Nous avions ici même relayé les annonces faire il a quatre ans par Vladimir Poutine, selon lesquelles la Russie disposait désormais de nouvelles armes présentées comme invincibles. Un minimum de recherches dans les publications scientifiques de l’époque nous avait convaincu qu’il ne s’agissait pas de paroles en l’air.
Nous nous étions alors étonné de constater que ces annonces n’avaient provoqué aucune réaction de la part des gouvernements impliqués. Ils avaient continué à s’équiper de matériels virtuellement dépassés, techniquement comme en pratique. Une explication à cet aveuglement tenait sans doute au fait que les industries de l’armement dans les pays considérés ne voulaient pas voir remettre en cause les programmes industriels dont ils étaient bénéficiaires.
On en arrivait à des incohérences comme celles consistant à prévoit de mettre en chantier des porte-avions coûtant plusieurs milliards de dollar alors qu’un « missile intelligent » indétectable de quelques milliers de dollars pouvait le rendre incapable de manœuvrer.
Aujourd’hui, l’on découvre que la Russie utilise dans son offensive contre l’Ukraine une partie de sa nouvelle génération de missiles, qualifiés d' »invincibles », d' »hypersoniques », à portée illimitée ou invisibles des radars, quatre ans après avoir été dévoilés par Vladimir Poutine.
– Les missiles hypersoniques Avangard capables de changer de cap et d’altitude à très haute vitesse, les rendant « pratiquement invincibles » selon Vladimir Poutine. Testés avec succès en décembre 2018, leur vitesse a alors atteint Mach 27, soit 27 fois la vitesse du son. Ils ont réussi à toucher une cible située à environ 6000 km, selon le ministère russe de la Défense.
– Utilisés pour la première fois vendredi par l’armée russe, les missiles hypersoniques Kinjal (« poignard » en russe) ont permis selon Moscou la destruction d’un entrepôt souterrain d’armements dans l’ouest de l’Ukraine.
Ce type de missiles, très manoeuvrable, est censé défier les systèmes de défense anti-aérienne. Ils ont atteint, lors des essais, toutes leurs cibles à une distance pouvant atteindre 1.000 à 2.000 km. Ils équipent les avions de guerre MiG-31. Leur emploi en Ukraine est une première mondiale pour un armement hypersonique, selon des experts.
-Le missile lourd balistique intercontinental de cinquième génération Sarmat est censé lui aussi échapper aux défenses antimissiles. D’un poids dépassant 200 tonnes, il est plus performant que son prédécesseur – le missile Voïevoda d’une portée de 11.000 km – et « n’a pratiquement pas de limites en matière de portée », selon M. Poutine, qui l’a jugé à même de « viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud ».
– Les caractéristiques techniques des systèmes laser de combat Peresvet (du nom d’un moine guerrier du XIVe siècle) sont secrètes. Ils sont prêts au combat depuis décembre 2019, selon le ministère de la Défense.
Le Poséidon, drone sous-marin élaboré pour la dissuasion nucléaire russe, sera capable de se déplacer à plus d’un kilomètre de profondeur, à une vitesse de 60 à 70 noeuds, tout en restant invisible pour les systèmes de détection, selon une source au sein du complexe militaro-industriel russe, citée par l’agence officielle TASS.
Des tests du système Poséidon ont eu lieu au printemps 2020 pour équiper à terme le sous-marin nucléaire Belgorod, navire qui a été mis à l’eau en 2019 mais dont la mise en service a été repoussée, selon l’agence Tass, au moins jusqu’à l’été 2022.
– Là aussi d’une « portée illimitée », toujours selon Vladimir Poutine, et capables de surmonter quasiment tous les systèmes d’interception, les missiles de croisière Bourevestnik à propulsion nucléaire sont en cours de développement par l’armée russe. Leurs caractéristiques techniques sont secrètes.
JP.Baquiast