Le Canada et plusieurs pays occidentaux ont contribué à l’entraînement militaire de membres du groupe ukrainien d’extrême droite Centuria (à ne pas confondre avec le groupe de musiciens du même nom). Les sympathisants de ce regroupement ethno-nationaliste, ouvertement implantés dans l’armée ukrainienne, ont bénéficié du soutien militaire offert par le Canada à l’Ukraine dans le cadre de sa guerre avec la Russie.
C’est ce que révèle un rapport détaillé de l’Institut d’études européennes, russes et eurasiennes (IERES) de l’Université George Washington, aux États-Unis, signé par le journaliste indépendant Oleksiy Kuzmenko. L’enquête s’appuie notamment sur plusieurs déclarations et documents diffusés par les membres de Centuria eux-mêmes, ainsi que sur des informations provenant de sources gouvernementales.
Ce groupe paramilitaire conduit par des membres du mouvement d’extrême droite ukrainien Azov, recrute de nombreux officiers et élèves-officiers en service actif dans les Forces Armées ukrainiennes. Ceux-ci ne se cachent pas de leur appartenance. Ils font circuler notamment des photos d’eux faisant le salut nazi et publient de nombreux messages sur les réseaux sociaux ukrainiens appelant à de nouveaux enrôlement.
Par ailleurs, de nombreux cadets ont bénéficié d’entraînement de plusieurs mois à l’Académie royale britannique de Sandhurst ou à son équivalant allemand Die Offizierschule des Heeres, OSH, à Dresde.
Le groupe participe également à des manœuvres organisées par les armées britanniques, canadiennes, allemandes, polonaises et françaises.
Aujourd’hui, le Groupe recherche plus de confidentialité. Il se fait discret sur Internet. Mais autant que l’on sache, il n’a pas renoncé à se battre. Au contraire.
Sources
Far-Right Group Made Its Home in Ukraine’s Major Western Military Training Hub
par Oleksiy Kuzmenko
IERES Occasional Papers, no. 11, September 2021 Transnational History of the Far Right Series
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