. Après la rencontre à Washington entre les chefs de la diplomatie et de la défense américains et indiens, le premier ministre britannique Boris Johnson s’est rendu en visite à New Delhi, où devrait également venir dans les prochains jours la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
L’Occident vise manifestement à faire sortir l’Inde de sa neutralité à l’égard de la Russie. Dans le conflict actuel dit de la guerre du Donbass, le premier ministre indien Narendra Modi a plusieurs fois répété que l’ Inde voulait rester neutre. Il n’a pas condamné la Russie mais seulement appelé à mettre immédiatement un terme aux violences en Ukraine.
A l’issue des pourparlers, l’UE et l’Inde sont convenues de créer un conseil de commerce et de technologies. Cela pourrait être considéré comme un succès de la présidente de la Commission européenne. Car une telle structure n’existe qu’entre l’Union européenne et les États-Unis.
Pendant sa rencontre avec le premier ministre indien Narendra Modi, Ursula von der Leyen a déclaré qu’une telle coopération était aujourd’hui plus que jamais.nécessaire. Elle a également promis d’augmenter les livraisons d’armes à l’Inde. Les deux responsables ont par ailleurs évoqué la proposition de créer une zone de libre-échange. Les négociations à ce sujet étaient menées encore en 2013 mais ont été suspendues à cause des divergences sur la réduction des taxes et la protection des brevets.
L’UE considère l’importance de l’inde non pas en relation avec la crise ukrainienne, mais du point de vue de la confrontation avec la Chine. L’Inde, avec sa population de presque 1,4 milliard d’habitants, est perçue comme une alliée clé censée aider à freiner l’ascension de la Chine sur la scène mondiale.
Le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar a déclaré que les parties avaient échangé leurs avis sur les conséquences politiques et économiques du conflit en Ukraine. Un échange d’avis n’implique pas que les interlocuteurs partagent leurs approches. De toute évidence, l’Inde continuera de manœuvrer entre l’Occident et la Russie. L’Inde est prête à commercer avec tout le monde. Cela ne signifie pas qu’elle cède à la pression politique.
La ligne de la politique étrangère du pays a été confiée par la ministre des Finances Nirmala Sitharaman dans une interview à l’agence Bloomberg. « L’Inde veut être un ami fiable du monde libéral. Mais elle a besoin de l’aide de la Russie pour défendre ses frontières ». L’Inde était depuis longtemps impliquée dans des litiges frontaliers avec le Pakistan et la Chine. Il lui a fallu faire la guerre avec ces deux pays. D’autant plus qu’ils agissent conjointement contre l’Inde. New Delhi ne peut pas se permettre de se disperser. Il doit rester fort pour pouvoir se défendre.
On regrettera que que l’Inde, sixième grande puissance du monde, ne s’engage pas davantage pour résoudre la crise actuelle en Ukraine.
Pourquoi l’Inde devrait-elle s’intéresser à l’Ukraine, nous-mêmes sommes indifférents à ce qui se passe au Cachemire. Encore un signe involontaire d’arrogance occidentale qui croit que ce qui se passe chez elle devrait toujours être un centre d’intérêt planétaire
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