19/05/2023 La bulle informationnelle

Pourquoi ne recevons-nous aucun message de civilisations développées analogues à la nôtre, alors que le nombre de planètes de type terrestre révélé par les dernières observations astronomiques en orbite se chiffre par dizaines

C’est la question que posait le physicien Enrico Fermi dès 1950 en réponse à une question iconoclaste: quel est le nombre potentiel de civilisations extraterrestres intelligentes en mesure d’entrer en contact avec nous ?

Contre toute attente, le nombre qu’il obtint est particulièrement important, ce qui va le conduire à formuler son paradoxe : « si le nombre de civilisations en mesure de nous rendre visite aujourd’hui est si grand, comment se fait-il que nous n’en ayons jamais perçu aucun signe ? ».

Une réponse à cette question est aujourd’hui apportée par la théorie de la « bulle informationnelle » telle que présentée par l’astrophysicien Roland Lehoucq (voir ci-dessous) La durée de propagation d’une communication interstellaire pourrait se chiffrer en dizaines, voire en centaines d’années. Sans compter qu’avec la distance, les ondes s’atténuent et se déforment

Pour entrer en contact avec une autre civilisation, il faudrait que celle-ci soit assez proche. «Plusieurs civilisations technologiques pourraient donc cohabiter dans la galaxie en s’ignorant totalement, explique Roland Lehoucq, car leurs bulles informationnelles ont une intersection spatiale et temporelle vide – autrement dit, ne se recoupent pas. […]

Finalement, on pourrait se représenter l’histoire des civilisations capables de communiquer à l’échelle interplanétaire comme une série de flashs qui s’allument ici et là dans la galaxie, jamais suffisamment intensément, jamais suffisamment longtemps, et avec des moyens de communication éventuellement incompatibles pour pouvoir interagir. »

Par ailleurs, si on tient compte de la durée de vie d’une civilisation qui épuiserait les ressources de sa planète pour développer une technologie avancée, des milliers de civilisations auraient pu exister avant nous et s’éteindre, et des milliers d’autres pourraient exister après nous, dont nous ne saurons jamais rien.

Mais peut-être est-ce mieux ainsi. Comme le disait Stephen Hawking: « S’ils viennent nous rendre visite, la situation sera sûrement pire ». Les Indiens d’Amérique auraient du raisonner ainsi en voyant débarquer les premiers Européens

Référence

Roland Lehoucq et al. Où sont-ils ? Les extraterrestres et le paradoxe de Fermi (sous la direction de Gabriel Chardin, CNRS éditions, 2017)

https://www.cnrseditions.fr/catalogue/physique-et-astrophysique/ou-sont-ils-2/

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