Elle durera en tous cas aussi longtemps que dureront les croyances religieuses en Russie et en Ukraine.
L’Ukraine est divisée entre deux églises orthodoxes, l’Eglise Orthodoxe d’Ukraine, qui s’était séparée en 1990 de l’Eglise orthodoxe Russe, et l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne, Patriarcat de Moscou. Mais en 2018-2019 le Patriarcat Œcuménique de Constantinople, le primus inter pares du monde orthodoxe, avait reconnu l ‘autocéphalie (indépendance) de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. Cette reconnaissance avait résulté de la volonté du gouvernement de Kiev après l’invasion de la Crimée et du Donbass par Moscou.
Or l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, conjointement avec l’Eglise Grecque Catholique d’Ukraine., ont plusieurs fois fait connaître leur volonté de voir l’Ukraine adhérer à l’Union européenne et à l’Otan.
Au contraire, Vladimir Poutine n’a cessé d’affirmer dès le début de la guerre qu’il avait déclenché lui-même, sa volonté de faire triompher l’unité religieuse profonde entre la Russie et l’Ukraine. On lira à ce sujet son long article de 2021 https://www.rusemb.org.uk/article/708. Selon ses proches, il fait souvent remarquer que son patron, St Vladimir, était à la fois prince de Novgorod et grand prince de Kiev. Ceci peut-il expliquer la relative réserve avec laquelle il fait bombarder la capitale religieuse.
Quoiqu’il en soit, pour le moment, les différentes religions russes et ukrainiennes profitent des événements. Elles se font concurrence pour mettre à l’abri les milliards de dollars des oligarques et apporter des secours aux victimes des bombardements et aux réfugiés