Beaucoup dans l’Union européenne ignoraient l’existence de la Moldavie. Celle-ci est une ancienne république de l’ex URSS devenue indépendante depuis 1991 après la dissolution de celle-ci. La République de Moldavie est située aux confins de l’Union européenne, entre la Roumanie et l’Ukraine. Dirigée à partir de 2009 par des gouvernements se revendiquant « pro-européens », la République de Moldavie a connu progressivement une dérive autoritaire qui l’a éloignée des normes européennes vers lesquelles ses autorités disaient vouloir tendre.
L’élection le 15 novembre 2020 de Mme Maia Sandu à la présidence de la République du pays sur un programme de lutte contre la corruption et visant la coopération avec l’Union européenne offre la possibilité à la Moldavie de sortir d’un cycle de développement politique marqué par des dérives oligarchiques. La présidente dispose désormais d’une majorité parlementaire favorable à son programme de réformes.
La Transnistrie quant à elle est une République auto-proclamée russophone longiligne à la frontière ukraino-moldave, Elle a toujours revendiqué sa russophilie. Le conflit en Ukraine ravive aujourd’hui les tensions séparatistes qui ont opposé pendant des décennies la Moldavie à la Transnistrie.
Or ce conflit pourrait-il s’étendre vers l’Ouest ? Les 25 et 26 avril, le village frontalier de Kolbasna hébergeant un important dépôt de munitions de l’armée russe a été la cible de tirs. Le dépôt d’armes, datant de la période soviétique, se trouvait sous le contrôle de soldats russes déployés sur ce territoire.
Les explosions qui se sont produites lundi 25 et mardi 26 avril dans la région séparatiste de Transnistrie, soutenue économiquement et militairement par la Russie, ont de quoi inquiéter. Mardi, deux détonations qui ont été entendues à Maïak, à proximité de la frontière ukrainienne, ont endommagé une tour radio, obstruant les fréquences d’antennes locales. La veille, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol avait été la cible d’une attaque au lance-grenades. Si l’origine des tirs n’a pas été précisément définie, « il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions », selon la présidente moldave . « Les autorités moldaves veilleront à empêcher la République d’être entraînée dans un conflit », a-t-elle poursuivi.
Dans un contexte où l’armée russe est engagée au Donbass où elle n’a pas encore remporté de position significative, la perspective que Moscou puisse chercher à déplacer le conflit vers la Moldavie existe. Selon l’AFP, un général russe avait affirmé, la semaine dernière, vouloir s’emparer du sud de l’Ukraine, frontalier de la Transnistrie, afin d’obtenir un accès direct à celle-ci.
Certains analystes estiment que près de 1 500 militaires russes sont déjà massés au sein de la région. Et depuis plusieurs semaines, le Kremlin répète que la population russophone de Moldavie est victime d' »oppression », un argument que Vladimir Poutine avait employé pour légitimer son entrée en guerre.