Si l’on exclue l’énergie nucléaire et l’énergie verte, encore peu commercialisées, ce terme de marchés internationaux de l’énergie désigne les marchés du charbon, du pétrole et du gaz naturel liquéfié. La Russie est traditionnellement une grande productrice dans ces domaines
Depuis l’offensive russe en Ukraine, les Occidentaux ont décidé de lui imposer un certain nombre de sanctions se traduisant notamment par ce que l’on a nommé un embargo sur le gaz, c’est-à-dire des mesure administratives ou militaires visant à empêcher la libre circulation du gaz russe.
Il en est résulté une compétition entre l’Europe et la Russie. La première, l’Europe, notamment l’Allemagne et la Hongrie, cherchent à se procurer du gaz ailleurs qu’en Russie. La seconde, la Russie, appliquant la politique dite du « Look east », cherche à vendre son gaz ailleurs qu’en Europe. quitte à accepter d’en diminuer le prix. L’Amérique espère bénéficier de cette compétition, dans la mesure où grâce à son gaz de schiste, elle est devenue récemment exportatrice de gaz.
Il en est de même de la Chine et de l’Inde. Celles-ci, grosses importatrices de gaz et de pétrole, comptent profiter de prix russes nécessairement réduits pour le cas échéant augmenter leurs achats. Sans attendre d’ailleurs, la Russie vient de leur proposer d’acheter du gaz non plus en dollars mais dans leurs monnaies nationales.
Aujourd’hui, après deux ans d’austérités résultant de la crise du Covid, avec une hausse des prix de l’énergie et une baisse générale de la consommation auxquelles s’ajoutent les conséquences de la guerre en Ukraine qui diminuent l’accès aux blés et céréales ukrainiens, les consommateurs européens souhaitent voir s’alléger rapidement cette politique à l’égard de la Russie – autrement dit pouvoir acheter le gaz et le pétrole russes sans hausses dues à des sanctions américaines, décidées de l’autre côté de l’Atlantique.
Note La proposition soumise par la Commission européenne aux Etats membres prévoit un arrêt des importations de brut dans les six mois et des produits raffinés d’ici à fin 2022. Elle accorde une dérogation d’une année jusqu’à la fin 2023 à la Hongrie et à la Slovaquie, deux pays enclavés et dépendants des livraisons par l’oléoduc Droujba.
La durée de cette dérogation a été jugée insuffisante par la Hongrie et la Slovaquie. La République tchèque a demandé à en bénéficier. Cette durée a été portée jusqu’à fin 2024 dans la nouvelle version du projet. La République tchèque se voit également accorder cette possibilité.
En 2021, la Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’Union européenne. Les trois pays qui demandent une dérogation représentent « un faible pourcentage » des achats, a souligné la Commission.
Pour l’avenir, les faits parlent d’eux-mêmes. Les exportations russes de Gaz naturel vers la Chine ont augmenté de 60% pendant les 4 premiers mois de 2022 par rapport à celles correspondant à la même période en 2021, selon le russe Gazprom.. Par ailleurs le même Gazprom étudie les plans d’un autre pipeline dit Soyuz Vostok qui reliera la Russie et la Chine à travers la Mongolie – soit 50 milliards de m3 de gaz chaque année.