L’Inde et le Pakistan s’affrontent depuis longtemps pour le contrôle de leur frontière commune dans le Haut Tibet, province du Ladakh ( Chushul-Moldo border ). Cette frontière est aussi une frontière commune avec la Chine. Elle est traversée par la passe de Karakoram.
L’Inde et la Chine s’affrontent également depuis longtemps pour savoir qui contrôlera cette passe, dont l’importance stratégique est considérable, notamment en hiver, quand toutes les autres communications sont bloquées par les glaces.
Washington voudrait aujourd’hui que cette affrontement s’accentue. Ainsi l’Inde serait obligée de choisir son camp, entre l’ouest d’une part et le bloc russo-chinois d’autre part. Jusqu’à présent, Delhi avait refusé de faire ce choix, voulant préserver sa liberté d’action.
C’est la raison pour laquelle la récente rencontre entre les commandants militaires de l’Inde et de la Chine à Ladakh a été suivie attentivement. Le ministre chinois des affaires étrangères a exprimé le vœu que cette rencontre inaugure une période où les conflits frontaliers ne seraient plus traités dans l’urgence diplomatique mais dans une gestion de routine.
Les observateurs indiens ont fait valoir que cette rencontre n’apportait rien de nouveau dans la gestion commune de la frontière résultant des accords précédents. C’est exact mais ce qui nouveau c’est que les discussions relatives à la frontière se déroulent dorénavant dans un climat détendu.
Par ailleurs, malgré les tensions, le commerce bilatéral entre l’Inde et la Chine se développe régulièrement. Ainsi les industries pharmaceutiques indiennes importent de Chine près de 6o des composants dont elles ont besoin. En 2021, le commerce bilatéral a atteint $126 milliard, en hausse de 40% sur l’année précédente.
Il reste que l’Inde surveille avec inquiétude les relations de la Chine avec le Pakistan son grand rival régional. Ceci d’autant plus que le Pakistan rejette dans les glaciers d’innombrables déchets industriels et urbains dont l’Inde est la victime. Tout laisse penser que des rejets chinois s’y ajouteront rapidement.
Les prochains affrontements ne seront pas militaires mais environnementaux