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Quelques mois après qu’un coup d’état militaire ait en Guinée renversé le président Alpha Condé et au Mali, le président Ibrahim Boubacar Keïta, le président Roch Kaboré au Burkina Faso viennent de subir le même sort.
Ces militaires avaient promis à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Ecowas) qu’ils organiseraient rapidement des élections pour restaurer partout des démocraties à l’occidental. Mais ils n’ont rien fait de semblable. Ils ont au contraire annoncé que vues les circonstances, ils resteraient au moins 5 ans de plus au pouvoir.
Est-ce à dire que l’Afrique de l’Ouest, après s’être plus ou moins émancipée de la tutelle française, ne pourra jamais échapper au régime des dictatures militaires ? La réalité est plus complexe. Si dans un nombre croissant de pays, des « hommes forts militaires » dits « mililitary strong men » sont appelés au pouvoir, c’est parce qu’aujourd’hui une dictature bien plus dangereuse menace le continent. Il s’agit de la dictature djihadiste.
Les attaques terroristes incessantes dans les grandes villes ont nourri la colère des militaires. Ils constatent qu’ils sont mal armés et sous-payés alors qu’ils doivent combattre des groupes de volontaires islamiques bien armés qui violent les femmes et ne font pas de prisonniers. L’attaque terroriste du 13 novembre contre la garnison de gendarmerie d’Inata dans le nord du Burkina Faso, tuant la moitié de la garnison, a particulièrement nourri le ressentiment. Par ailleurs de plus en plus de mines paralysent la circulation routière.
Depuis 2 ans, mille écoles ont été fermées dans ce pays pour des raisons de sécurité et 1,5 million de citadins ont quitté les villes pour se réfugier dans la brousse ou mendier dans les rues de Ouagadougou. Les victimes civiles ont dépassé 3.000.
Les intervention françaises au Mali depuis 2013 ont libéré certaine villes de la pression terroriste mais ont pas eu d’effets sensibles dans les campagnes. Les Russes et les Chinois, pressentis par les gouvernements légitimes pour intervenir militairement, n’ont pas encore répondu.