Il y a trois an, la Chine entreprenait la construction de son réacteur à fusion nucléaire expérimental, le tokamak HL-2M. Les responsables du projet viennent d’annoncer qu’après avoir été mis en service avec succès, ce tokamak a battu un record. Il a atteint la température de 120 millions de degrés.
Rappelons que la fusion nucléaire est considérée, en concurrence avec les énergies renouvelables, comme pouvant résoudre, mieux que la fission, les problèmes d’énergie du monde de demain. Produire de l’énergie en rapprochant à très haute température des noyaux atomiques, en ce cas de l’hydrogène — comme le fait naturellement le Soleil — se réalise sans émission de gaz à effet de serre, sans production de déchets radioactifs et avec moins de risques d’accident.
Compte tenu de son expérience dans le domaine de l’énergie atomique, la France avait proposer d’héberger à Cadarache des équipes de recherche internationale investissant dans la fusion. C’est ce qui a donné naissance au consortium international ITER. Le futur tokamak d’ITER (encore conçu pour la recherche et non pour produire de l’électricité), devrait entrer en service dans une dizaine d’années. En attendant, les pays membres développent leur propre projet de tokamak. L’actuel tokamak français s’appelle Tore supra.
La Chine, membre d’ITER, avait annoncé en 2019 que son réacteur à fusion nucléaire expérimental le plus performant serait opérationnel en 2020. C’est ce qui a été fait il y a quelques jours avec la mise en service du tokamak HL-2M Sino UNIted Spherical Tokamak . surnommé « soleil artificiel ». À terme, sa chambre de confinement magnétique devrait générer une chaleur de plus de 200 millions de degrés Celsius. C’est plus de dix fois plus la température qui règne au cœur du soleil.
On notera que les États-Unis, sous la pression du lobby pétrolier, ont pris beaucoup de retard dans ce domaine essentiel.
Sur ITER, voir https://www.20minutes.fr/sciences/3227379-20220208-nucleaire-va-allumer-petit-soleil-provence-iter-poursuite-energie-etoiles