Pour les optimistes, les gouvernements qui disposent de l’arme atomique ne l’utiliseraient pas en première frappe à l’encontre d’une autre puissance nucléaire. Ceci signifierait non seulement la destruction de l’adversaire mais la leur propre, compte tenu d’une frappe en retour de celui-ci. Les sous-marins porteurs d’engins qui en principe sont indétectables ont pour consigne d’exercer cette deuxième frappe même si aucun ordre en ce sens ne peut plus leur être adressé. Par ailleurs l’emploi de telles bombes provoque sous forme de rejets nucléaires des retombées dans l’atmosphère ou la mer qui sont difficiles à éviter.
Aujourd’hui cependant les gouvernements qui disposent de bombes nucléaires dits tactiques pourraient les utiliser plus librement. Celles-ci sont des bombes thermonucléaires miniaturisées destinées à la destruction des infrastructures très profondément enterrées (usines souterraines, poste de commandement…etc).
Elles peuvent être emportées sous forme de tête nucléaire par divers engins tels que des missiles de haute précision. Leurs retombées plus limitées peuvent plus facilement être évitées.
L’idée n’est pas nouvelle. Dans les années 50 et 60 le gouvernement américain cherchait à développer une arme nucléaire la plus légère et portable possible de façon à pouvoir la parachuter sur le dos d’un soldat près des lignes ennemies (merci pour lui). Après de longues recherches ils ont conçu une tête nucléaire dénommée W54.
A cause de leur taille ces bombes atomiques étaient de faible puissance, entre 10 et 20 tonnes de TNT, très loin des 13 000 tonnes d’Hiroshima mais suffisantes pour détruire un quartier.
Dans le cadre de la guerre en Ukraine de tels missiles pourraient être utilisés par les Russes ou par l’armée ukrainienne, approvisionnée par les Etats-Unis,
On trouvera ci-dessous un entretien avec Daniel Ellsberg, spécialiste américain de la guerre nucléaire devenu à 80 ans lanceur d’alerte.
Référence
https://www.les-crises.fr/guerre-en-ukraine-et-menace-nucleaire-entretien-avec-daniel-ellsberg/