Dans un pays qui connaît des difficultés d’exportation et donc une baisse d’activité accompagnée de chômage, le remède traditionnel consiste à dévaluer la monnaie de ce pays.
Ainsi pour la même somme nominale, les acheteurs étrangers peuvent se procurer davantage des biens et services produits par ce pays. L’activité reprend et le chômage diminue ou disparaît.
Ceci est impossible aux Pays de la zone euro dont les parités de change sont bloquées à ce qu’elles étaient en 1999, lors de la création de la zone . Ainsi la France est aujourd’hui surévaluée d’environ 8% alors que l’Allemagne est sous-évaluée de -9,2% en moyenne
Voir IMF, External sector report, International Monetary Fund, Washington DC,2021. https://www.imf.org/en/Publications/ESR/Issues/2021/08/02/2021-external-sector-report).
L’écart entre les deux pays est donc de 17,2% en moyenne, avec un écart maximal pouvant aller à 24%.
Ceci signifie que pour une même somme dans une monnaie autre que l’euro, par exemple le dollar, un acheteur étranger peut se procurer le même bien en Allemagne à des prix inférieur en moyenne de 15% de ce qu’ils sont en France. Les succès des voitures allemandes à l’exportation, confrontées aux voitures françaises, peuvent s’expliquer en partie ainsi.
Aujourd’hui en France, si le gouvernement voulait renforcer la compétitivité de l’économie française, la première priorité serait de sortir de l’euro. Ceci serait plus facile à faire qu’augmenter la productivité des entreprises françaises.
Mais Washington ne laisserait pas faire. Il a besoin de rassembler le plus d’États européens que possible pour peser face à la Russie et la Chine
Voir Jacques Sapir https://francais.rt.com/opinions/94827-deficit-exterieur-indicateur-declassement-france