ne doit tromper personne. Il s’agit de rappeler que si la Russie est efficace, notamment pour monter ce que les milieux du renseignement nomment des « coups tordus », la CIA américaine ne l’est pas moins.
Il y a quarante ans, Naryshkin venait d’être diplômé de la Felix Dzerzhinsky Higher School du KGB alors que Poutine travaillait dans les services du KGB à Leningrad. Ils firent connaissance et convinrent de renforcer l’influence de l’URSS dans le monde . Pour cela, la meilleure arme de Naryshkin fut de dénoncer non seulement les mensonges délibérés de la CIA, mais aussi ses erreurs.
La plus étonnante de celles-ci se produisit lorsque la CIA annonça le 20 septembre que la première bombe atomique russe exploserait à la mi-1953 alors que 22 jours auparavant, l’Union soviétique avait réussi avec succès l’explosion d’un engin nucléaire. Plus connu fut le fait que la CIA n’avait pas prévu que Poutine annoncerait en mars 2018 au Parlement Russe qu’il possédait un missile hypersonique pratiquement invulnérable. On peine à imaginer que de telles réalisations mobilisant inévitablement de nombreux ingénieurs, aient pu se faire sans que la CIA n’en ait eu vent.
Cependant, le nombre des gouvernements renversés à la suite d’interventions discrète d’agents de la CIA est bien supérieur au nombre de ses erreurs. Le premier exemple en a été le renversement du Premier ministre iranien Mohammed Mossadegh dès qu’il voulut nationaliser les champs de pétrole iranien. La CIA devint très vite un agent à tout faire de l’impérialisme américain.
Ce fut, selon Naryshkin, Allan Dulles https://fr.wikipedia.org/wiki/Allen_Dulles qui fut le premier responsable de cette transformation. Il introduisit à la CIA une agressivité tous azimuts et un manque de sens moral qui avait déjà caractérisé ce même Dulles à Berne en 1942-45 quand il fut chef de station de l’OSS prédécesseur de la CIA où il n’hésita pas à négocier avec les Nazis.
L’essai de Sergey Naryshkin mentionne la liste interminable des coups d’état, interventions militaires directes, assassinats, sabotages, enlèvements. auxquels participât la CIA.
Le Président Lyndon Johnson connaissait tout cela. Il n’avait pas hésité à qualifier la CIA de damné syndicat du meurtre, « damn murder corporation » mais il ne fit rien pour l’en empêcher.
Au contraire lui et ses successeurs fermèrent les yeux lorsqu’il apprirent que des laboratoires financés par la CIA avait « probablement » contribué au cancer de la thyroide de Kirchner (Argentine), du lymphome de Lugo (Paraguay, du cancer du larynx de Lula da Silva (Brésil), du lymphome de Dilma Roussef, du cancer de la trachée de Hugo Chavez (Vénézuéla) et bien entendu des 8 tentatives d’assassinat par empoisonnement microbien menées contre Fidel Castro entre 1960 et 1965.