Les Etats européens et la Grande Bretagne peuvent-ils protéger les infrastructures maritimes, notamment les câbles de communication, les pipelines et les parcs éoliens qui ont installé en Mer du Nord.
Le grand public le sait mal, mais ces équipements et les relations économiques qu’ils permettent entre les Etats et les entreprises concernées sont indispensables aux échanges qui aujourd’hui font de l’Europe sous une petite surface géographique la première ou la seconde puissance économique mondiale. Un adversaire extérieur qui entreprendrait de couper ces liaisons transformerait l’Europe en un champ, sinon de ruines, du moins d’impuissances et de conflits internes.
Mais détruire ces infrastructures, ou les empêcher de communiquer, ne serait pas aujourd’hui faciles même si elles ont été initialement installées sans souci de résister à des actions de type militaire provenant d’une grande puissance telle que la Russie ou la Chine. Elles sont localisées en grande profondeur sur des zones qui sont restées confidentielles ou au contraire réparties comme les éoliennes sur des surfaces maritimes étendues à forte activité de pêche. Y intervenir militairement équivaudrait à une déclaration de guerre.
Cependant, selon des médias publics nordiques danois, finlandais, suédois et norvégiens qui ont mené une enquête commune, des chalutiers, des cargos, et même un bateau à vocation scientifique ont été utilisés par la Russie à des fins d’espionnage de ces infrastructures.
Ces médias ont mené l’enquête ensemble et produit un documentaire intitulé « La guerre de l’ombre ». Selon eux, la Russie a notamment pu recueillir des informations sur les infrastructures sous-marines grâce à des bateaux de pêche, des cargos et un navire océanographique à vocation scientifique.
Ces révélations relancent les soupçons quant à la responsabilité de Moscou dans le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre dernier, jusqu’ici attribué aux intérêts pétroliers américains.