Le Gondwana est un supercontinent formé tout à la fin du Néoprotérozoïque (– 600 millions d’années) et qui a commencé à se fracturer au Jurassique (– 160 millions d’années). On distingue le Gondwana du Paléozoïque (appelé aussi Protogondwana) et celui du Mésozoïque. Entre ces deux période, le Gondwana a fait partie du supercontinentPangée.
La Pangée un supercontinent formé au Carbonifère de la collision de la Laurussia et du Protogondwana et ayant regroupé presque toutes les terres émergées. Il subit une fragmentation en deux temps : au début du Mésozoïque (Trias), l’ouverture de la Téthys, selon un axe Est-Ouest, sépare la Laurasia au nord et le Gondwana au sud ; au Cénozoïque, l’ouverture de l’océan Indien s’accompagne de la migration de la plaque indienne vers le Nord, tandis que l’ouverture de l’Atlantique sud s’accompagne d’une remontée de la plaque arabo-africaine et de la fermeture de la Néo-Téthys, conduisant à la formation de la ceinture alpine.
On doit le concept et le nom de Pangée au météorologue et astronome allemand de l’université de Marbourg, Alfred Wegener. Le concept de Pangée apparaît, pour la première fois, dans une publication de 19121,2. Dans son ouvrage intitulé La Genèse des continents et des océans, publié en 1915, il décrit la Pangée comme rassemblant la quasi-totalité des terres émergées, qui a existé de la fin du Carbonifère au début du Permien, il y a 290 millions d’années. Le mot Pangée (Pangäa) apparaît dans l’édition 1920 de sa Genèse.
La théorie de Wegener fut rejetée par les géologues de l’époque. C’est seulement 40 ans plus tard que des géophysiciens démontrèrent que la dérive des continents était due à la tectonique des plaques et que la théorie de Wegener fut vérifiée et admise.
Le Gondwana est un supercontinent plus petit formé tout à la fin du Néoprotérozoïque (– 600 millions d’années) et qui a commencé à se fracturer au Jurassique (– 160 millions d’années). On distingue le Gondwana du Paléozoïque (appelé aussi Protogondwana) et celui du Mésozoïque. Entre les deux, le Gondwana a fait partie du supercontinentPangée mentionné ci-dessus
L’Australie d’aujourd’hui correspond à l’extrémité sud-ouest de la Pangée. Sa formation est due à la collision des supercontinents Protogondwana et de Laurussia qui eut lieu au début du Carbonifère (orogenèse hercynienne), fermant l’océan Centralien et élevant d’imposantes chaînes de montagnes, dites hercyniennes, allant des Appalaches au massif silésien. À côté, à l’est, dans le creux du croissant formé par la Pangée, se trouve l’océan Téthys.
La formation du supercontinent Pangée a eu des conséquences importantes sur les espèces y vivant, la longueur des côtes, et donc la superficie des eaux côtières qui abritent la majorité des espèces marines, ayant été considérablement réduites. Il s’est ensuivi une importante extinction marine. Enfin, sur terre, l’éloignement des terres de la Pangée centrale (Amérique du Nord, Amérique du Sud et Afrique) par rapport à la mer a conduit à une forte baisse des précipitations dans ces régions et, donc, à l’expansion de gigantesques déserts.
L’Australie comportait, avant son épisode de désertication, une importante végétation qui avait permis la présence de dinosaures de grande taille, dont les restes fossiles n’apparaissent aujourd’hui que progressivement. La faune australe du Crétacé était en effet dominée par les dinosaures alors que, à cette période, l’Australie et l’Antarctique ne formaient qu’un seul continent relativement isolé du reste du monde.
De nombreux fossiles ont été découverts sur les sites de Dinosaur Cove et de Flat Rocks dans le sud de l’Australie. Dans une étude référencée ci-dessous, des scientifiques décrivent une nouvelle espèce de sauropode gigantesque. Nommé Australotitan cooperensis, ce dinosaure de 30 mètres de long serait le plus grand jamais identifié en Australie.
Son poids aurait de 50 à 70 tonnes, ce qui le classerait parmi les plus lourds des sauropodes. Il serait le seul représentant de cette espèce de dinosaures ayant vécu dans cette région de l’Australie, autour des villes de Queensland et de Winton.
L’Australotitan, comme il a été nommé, vivait dans le Crétacé tardif, entre 96 et 92 millions d’années
Il est surprenant de constater en France l’indifférence avec laquelle a été accueillie l’information selon laquelle le gouvernement, qui lance mardi 23 mai une consultation publique sur le réchauffement climatique, envisage désormais un scénario à + 4°C d’ici à 2100.
La France doit « sortir du déni » et se préparer à s’adapter à un réchauffement qui puisse aller jusqu’à 4 °C sur son territoire, a indiqué vendredi 19 mai le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu. Jusqu’à présent, les deux premières versions de ce plan, datant de 2011 et 2018, ne prenaient en compte que l’hypothèse des objectifs de l’accord de Paris, visant à limiter le réchauffement de la planète en dessous de 2 °C, et de préférence à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle. Cela représentait une hausse maximale de 3 °C pour la France.
Le gouvernement souhaite prévoir, en plus, un « scénario plus pessimiste » correspondant « à la tendance probable en l’absence de mesures additionnelles ». Dans ce cas, le réchauffement mondial serait de 3 °C, et donc de 4 °C en France métropolitaine. « Tant mieux si on n’arrive pas à 4 °C mais ne pas s’y préparer, c’est exposer nos concitoyens, nos agriculteurs, nos activités économiques à des risques sans leur donner les moyens d’y faire face », avait déclaré dès février, Christophe Béchu sur Europe 1.
Alors que l’année 2022 a été l’année la plus chaude enregistrée en France depuis 1900, les conclusions de rapports et d’avis d’experts climatiques tablant vers un réchauffement plus rapide que prévu se multiplient depuis plusieurs mois.
Selon le dernier rapport du Giec, publié en mars 2023, et passé quasiment inaperçu, les canicules en France pourraient durer jusqu’à deux mois. Certaines zones particulièrement exposées, telles que l’arc méditerranéen, le couloir rhodanien et la vallée de la Garonne, pourraient connaître jusqu’à 90 nuits tropicales par an.
On voit mal concrètement comment se prépareront les Français sans que les pouvoirs publics n’adoptent des mesures quasi dictatoriales. Sinon particuliers et entreprises rejetteront sur les autres le poids des mesures à prendre.
L’Etat contrôlera « 100% » d’EDF le 8 juin à l’issue de la renationalisation de l’énergéticien, qui a pu aboutir en dépit des contestations des petits actionnaires, a annoncé mardi 23 mai le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sur RTL. « Cela va nous permettre de réaliser dans les meilleures conditions possibles le programme de construction de six nouveaux EPR (réacteurs nucléaires de dernière génération) » et « renforce l’indépendance énergétique du pays »,
L’Etat possédait jusqu’à l’an dernier 84% d’EDF et le gouvernement avait annoncé en juillet 2022 son intention de reprendre le contrôle total du groupe. Le processus a pris des mois de retard sur le calendrier initial du fait du recours des petits porteurs d’EDF qui espéraient obtenir un meilleur prix pour leurs actions .
L’Etat détient à ce jour « au moins 98,04% » des droits de vote, selon un communiqué de l’Autorité des marchés financiers (AMF) publié mardi. « Cela nous permet aussi de fixer des exigences claires à EDF », comme notamment l’augmentation de la production d’électricité nucléaire, a expliqué Bruno Le Maire, au moment où le gaz russe fait défaut. Tout cela doit aussi aboutir au« prix le plus bas possible » pour les clients et « garantir l’unité d’EDF », a-t-il poursuivi.
Faut-il rappeler que la France est devenue une puissance industrielle de taille mondiale du fait du programme de nationalisations entrepris après la Libération par des gouvernements s’inscrivant dans la démarche du Front populaire de 1936, démarche repris par le gaullisme après la Libération.
Le général de Gaulle avait dénoncé dès la débâcle de 1940 la responsabilité des « intérêts particuliers » associés à l’argent, à la puissance financière, économique ou sociale, opposés, à l’intérêt national, lequel ne saurait se confondre, à ses yeux, avec la somme des intérêts particuliers Au contact notamment de la Résistance intérieure, de Gaulle en vient à proposer les « réformes de structures », effectivement mises en place en 1944-1946 lorsqu’il présidait le gouvernement provisoire.
Il s’agissait des premières nationalisations (les Charbonnages du Nord – Pas-de-Calais, Air France, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France) et du Plan, réformes interprétées par le patronat comme autant d’atteintes à ses intérêts ou à ses positions. De même, à l’échelle des entreprises (de plus de cent, puis de cinquante salariés), les comités d’entreprise devront mieux équilibrer en matière sociale le pouvoir des actionnaires privés.
Devant l’ampleur des changements techniques et économiques qui s’annoncent dans le cadre de la lutte contre les effets des changements climatiques, de véritables mobilisations ou remobilisations des ressources nationales s’imposent déjà. Elles seront d’autant plus nécessaires que la concurrence impitoyable de la Chine s’imposera.
C’est ce qu’a bien compris le gouvernement français à propos d’EDF. Une renationalisation d’EDF rendra possible l’extension du parc électronucléaire faisant appel à la fission.
Par la suite, celle renationalisation sera encore plus nécessaire quand il s’agira dans les prochaines décennies de passer à la fusion, technologies dans lesquelles la France si elle sait y faire devrait jouer un rôle mondial majeur grâce à son expérience de Cadarache.
Les députés examineront à partir de ce jour lundi 22 mai la loi de programmation militaire, qui doit consacrer 413,3 milliards d’euros au budget des Armées d’ici 2030.
A titre de comparaison, la précédente LPM tablait sur 295 milliards d’euros de dépenses.
Moderniser les armées et s’adapter aux exigences internationales : tel est l’objectif de la nouvelle loi de programmation militaire examinée par les députés à partir du lundi 22 mai. Celle-ci doit définir les grandes orientations de la défense française sur les prochaines années. Elle prévoit 413 milliards d’euros de dépenses entre 2024 et 2030, un budget « historique » selon l’exécutif. A titre de comparaison, la précédente LPM tablait sur 295 milliards d’euros de dépenses.
Le gouvernement justifie cet effort par la dégradation du contexte géopolitique, avec la guerre en Ukraine, le terrorisme en Afrique, ou les essais nucléaires de la Corée du Nord. Il estime devoir rester à la pointe au niveau technologique, en particulier dans les domaines de la robotique, des drones et de l’intelligence artificielle.
Enfin, la future LPM devrait permettre d’atteindre le seuil des 2 % du PIB consacré à la défense. Il s’agit d’un critère imposé par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) La France remplira cet objectif « avant la fin du quinquennat », a promis le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Les dépenses militaires avaient chuté de manière vertigineuse, passant de 2,97 % du PIB sous Giscard, à 1,61 % à la fin du premier mandat Chirac, en 2002. L’invasion russe en Ukraine a provoqué un réveil européen : la guerre est désormais aux frontières de l’Europe, elle n’est pas que chez les autres.
De plus la France doit supporter le coût du djihad islamique qui se traduit par de plus en plus d’attentats et de tentatives d’attentat dont elle devra se protéger; tant en métropole que dans les territoires d’outre-mer. Les armées ne pourront laisser cette charge aux seules forces de police.
Dans le détail, le budget de la Défense est fixé à 43,9 milliards d’euros, et sera abondé de 1,5 milliard supplémentaire d’ici à la fin de l’année. Il augmentera ensuite d’environ 3 milliards d’euros chaque année jusqu’en 2027, avant de passer à 4 milliards en plus en 2028, 2029 et 2030. Le principal poste de dépense devrait être la dissuasion nucléaire, avec la modernisation des armes et des porteurs.
Les services de renseignement, comme la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) et la DRM (direction du renseignement militaire) verront leurs crédits augmenter. Les secteurs de la cyberdéfense et du spatial seront aussi renforcés. En cas de hausse des prix des carburants, une clause similaire à celle de la précédente LPM assurera aux armées la possibilité de bénéficier de crédits. En termes d’effectifs, la loi fixe un objectif de 105 000 réservistes à atteindre au plus tard en 2035. Enfin, l’exécutif promet un nouveau porte-avions pour remplacer le Charles-de-Gaulle, d’ici 2036 ou 2037. Le soutien militaire à l’Ukraine ne sera pas comptabilisé dans les dépenses de la LPM.
Ce programme a fait des déçus, à commencer par l’armée de terre. La LPM prévoit en effet le report de la livraison de centaines de blindés. Les livraisons des avions de chasse Rafale seront elles aussi étirées sur une période plus longue que prévue. Enfin, le budget est critiqué à droite comme à gauche, notamment à cause de l’inflation. « 413 milliards, ça veut dire en gros 113 milliards de plus que la LPM existante, sauf que vous avez 13 milliards non budgétaires, sur lesquels on peut avoir un doute, et 35 milliards qui sont dus à l’inflation », a rappelé Olivier Marleix, au nom des députés Les Républicains. Aurélien Saintoul, député La France Insoumise, a renchéri : « La marge de manœuvre qu’on prétend donner aux armées n’est pas aussi importante que ça. » Après l’Assemblée nationale, le Sénat se saisira du projet mi-juin. Le gouvernement espère une promulgation du texte autour du 14 juillet.
Dans la stratégie de sécurité nationale de la nouvelle administration Biden, annoncée le 12 octobre 2022, la Chine est déclarée être le seul véritable État concurrent des États-Unis.
La stratégie précise que « La Chine et la Russie sont de plus en plus étroitement alignées, mais les défis qu’elles présentent sont, à bien des égards, distincts. Notre priorité sera de maintenir un avantage concurrentiel durable face à la Chine tout en maîtrisant une Russie toujours particulièrement dangereuse. »
Le document ajoute que la Russie n’est plus considérée comme un concurrent des États-Unis, bien qu’elle « constitue une menace immédiate et permanente pour la sécurité régionale en Europe et et qu’elle soit une source de désordre et d’instabilité au niveau mondial. Cependant dans aucun domaine elle n’a les capacités de la Chine ».
La Chine n’a qu’une faiblesse, en comparaison avec la Russie, le niveau de ses forces nucléaires stratégiques. Certes, l’industrie russe des armes nucléaires montre de plus en plus de signes de sous-performance qui pourraient affecter ses capacités de frappe effective dans un conflit. Mais la Chine pourrait se servir de la Russie de différentes façons pour parvenir à ses objectifs en matière de développement d’armes nucléaires.
Tout d’abord, la Russie pourrait fournir à la Chine davantage de combustible à base d’uranium pour ses réacteurs. Le 1er mars, Bloomberg a signalé que la Russie avait livré environ 6,5 tonnes d’uranium hautement enrichi à la Chine pour son réacteur nucléaire à neutrons rapides CFR-600 en construction sur l’île de Changbiao, dans le sud-est de la Chine.
Ceci a suscité des inquiétudes parmi les experts américains qui voient dans cette livraison la confirmation que la Russie aide la Chine à renforcer ses forces nucléaires. Les réacteurs à neutrons rapides peuvent en effet produire du plutonium de qualité militaire, qui peut ensuite être utilisé pour fabriquer des armes nucléaires).
Cependant, le réacteur CFR-600 ne pourrait produire des matières fissiles que pour un maximum de 50 ogives par an. La Chine devrait donc se tourner vers des solutions plus rapides pour atteindre ses objectifs en matière de développement nucléaire.
Le moyen le plus rapide et le plus évident serait que la Russie cède certaines de ses têtes nucléaires à la Chine. Mais, le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), que la Russie a ratifié et qui interdit à une partie de transférer ses armes nucléaires à tout destinataire, ne l’autorise pas.
De plus, même en l’absence d’une telle restriction, il est difficile de concevoir que la Russie transfère certaines de ses têtes nucléaires à la Chine. Il ne faut pas oublier que hormis leur alliance circonstancielle, la Russie et la Chine ont eu des conflits frontaliers et des différends territoriaux par le passé ; il est hautement improbable que l’un de ces deux pays se se désarme pour armer l’autre.
Par contre, si le même TNP interdit le transfert de matières brutes ou de produits fissiles spécifiques à un pays non doté d’armes nucléaires, il ne vise pas le transfert de ces matières à un pays doté d’armes nucléaires. La Russie pourrait ainsi fournir à la Chine une certaine quantité de plutonium de qualité militaire sans enfreindre le TNP.
Il existe donc pour la Chine une possibilité juridique et technique d’augmenter considérablement le nombre de ses ogives nucléaires avant 2030. Si cela se produisait , la Chine pourrait devenir le principal concurrent stratégique des États-Unis bien plus rapidement que prévu.
Ces planètes, autant que l’on sache aujourd’hui, ne sont pas nombreuses : la Lune, Mars et ses deux satellites, Phobos et Deimos. Mais s’y établir durablement sans renoncer à retourner sur la Terre de temps en temps, supposerait des investissements considérables, ne fut-ce qu’en lanceurs réutilisables, carburants, recherche d’eau potable, etc
Pourquoi certains pays , faisant nécessairement partie de la liste des 10 premières puissances du monde, consacreraient les ressources nécessaires à un tel programme, alors que d’autres priorités, protéger la Terre et se protéger eux-mêmes des effets les plus dangereux du réchauffement climatique, notamment, s’imposeraient à eux.
L’expérience des dernières décennies semble montrer qu’ils ne le feraient que pour répondre à des exigences de défense nationale : occuper des territoires avant que les puissances rivales ou ennemies ne puissent le faire, gêner le plus possible les opérations de débarquement de ces dernières, éventuellement s’ opposer par la force à leur établissement.
C’est ainsi que l’on peine à imaginer des missions martiennes durables conduites conjointement par la Nasa et par Roscosmos ou par l’’Administration spatiale nationale chinoise 国家航天局
L’ESA pour sa part, l’Agence spatiale européenne, coopérerait sans doute plus volontiers avec la Nasa qu’avec ses homologues russe et chinoise.
Ceci veut dire sans doute que dès les prochaines années, la Lune ou Mars seront compartimentées entre des frontières militaires infranchissables.
NB. Cet article est une traduction résumée de celui de Michael Klare, Creating a Hypersonic Pentagon Budget APRIL 16, 2023
Le 13 mars, l’administration Biden a dévoilé sa demande de budget militaire de 842 milliards de dollars pour 2024, la plus importante (en dollars d’aujourd’hui) depuis les pics des guerres d’Afghanistan et d’Irak. L’année dernière, le Pentagone a fait ajouter 35 milliards de dollars à la demande de l’administration et, cette année, l’ajout risque d’être au moins aussi important. Étant donné que les forces américaines ne sont même pas officiellement en guerre à l’heure actuelle, qu’est-ce qui explique tant de dépenses militaires ?
La réponse donnée par le Pentagone est que Washington est confronté à un risque croissant de guerre avec la Russie ou la Chine et que la leçon à tirer du conflit en cours en Ukraine est la nécessité de stocker un grand nombre de bombes, de missiles et d’autres munitions. Ceci signifie acheter des chars, des navires et des avions supplémentaires, ainsi que toutes les bombes, les obus et les missiles qu’ils transportent , outre les frais de personnel et les dépenses de fonctionnement correspondant.,
Mais si les préparatifs pour de telles guerres dans un avenir proche représentent une part importante de cette augmentation, une part surprenante – 145 milliards de dollars, soit 17 % – est destinée à d’éventuels conflits dans les années 2040 et 2050. Estimant que notre « concurrence stratégique » avec la Chine va probablement se poursuivre pendant des décennies et qu’un conflit avec ce pays pourrait éclater à tout moment sur cette trajectoire future, le Pentagone demande la plus grande allocation jamais accordée à ce que l’on appelle la « recherche, le développement, les essais et l’évaluation » (RDT&E), c’est-à-dire le processus de conversion des dernières découvertes scientifiques en armes de guerre.
Pour mettre les choses en perspective, ces 145 milliards de dollars représentent plus que ce que tout autre pays, à l’exception de la Chine, consacre à la défense dans son ensemble, et constituent environ la moitié du budget militaire total de la Chine. À quoi sert donc cette somme considérable, qui ne représente elle-même qu’une part modeste du budget militaire américain ?
Une partie d’entre ces dollars, en particulier la partie « T&E », est destinée à des améliorations futuristes de systèmes d’armes existants. Par exemple, le bombardier B-52 – qui, à 70 ans, est le plus ancien modèle encore en service – est en train d’être modernisé pour pouvoir transporter des armes expérimentales AGM-183A Air-Launched Rapid Response Weapons [ARRW, armes de réponse rapide lancées par air], ou des missiles hypersoniques avancés.
Cependant,une grande partie de cette somme, en particulier la partie « R&D », est destinée à développer des armes qui ne seront peut-être pas utilisées sur le champ de bataille avant des décennies, voire jamais. Les dépenses consacrées à ces systèmes ne se chiffrent encore qu’en millions ou en quelques milliards, mais elles atteindront certainement des dizaines ou des centaines de milliards de dollars dans les années à venir, garantissant ainsi que les budgets futurs du Pentagone atteindront des milliers de milliards.
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Si le Pentagone se concentre davantage sur le développement d’armes futures, c’est parce qu’il part du principe que la Chine et la Russie resteront des adversaires majeurs pendant des décennies et que les guerres futures avec ces pays, ou d’autres grandes puissances, pourraient être largement décidées par la maîtrise de l’intelligence artificielle (IA) ainsi que d’autres technologies émergentes. Il s’agit notamment de la robotique, de l’hypersonique (projectiles qui volent à plus de cinq fois la vitesse du son) et de l’informatique quantique. Comme l’indique la demande de budget du Pentagone pour 2024 :
« Un éventail de plus en plus large de technologies en évolution rapide et d’applications innovantes de technologies existantes complique la capacité du département de la Défense à conserver un avantage en matière de crédibilité au combat et de dissuasion. Les nouvelles capacités telles que les armes spatiales, les armes hypersoniques, les charges utiles et les vecteurs nouveaux et émergents… obligent à des changements dans la perception de la dissuasion de la puissance militaire des États-Unis. »
Ainsi Washington doit investir massivement dans les technologies de pointe susceptibles de dominer les futurs champs de bataille. En conséquence, 17,8 milliards de dollars de ce budget RDT&E de 145 milliards de dollars seront directement consacrés au développement de la science et de la technologie dans le domaine militaire. Ces fonds seront utilisés pour accélérer la militarisation de l’intelligence artificielle et la croissance d’autres technologies émergentes, en particulier la robotique, les systèmes d’armes autonomes (ou sans pilote) et les missiles hypersoniques.
L’intelligence artificielle (IA) présente un intérêt particulier pour le ministère de la Défense, compte tenu de son large éventail d’utilisations militaires potentielles, notamment l’identification et l’évaluation des cibles, l’amélioration des systèmes de navigation et de ciblage des armes, et la prise de décision assistée par ordinateur sur le champ de bataille.
Bien qu’il n’y ait pas de chiffre total pour la recherche et le développement de l’IA proposé dans la version non classifiée du budget 2024, certains programmes individuels sont mis en évidence. L’un d’entre eux est le système de commandement et de contrôle interarmées tous domaines (JADC2), un hyper-réseau de capteurs, d’ordinateurs et de dispositifs de communication dotés d’IA et destinés à collecter et à traiter des données sur les mouvements de l’ennemi, puis à transmettre ces informations en temps réel aux forces de combat dans tous les domaines (air, mer, terre et espace).
Avec un budget de 1,3 milliard de dollars, JADC2 n’est peut-être pas « le plus gros chiffre du budget », a déclaré le sous-secrétaire à la Défense Michael J. McCord, mais il constitue « un concept d’organisation des réseaux dont nous essayons de relier les informations entre elles. »
L’IA est également essentielle au développement des systèmes d’armes autonomes, soit des véhicules aériens sans pilote (UAV), des véhicules terrestres sans pilote (UGV) et des navires de surface sans pilote (USV). Ces matériels – que leurs détracteurs qualifient beaucoup plus crûment de « robots tueurs » – combinent généralement une plate-forme mobile quelconque (avion, char ou navire), un « mécanisme de mise à mort » embarqué (canon ou missile) et la capacité d’identifier et d’attaquer des cibles avec un minimum de supervision humaine. Convaincus que le champ de bataille futur sera de plus en plus meurtrier, les responsables du Pentagone cherchent à remplacer le plus grand nombre possible de plates-formes avec équipage (navires, avions et artillerie) par des drones, des UGV et des USV avancés.
La demande de budget pour 2024 n’inclut pas de montant total pour la recherche sur les futurs systèmes d’armes sans pilote, mais on peut compter qu’il s’agira de plusieurs milliards de dollars. Le budget indique que 2,2 milliards de dollars sont demandés pour les premiers achats de véhicules aériens sans pilote (drones) MQ-4 et MQ-25, et ces chiffres ne manqueront pas d’augmenter au fur et à mesure que les systèmes robotiques expérimentaux passeront à la production à grande échelle.
Un montant supplémentaire de 200 millions de dollars a été demandé pour la conception d’un grand USV, essentiellement une frégate ou un destroyer sans équipage. Une fois que des prototypes de ce type auront été construits et testés, la marine prévoit d’en commander des dizaines, voire des centaines, créant instantanément un marché de plus de 100 milliards de dollars pour une force navale dépourvue de l’équipage humain habituel. Seront-ils dotés de la capacité d’ouvrir le feu sans contrôle humain? Les documents disponibles ne le précisent pas.
L’hypersonique est un autre domaine qui retient toute l’attention du Pentagone, car ces projectiles voleront si vite et manœuvreront avec une telle habileté (tout en frôlant la couche extérieure de l’atmosphère) qu’il devrait être pratiquement impossible de les suivre et de les intercepter. La Chine et la Russie possèdent déjà des armes rudimentaires de ce type, et la Russie aurait tiré certains de ses missiles hypersoniques Kinzhal sur l’Ukraine au cours des derniers mois.
Comme le Pentagone l’a indiqué dans sa demande de budget :« Les systèmes hypersoniques augmentent notre capacité à mettre en danger des cibles éloignées, réduisent considérablement le temps nécessaire pour frapper une cible et leur manœuvrabilité augmente la capacité de survie et l’imprévisibilité. Le ministère accélérera la mise en œuvre de la capacité de transformation permise par les systèmes d’armes de frappe hypersoniques basés sur l’air, la terre et la mer, afin de relever les défis de notre future domination du domaine du champ de bataille. »
Par ailleurs 14 % de la demande de RDT&E, soit environ 2,5 milliards de dollars, sont destinés à la recherche dans des domaines encore plus expérimentaux tels que l’informatique quantique et la microélectronique avancée. « Les investissements scientifiques et technologiques du ministère s’appuient sur la recherche fondamentale à un stade précoce », explique le Pentagone. « Les retombées de cette recherche ne seront peut-être pas évidentes avant des années, mais elles sont essentielles pour garantir notre avantage technologique durable dans les décennies à venir ». Comme dans le cas de l’IA, des armes autonomes et de l’hypersonique, ces montants relativement faibles (selon les critères du Pentagone) augmenteront dans les années à venir, à mesure que les découvertes initiales seront appliquées à des systèmes d’armes fonctionnels et achetées en quantités de plus en plus importantes..
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Une conséquence de cet investissement dans la RDT&E est presque trop évidente pour être mentionnée. Les dépenses futures, au fur et à mesure que les concepts de laboratoire d’aujourd’hui seront transformés en systèmes de combat réels, risquent de dépasser l’imagination. Et ce n’est là qu’une des conséquences importantes d’une telle voie vers une supériorité militaire permanente. Pour s’assurer que les États-Unis continuent à dominer la recherche dans les technologies émergentes les plus applicables à l’armement futur, le Pentagone cherchera à exploiter une part toujours plus importante des ressources scientifiques et technologiques des Etats-Unis pour des travaux à vocation militaire.
Cela signifie qu’il devra s’approprier une part de plus en plus importante du budget net de R&D du gouvernement, au détriment d’autres priorités nationales. En 2022, par exemple, le financement fédéral de la R&D non militaire (y compris la National Science Foundation, les National Institutes of Health et la National Oceanic and Atmospheric Administration) ne représentait qu’environ 33 % des dépenses de R&D.
Si le budget militaire de 2024 est adopté au niveau demandé (ou plus), ce chiffre pour les dépenses non militaires tombera à 31 %, une tendance qui ne fera que s’accentuer à l’avenir, car de plus en plus de ressources seront consacrées à la préparation de la guerre, laissant une part de plus en plus réduite du financement des recherches sur des questions vitales telles que la prévention et le traitement du cancer, la réponse aux pandémies et l’adaptation au changement climatique.
Non moins inquiétant, de plus en plus de scientifiques et d’ingénieurs seront sans aucun doute encouragés – pour ne pas dire incités – à consacrer leur carrière à la recherche militaire plutôt qu’à travailler dans des domaines plus pacifiques. Alors que de nombreux scientifiques se battent pour obtenir des subventions afin de soutenir leurs travaux, le ministère de la Défense (DoD) offre des enveloppes d’argent à ceux qui choisissent d’étudier des sujets liés à l’armée. En règle générale, la demande pour 2024 comprend 347 millions de dollars pour ce que l’armée appelle désormais l’Initiative de recherche universitaire, dont la majeure partie servira à financer la formation « d’équipes de chercheurs dans toutes les disciplines et au-delà des frontières géographiques pour se concentrer sur les problèmes de sciences exactes spécifiques au Département de la Défense, DoD ».
La Defense Advanced Projects Research Agency (DARPA), l’organisme de R&D du Pentagone, alloue 200 millions de dollars supplémentaires aux recherche en ce sens, tandis que le Joint Hypersonics Transition Office du Pentagone fournit 100 millions de dollars au University Consortium for Applied Hypersonics. Avec autant d’argent injecté dans ces programmes et une part de plus en plus faible consacrée à d’autres domaines d’étude, il n’est pas surprenant que les scientifiques et les étudiants des grandes universités soient attirés par les réseaux de recherche du Pentagone, au détriment des recherches universitaires.
On notera que le Pentagone cherche également à élargir sa réserve de talents en accordant des fonds supplémentaires aux universités et collèges historiquement noirs (HBCU). En janvier, par exemple, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a annoncé que l’université Howard de Washington, avait été choisie comme la première école de ce type à servir de centre de recherche affilié à une université par le ministère de la Défense, et qu’à ce titre elle participerait bientôt à des travaux sur les systèmes d’armes autonomes.
Bien entendu, les scientifiques et les ingénieurs de cette école et d’autres HBCU qui n’ont pas eu accès à ce type de financement par le passé en auront grand besoin. Mais la question se pose également : pourquoi Howard ne recevrait-elle pas des montants similaires pour étudier des problèmes plus importants pour la communauté noire, tels que la drépanocytose et la pauvreté endémique ?……….
En consacrant tous ces milliards de dollars à la recherche sur les armes de nouvelle génération, le Pentagone suit un raisonnement simple :il faut dépenser maintenant pour assurer la supériorité militaire des États-Unis dans les années 2040, 2050 et au-delà. Mais aussi convaincant que puisse paraître ce concept, les choses fonctionnent rarement de manière aussi nette. Tout investissement majeur de ce type fait par un pays déclenchera inévitablement des contre-mesures de la part de ses rivaux, ce qui garantit que tout avantage technologique initial sera rapidement dépassé d’une manière ou d’une autre, alors même que la planète se transformera de plus en plus en un camp armé.
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Le développement par le Pentagone de munitions à guidage de précision, par exemple, a donné aux forces américaines un énorme avantage militaire pendant les guerres du golfe Persique de 1991 et 2003, mais a également incité la Chine, l’Iran, la Russie et d’autres pays à commencer à développer des armes similaires, ce qui a rapidement réduit cet avantage. De même, la Chine et la Russie ont été les premières à déployer des armes hypersoniques prêtes au combat, mais en réponse, les États-Unis en déploieront un nombre bien plus important dans quelques années.
Les avancées chinoises et russes en matière de déploiement d’armes hypersoniques ont également conduit les États-Unis à investir dans le développement de l’hypersonique anti-hypersonique, lançant ainsi une nouvelle course aux armements sur la planète , tout en augmentant le budget du Pentagone de plusieurs milliards supplémentaires. Compte tenu de tout cela, on ne sera pas surpris d’apprendre que la demande de budget du Pentagone pour 2024 comprend 209 millions de dollars pour le développement d’un intercepteur hypersonique, ce qui n’est que le premier versement de coûteux programmes de développement et d’acquisition dans les années à venir, tant à Washington qu’à Pékin et Moscou.
En fait la volonté du Pentagone de dominer le développement et le déploiement d’armements avancés ne conduira pas à la suprématie, mais à un nouveau cycle sans fin de courses aux armements de haute technologie qui, à leur tour, consommeront une part toujours plus importante des richesses et des talents scientifiques des Etats-Unis, tout en apportant des améliorations négligeables à la sécurité nationale.
Plutôt que de dépenser autant pour l’armement futur, mieux vaudrait réfléchir à des mesures renforcées de contrôle des armements, à une coopération mondiale sur le climat et à des investissements plus importants dans la recherche et le développement non militaires.
Les Etats-Unis et l’Union européenne n’ont pas vraiment pavoisé au vu des résultats du premier tour des élections présidentielles et parlementaires turques de mai 2023. Recep Erdogan en est sorti renforcé. Cela ne satisfera pas les intérêts géopolitiques des pays occidentaux. Ils espéraient un président affaibli et des majorités instables. C’est le contraire qui est advenu.
Cependant, le rival malheureux d’Erdogan Kemal Kilicdaroglu n’a pas renoncé. Il s’appuie sur un rapport d’un observateur de l’OSCE chargé de surveiller la régularité des élections. Celui-ci accuse Erdogan d’avantages injustifiés et de mauvais usage des ressources administratives. Il accuse également la commission électorale de manque de transparence et d’indépendance, en désaccord avec un « 1990 Copenhagen Document » qui contient des prescriptions à appliquer lors des élections
Il est vrai que le secret du vote n’avais pas toujours été garanti et que les votes collectifs et familiaux avaient été souvent tolérés. Le département d’Etat américain a sans attendre exhorté Erdogan à respecter pour le second tour des élections le 28 mai ses obligations en tant que membre de l’Otan et de l’OSCE (voir https://www.state.gov/briefings/department-press-briefing-may-15-2023/#post-446729-turkey
Le chef de la diplomatie européenne Joseph Borrel a tenu le même langage.
Le succès ou l’échec d’Erdogan aura évidemment des conséquences sur le conflit qui oppose la partie occidentalisée de la Turquie et ses provinces orientales où progressent rapidement des mouvements tentés par un islamisme de combat. Ceux-ci, en échec pour le moment au Moyen-Orient, visent à s’étendre en Europe pour y mener de véritables guerres civiles à partir notamment des banlieues urbaines en voie d’islamisation.
Aussi un succès d’Erdogan aux élections conforterait ses efforts pour faire de la Turquie un carrefour d’échanges concernant l’énergie, les industries alimentaire, les transports. Plus tard il visera les industries nucléaires et de défense ainsi que les grandes infrastructures sur le modèle chinois de la Belt and Road.
On notera que la Russie, qui n’a guère d’autres choix, se dit approuver ces initiatives turques
Selon actucapital.fr daté du 23/02/2023 la Russie n’utilise que parcimonieusement ses nouvelles armes hypersoniques.
L’armée de Vladimir Poutine n’aurait lancé qu’une douzaine de missiles Kinjal sur le territoire ukrainien. Ce qui est peu comparé à la campagne de bombardements massifs classiques pratiquée par la Russie. Les analystes militaires évoquent plusieurs pistes pour expliquer cette maigre utilisation des “armes absolues” du Kremlin.
”C’est l’arme absolue”. Voilà ce qu’avait déclaré le président russe Vladimir Poutine au sujet des nouveaux missiles hypersoniques fabriqués par Moscou. Le Kinjal, le Zircon mais aussi l’Avangard sont les premiers engins de ce type à être opérationnels et ils seraient capables de déjouer n’importe quel bouclier anti-missile.
Pourtant, selon le site Bulgarian Military, l’armée russe ne semble pas utiliser massivement ses missiles futuristes contre l’Ukraine. La cause ? Un coût de production trop élevé et une technologie qui n’est pas encore arrivée à maturité.
D’après Bulgarian Military, les forces russes ont lancé environ 12 missiles hypersoniques pour bombarder le territoire ukrainien. L’efficacité du Kinjal semble être prouvée et l’appareil tient ses promesses en termes de vitesse. Ce missile peut atteindre des vitesses supérieures à 10.000 kilomètres/h. Long d’environ 7,4 mètres pour un poids de 4 tonnes, il peut frapper des cibles dans un rayon de 2.000 kilomètres. Seuls les gros bombardiers russes TU-M22 et des avions de chasse Mig-31 spécialement modifiés peuvent transporter un tel missile. La tête du Kinjal est équipée d’explosifs conventionnels pour toucher des cibles au sol et surtout des navires de guerre.
L’armée russe hésiterait pourtant à utiliser le Kinjal de manière massive en raison des faibles quantités produites. Des analystes militaires estiment que Moscou n’aurait produit que 50 à 150 missiles de ce type pour l’instant. Le coût du Kinjal jouerait en sa défaveur car les forces russes estiment qu’il n’est pas assez rentable de l’utiliser pour bombarder des unités ukrainiennes car celles-ci sont dispersées sur le front et il n’y a pas de regroupement majeur de soldats à un même endroit.
Le gouvernement de Vladimir Poutine garderait aussi beaucoup de ses missiles hypersoniques en réserve dans le cadre d’un conflit potentiel avec des pays membres de l’Otan. Selon Bulgarian Military, d’autres experts affirment que les forces russes n’ont tout simplement pas les moyens logistiques pour tirer davantage de missiles hypersoniques. En effet, l’armée de l’air n’aurait pas assez de bombardiers et de chasseurs modernisés pour emporter de tels missiles .
Cependant, la menace des appareils russes est bien réelle. Le général français Thierry Burkhard a affirmé devant le Sénat que “la mise en service de missiles hypersoniques a bien eu lieu, mais leur efficacité opérationnelle n’est pas encore à maturité”. Le général a ajouté que “l’intérêt d’un missile hypersonique est sa capacité accrue de pénétration des systèmes de défense pour détruire les centres de pouvoir et de décision”. Des armes comme le Kinjal ou l’Avangard pourraient ainsi “décapiter” la tête d’un gouvernement ou d’une armée et paralyser le fonctionnement de tout un pays.
La Russie n’en est pas là pour le moment. Ce serait la guerre totale
La France étudie pour sa part, dans le cadre d’une coopération entre ArianeGroup et l’ONERA., le projet d’un planeur hypersonique dit V-MAX. Voir wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/V-MAX
Pourquoi ne recevons-nous aucun message de civilisations développées analogues à la nôtre, alors que le nombre de planètes de type terrestre révélé par les dernières observations astronomiques en orbite se chiffre par dizaines
C’est la question que posait le physicien Enrico Fermi dès 1950 en réponse à une question iconoclaste: quel est le nombre potentiel de civilisations extraterrestres intelligentes en mesure d’entrer en contact avec nous ?
Contre toute attente, le nombre qu’il obtint est particulièrement important, ce qui va le conduire à formuler son paradoxe : « si le nombre de civilisations en mesure de nous rendre visite aujourd’hui est si grand, comment se fait-il que nous n’en ayons jamais perçu aucun signe ? ».
Une réponse à cette question est aujourd’hui apportée par la théorie de la « bulle informationnelle » telle que présentée par l’astrophysicien Roland Lehoucq (voir ci-dessous) La durée de propagation d’une communication interstellaire pourrait se chiffrer en dizaines, voire en centaines d’années. Sans compter qu’avec la distance, les ondes s’atténuent et se déforment
Pour entrer en contact avec une autre civilisation, il faudrait que celle-ci soit assez proche. «Plusieurs civilisations technologiques pourraient donc cohabiter dans la galaxie en s’ignorant totalement, explique Roland Lehoucq, car leurs bulles informationnelles ont une intersection spatiale et temporelle vide – autrement dit, ne se recoupent pas. […]
Finalement, on pourrait se représenter l’histoire des civilisations capables de communiquer à l’échelle interplanétaire comme une série de flashs qui s’allument ici et là dans la galaxie, jamais suffisamment intensément, jamais suffisamment longtemps, et avec des moyens de communication éventuellement incompatibles pour pouvoir interagir. »
Par ailleurs, si on tient compte de la durée de vie d’une civilisation qui épuiserait les ressources de sa planète pour développer une technologie avancée, des milliers de civilisations auraient pu exister avant nous et s’éteindre, et des milliers d’autres pourraient exister après nous, dont nous ne saurons jamais rien.
Mais peut-être est-ce mieux ainsi. Comme le disait Stephen Hawking: « S’ils viennent nous rendre visite, la situation sera sûrement pire ». Les Indiens d’Amérique auraient du raisonner ainsi en voyant débarquer les premiers Européens
Référence
Roland Lehoucq et al. Où sont-ils ? Les extraterrestres et le paradoxe de Fermi (sous la direction de Gabriel Chardin, CNRS éditions, 2017)