03/05/2022 Faudra-t-il laisser les djihadistes s’installer tranquillement au Mali ?

Le 2 mai 2022, les autorités maliennes ont rompu les Accords de statut des forces (Sofa) qui fixaient le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba. mais aussi le traité de coopération en matière de défense qui unit le Mali et la France. Cette dénonciation devrait accélérer le retrait en cours de la France de l’opération Barkhane.

L’Opération Barkhane est une opération militaire menée au Sahel et au Sahara par l’armée française, avec une aide secondaire d’armées européennes alliées. Elle vise à lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans le Sahel. Lancée le 1ᵉʳ août 2014, elle remplace les opérations Serval et Épervier.

Les groupes djihadistes visés sont principalement  Ansar Dine qui compte environ  800 hommes au Mali et AQMI, plus de mille. Mais ces estimations sont peu précises. Le nombre des combattants varie en fonction de l’opposition qu’ils rencontrent.

Si le retrait de la France se précisait, on peut penser que les djihadistes se compteraient par milliers, au Mali et plus encore au Sahel. Parmi eux se trouveront de plus en plus de terroristes islamistes venant commettre des attentats en France et en Europe.

Rappelons qu’alors que plusieurs autres ressources du pays (comme le fer, la bauxite ou le pétrole) restent encore largement inexploitées, le plus grand intérêt d’un pays comme la France est surtout de garder la paix au Mali, notamment pour protéger les gisements d’uranium qu’elle utilise au Niger voisin

La junte au pouvoir dit fustiger les «atteintes flagrantes» de la part des forces françaises présentes dans le pays à la souveraineté nationale et de «multiples violations» de l’espace aérien malien. Rappelons que ces « violations » découlent essentiellement des patrouilles aériennes d’avions et d’hélicoptères permettant d’identifier et combattre les groupes djihadistes.

La France n’est pas l’Ukraine. C’est une chance pour la junte malienne. Ses membres n’auront pas à se défendre contre les frappes de groupes paramilitaires tels que le régiment Azov (Kiev) ou le groupe russe Wagner qui mènent des opérations meurtrières à la marge des actions militaires.

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