La Terre souffrira probablement dans les prochaines décennies de guerres nucléaires entre grandes puissances, ou plus simplement du dérèglement climatique provoqué notamment par des modifications légères de son orbite autour du Soleil. Mais il n’est pas exclu qu’elle rencontre un astéroïde de grande taille non encore observé gravitant au sein du système solaire voire provenant de l’espace profond.
Peu connu encore, le Groupe juridique international de défense planétaire des Nations unies est chargé d’étudier la meilleure solution possible pour échapper à un éventuel astéroïde dit « tueur ». Ce Groupe est dirigé par la scientifique française Alissa Haddaj (voir https://space4women.unoosa.org/content/2020-mentor-alissa-j-haddaji.
Celle-ci dirige également le Consortium spatial de Harvard https://spaceconsortium.com/ Cette réflexion sous l’égide de l’Onu est menée en parallèle de la mission expérimentale DART de la Nasa https://fr.wikipedia.org/wiki/Double_Asteroid_Redirection_Test, dont un engin doit percuter un astéroïde fin septembre 2022 pour dévier sa trajectoire.
La défense planétaire vise à prévoir ce qui doit être fait en cas de menace d’un astéroïde ou d’une comète. Si on découvre un objet qui fait plus de 50 mètres de diamètre et qui a plus d’1 % de chance d’impacter la terre, on active le groupe consultatif SMPAG (Space mission planning advisory group), approuvé par le comité scientifique du conseil des affaires spatiales des Nations unies et composé des agences spatiales de différents pays. Si l’astéroïde fait plus de 300 mètres, on parle d’impact continental, et s’il fait plus d’un kilomètre, 25 % des espèces vivantes seraient éradiquées.
En cas de menace d’un astéroïde, il n’est pas envisageable de tenter de le faire exploser , car cela créerait une pluie de morceaux tout aussi dangereuse. Il serait possible de le percuter et de le détourner grâce à cet impact, ce que les missions DART de la NASA et Hera de l’Agence spatiale européenne (ESA) vont tester très prochainement.
Si l’astéroïde est très gros ou que l’on s’y prend très tard, il serait possible de provoquer l’explosion d’une charge nucléaire à côté de l’astéroïde, faisant ainsi fondre une partie de la roche qui se détacherait et le pousserait de l’autre côté, par réaction.
Il est stipulé dans le Traité de l’espace qu’il est interdit d’envoyer une arme dans l’espace. De plus, le Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires interdit toute explosion nucléaire. S’il s’avérait que l’on ait besoin d’envoyer une charge nucléaire, il faudrait que le Conseil de sécurité des Nations unies suspende temporairement ces règles en autorisant une dérogation à ce traité.
Des schémas de prise de décision ont été élaborés. Le groupe IAWN https://iawn.net (International Asteroid Warning Network, chargé de détecter les astéroïdes et d’évaluer les risques, préviendrait les Nations unies et le groupe SMPAG ainsi que les politiques du ou des pays possiblement affectés. La décision sera prise au niveau politique sur conseil du SMPAG.