11/03/2022 Guerre en Ukraine et crise dans le spatial

L’invasion militaire russe en Ukraine, qui a débuté le 24 février 2022, révèle à quel point l’Occident est dépendant de l’Ukraine pour ses activités spatiales. Plusieurs fusées américaines et européennes sont menacées et de nombreux vols Soyouz sont annulés.

Pendant l’ère soviétique, l’Ukraine était l’un des berceaux du programme spatial, surtout dans le domaine des moteurs-fusées. En 2011, le pays était toujours l’une des cinq plus grandes puissances spatiales au monde. L’Ukraine avait produit plus de 130 fusées et permis la mise en orbite de près de 250 satellites pour une vingtaine de pays.

Parmi les fusées ukrainiennes symboliques se trouvait la fusée Dnepr et la fusée Zenit, dont une version était même capable de décoller depuis une plateforme maritime. Après l’annexion de la Crimée en 2014, l’activité des lanceurs a décliné mais l’Ukraine continuait d’exporter en Occident. Le constructeur historique Ioujnoïe est d’ailleurs en train de développer un nouveau lanceur nommé Cyclone, destiné à être propulsé depuis le Canada.

Pour la fusée européenne Vega et sa version plus performante Vega-C, l’agence spatiale européenne ESA et Ioujnoïe développent l’étage supérieur Avum, en charge de fa mise en orbite des satellites. L’invasion russe réduira l’approvisionnement alors qu’une version 100 % européenne de la fusée Vega (Vega-E) n’est attendue qu’en 2026.

Côté américain, la fusée Antares est équipée de moteurs russes pour son étage principal sous maîtrise d’œuvre ukrainienne. Or Antares est entièrement dédié à l’envoi de cargos Cygnus pour la station spatiale internationale (ISS). Pour l’instant, les États-Unis disposent de réserves pour réaliser encore deux vols. Après, il faudra peut-être transférer le cargo Cygnus sur un autre lanceur.

Les fusées américaines Atlas-V de la United Launch Alliance (ULA) utilisent aussi des moteurs russes. La Russie n’approvisionnera plus ces moteurs et ne fournira plus son expertise, mais l’ULA a précisé qu’elle disposait de suffisamment de moteurs avant de passer à la fusée 100 % américaine Vulcan dans les prochaines années.

Ajoutons que l’on dénombre plusieurs start-up du spatial eu Europe et aux États-Unis qui sont en partenariat avec des contractuels ukrainiens pour concevoir les moteurs de leurs futures fusées. Certaines ont même des employés en Ukraine qui ont quitté le pays ou pris les armes.

Rappelons que la fusée russe Soyouz décollait aussi de Kourou, en partenariat avec Arianespace. Il n’en n’est désormais plus rien. Les équipes russes ont été rappelées au pays et plus aucun vol Soyouz-ST n’est prévu désormais. Le spatial européen va beaucoup en souffrir alors que la fusée Ariane 6 tarde à venir. La Soyouz, elle, ne volera plus que pour des clients russes.

Aux Etats-Unis, Boeing et SpaceX, les deux sous-traitants privés, accusent trois ans de retard sur le calendrier. Leurs véhicules, respectivement le Starliner et le Crew Dragon, n’ont pas encore fini leurs tests et reçu toutes les autorisations de la Nasa.

Source
https://www.la-croix.com/Economie/Monde/Americains-esperent-mettre-fin-leur-dependance-Soyouz-russe-2020-01-19-1201072725

Voir aussi

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/la-guerre-en-ukraine-revele-crument-les-lacunes-de-l-autonomie-de-l-industrie-spatiale-europeenne-905748.html

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