On pourrait le penser, en constatant l’importance des moyens militaires russes déployés aujourd’hui à la frontière russo-ukrainienne. Cependant, jamais à lui seul, Vladimir Poutine n’envisagerait une quelconque action militaire contre l’Ukraine.
La raison en paraît évidente. Certes en septembre 2020, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a approuvé la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l’Ukraine, qui prévoit le développement du Partenariat spécifique OTAN-Ukraine en vue d’une adhésion du pays à l’Organisation. Mais attaquer l’Ukraine serait pour Moscou s’en prendre directement à l’Otan, c’est-à-dire de facto aux Etats-Unis, ce qui serait impensable.
A l’inverse, il n’est pas exclu que Volodymyr Zelenski décide de son propre chef d’engager une action militaire contre la Russie, ne fut-ce que pour se donner de l’importance au sein de l’Alliance atlantique. Il est normal que Poutine se tienne prêt dans ce cas à répondre à une telle offensive.
On apprend que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a confirmé la tenue, le 30 décembre, d’un entretien téléphonique entre les présidents russe et américain, à quelques jours des négociations entre les deux pays prévues le 10 janvier à Genèv. Dmitri Peskov a annoncé la tenue le 30 décembre d’un entretien par téléphone entre Vladimir Poutine et Joe Biden, confirmant les propos d’une porte-parole de la Maison Blanche chargée des questions de sécurité. Selon Washington, le président américain présentera à son homologue russe «une voie diplomatique» sur les tensions en Ukraine.
L’entretien entre les présidents russe et américain survient à quelques jours des négociations entre les deux pays prévues le 10 janvier à Genève afin notamment d’apaiser les tensions autour de l’Ukraine. La Russie, qui affirme de son côté vouloir assurer sa sécurité face à des «provocations» de Kiev et des Occidentaux, a présenté le 17 décembre deux projets de traités, l’un destiné aux Etats-Unis et l’autre à l’OTAN, résumant ses demandes pour une désescalade.
Dans ces textes, la Russie propose en particulier un engagement de l’OTAN à ne pas s’étendre davantage à l’est, aux frontières de la Fédération russe. Washington s’est dit «prêt à discuter» de ce dossier, soulignant comprendre «certaines choses que les Russes savent inacceptables». D’autres dossiers seront également abordés à l’instar des traités sur le contrôle des armements nucléaires.