On peut en douter. Cet avion devrait être l’élément essentiel du « Système de combat aérien du futur » (SCAF) européen, dont les maîtres d’œuvre sont Dassault Aviation et Airbus-Allemagne.
Les ministres de la défense allemande et française, Ursula von der Leyen et Florence Parly, avaient notifié aux deux avionneurs, le 6 février 2022, le premier contrat d’études du projet.
Concernant le moteur, un accord établissant la répartition des tâches entre le motoriste français Safran et son partenaire allemand MTU a également été officialisé.. Le français Safran Aircraft Engines sera responsable de l’architecture du moteur et de son intégration dans l’avion, l’allemand MTU se chargera des services et de la maintenance.
Pour ce qui est de la construction, Safran s’occupera des parties chaudes du moteur et des turbines haute pression, MTU du reste. L’objectif est de tester un propulseur entre 2025 et 2027, pour un premier essai en vol en 2038 sur les avions existants. L’Espagne a rejoint le projet peu après
Les enjeux du SCAF, programme évalué à 100 milliards d’euros au moins, sont considérables. Le chasseur F-35 américain de Lockheed Martin, livré depuis 2015 à onze pays dont cinq européens, menace d’imposer sa norme pour longtemps aux alliés de Washington dans le monde entier.
Le SCAF représente la seule chance de maintenir une souveraineté européenne dans ce domaine. Outre l’avion, le projet envisage des plates-formes volantes dont on ne connaît pas encore toutes les technologies. Ces « systèmes » voleront avec d’autres avions et des drones. Ils seront capables de franchir des défenses anti-aériennes russes et chinoises. Pour la France, le SCAF portera l’arme nucléaire.
Outre-Rhin, le SCAF ne fait pas l’unanimité. Ces derniers mois, Mme von der Leyen s’est ainsi vu reprocher de ne pas suffisamment défendre les intérêts de l’Allemagne, en laissant à la France un rôle jugé excessif dans la conduite du projet.
Le SCAF est la première décision d’ampleur de Berlin en matière d’équipement militaire depuis l’annonce du chancelier Olaf Scholz, le 27 février, de consacrer 100 milliards d’euros à la modernisation de l’armée allemande. Et elle risque de susciter des tensions entre Berlin et ses partenaires s’agissant de défense européenne, France en tête.
En effet, la ministre de la défense, Christine Lambrecht, a annoncé, lundi 14 mars, l’achat d’avions furtifs (jusqu’à 35) de fabrication américaine, des F-35 du constructeur Lockheed Martin, pour remplacer partiellement la vieille flotte de 85 Tornado, utilisés depuis quarante ans, dont le dernier doit être mis hors service au plus tard en 2030.
Apparemment, elle n’avait jamais entendu parler du SCAF