18/02/2022 L’Europe spatiale, mythe ou réalité ?

A un moment où l’espace est devenu pour l ‘Europe un enjeu, non seulement de puissance mais de civilisation, il est indispensable que les gouvernements européens s’en rendent compte et dégagent les moyens nécessaires pour passer d’une ambition théorique à des réalisations qui mettront l’Europe au niveau atteint par les superpuissances spatiales, les Etats-Unis, la Russie et bientôt la Chine.

C’est exactement ce que voudrait faire le manifeste de Matosinhos, la résolution adoptée unanimement le 19 novembre 2021 à l’occasion de la réunion ministérielle intermédiaire de l’ESA (Agence spatiale Européenne) au Portugal.

Nous en retenons les éléments suivants :

Il exprime clairement que l’union fait la force. La force d’une Europe unie, engagée à fournir des services à ses citoyens en accélérant l’espace pour améliorer et faire progresser la vie de ses habitants et de la planète dans son ensemble. Une Europe qui place l’utilisateur et le citoyen au centre de ses activités spatiales.

Le Manifeste est un engagement à se concentrer sur trois initiatives, baptisées Accélérateurs, visant à augmenter la vitesse de l’utilisation de l’espace et résoudre les plus grands défis actuels. Il précise qu’il y a une urgence spécifique à commencer la mise en œuvre de la première en se concentrant sur l’espace pour un futur écologique afin de mieux comprendre l’état actuel de la Terre, de développer des scénarios et des solutions pour une vie durable sur cette planète et de contribuer efficacement à la neutralité climatique.

Ensuite, nous devons évoluer de la posture d’étude, d’observation et de compréhension de la planète vers des actions basées sur les connaissances profondes que nous acquérons. C’est là qu’entre le deuxième Accélérateur . En jeu, le besoin de développer un système de réponse de crise rapide et résilient, pour soutenir les parties prenantes et prendre des actions décisives afin de réagir face aux crises auxquelles est confrontée l’Europe.

Et nous ne pouvons pas nous concentrer sur les deux premières sans garantir leur protection. C’est précisément l’objet du troisième Accélérateur : la protection des ressources spatiales, pour contribuer à sauvegarder et à protéger nos ressources des débris spatiaux et des menaces représentées par la météo spatiale.

Au-delà de ces sujets, nous avons aussi besoin de réaliser notre propre « pas de géant » pour inspirer les jeunes européens à s’intéresser un peu plus aux thématiques liées aux STGM (sciences, technologie, génie et mathématiques). L’objectif est clair : parvenir à renforcer et à améliorer ces domaines pour les générations futures. À travers des missions inspirantes, nous contribueront à stimuler l’innovation dans la nouvelle économie de l’espace qui commence à prendre forme.

Les Inspirateurs : des missions destinées à catapulter la position de l’Europe en tant que leader mondial de la technologie spatiale, de l’innovation et de l’exploration scientifique de l’espace profond. Elles ont vocation à promouvoir la commercialisation, un paysage entrepreneurial moderne et orienté vers l’avenir, la coopération multilatérale, l’éducation, le développement du capital humain et les STGM. Nous parlons ici de missions vers des lunes glaciaires, pour révéler des secrets sur les origines de la vie ou l’exploration spatiale et emmener les astronautes européens au-delà de la Station Spatiale Européenne.

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Peut-on penser que l’adoption du Manifeste de Matosinhos  a créé la dynamique nécessaire pour aller au-delà de nos ambitions et passer très vite aux réalités, c’est-à-dire à l’action. Les prochaines étapes et décisions seront formulées et adoptées lors du Sommet Spatial Européen et de la réunion du Conseil de l’ESA au niveau ministériel, qui se tiendront tous les deux en 2022.

A ce jour, en février 2022, on peut en douter. Les gouvernements européens n’ont qu’un souci, réduire les dépenses budgétaires, à un moment où la lutte contre le coronavirus ou de futurs facteurs épidémiques entraîne des dépenses inattendues, sans doute d’ailleurs excessives. Mais, plus fondamentalement les gouvernements européens sont sous la tutelle des Etats-Unis. Pour ceux-ci , qu’il s’agisse des Pouvoirs Publics ou d’entreprises telles que Space X, le spatial est le seul domaine où ils pourront prétendre affirmer longtemps encore leur domination (space dominance).

Pour en savoir plus concernant l’ESA,
voir https://vision.esa.int/

17/02/2022. Sommet Union européenne – Union africaine. Qu’en attendre ?

Les dirigeants de l’UE et de l’UA, ainsi que ceux de leurs États membres respectifs, se réuniront à l’occasion du sixième sommet Union européenne Union africaine, qui se tiendra à Bruxelles les 17 et 18 février 2022.

Nous commenterons s’il y a lieu, le compte-rendu des réunions. D’ores et déjà on peut prévoir que la question de la lutte contre le terrorisme islamique ne pourra pas être évitée. L’annonce par la France de l’arrêt de l’opération Barkane au Sahel pèsera certainement sur le sommet.

L‘UE et l’UA vont-elles proposer un ambitieux programme de coopération économique et sociale en paraissant ignorer que les projets qui seront décidés seront à la merci d’attaques de groupes de djihadistes fortement armés et se déployant sans obstacles au Sahel et dans la plupart des pays africains ?

L‘UE et l’U vont nécessairement devoir montrer que si nécessaire elles fourniront des moyens de renseignement et des moyens militaires pour protéger ces projets et à terme leur bon fonctionnement. Il ne s’agira pas de néocolonialisme mais de survie pour l’Afrique.

17/02/2022. Vers la gravitation quantique

La mécanique quantique ou physique quantique apparue dans les années 1920-1930 postule que deux particules quantiques en état de superposition sont corrélées et le demeurent indépendamment du temps et de l’espace. Autrement dit, une mesure faite à Paris sur l’une de ces particules se répercute instantanément sur l’autre, fut-elle située à New York ou sur la Lune. Les innombrables applications de la mécanique quantique faites depuis cette époque n’ont jamais démenti ce postulat.

Albert Einstein, auteur de la théorie de la relativité générale, n’avait jamais accepté cette conclusion. Il a toujours affirmé qu’elle résultait d’erreurs méthologiques ou observationnelles.

Depuis la recherche d’une hypothétiques théorie de la gravité quantique ou gravitation quantique a occupé sans succès des générations de physiciens. Ceci sans résultats à ce jour. Les deux monde de la physique relativiste et de la physique quantique demeuraient étrangers, bien qu’en pratique d’innombrables vérifications expérimentales aient démontré leur pertinence réciproque.

Cet arrière-plan méthodologique fait tout l’intérêt d’une expérimentation que viennent de mener des scientifiques du JILA, un institut de recherche en sciences physique géré par l’Université du Colorado et le National Institute of Standards and Technology (NIST) américain. Ils sont parvenus à démontrer que deux horloges atomiques, distantes l’une de l’autre d’à peine un millimètre, tournaient à des vitesses différentes. Ceci signifie qu’elles se trouvent dans deux espace-temps différents L’expérience est décrite dans un article de Nature en date du 16 février 2022. Elle a été menée sur une horloge atomique – « 50 fois plus précises que toutes celles jusqu’ici mises au point », selon le communiqué publié que nous reprenons ici en dépit de sa longueur.

Note

Une géodésique relativiste mesure la forme de la Terre ou éventuellement de tout autre astre compte tenu des ondes gravitationnelles que celle-ci émet en tous lieu. En principe elle pourrait détecter les signaux qui furent émis par l’univers primitif comme aussi ceux qui pourraient provenir d’une éventuelle matière noire.

Référence

https://www.eurekalert.org/news-releases/943127

JILA physicists have measured Albert Einstein’s theory of general relativity, or more specifically, the effect called time dilation, at the smallest scale ever, showing that two tiny atomic clocks, separated by just a millimeter or the width of a sharp pencil tip, tick at different rates.

The experiments, described in the Feb. 17 issue of Nature, suggest how to make atomic clocks 50 times more precise than today’s best designs and offer a route to perhaps revealing how relativity and gravity interact with quantum mechanics, a major quandary in physics.

JILA is jointly operated by the National Institute of Standards and Technology (NIST) and the University of Colorado Boulder.

“The most important and exciting result is that we can potentially connect quantum physics with gravity, for example, probing complex physics when particles are distributed at different locations in the curved space-time,” NIST/JILA Fellow Jun Ye said. “For timekeeping, it also shows that there is no roadblock to making clocks 50 times more precise than today — which is fantastic news. »

Einstein’s 1915 theory of general relativity explains large-scale effects such as the gravitational effect on time and has important practical applications such as correcting GPS satellite measurements. Although the theory is more than a century old, physicists remain fascinated by it. NIST scientists have used atomic clocks as sensors to measure relativity more and more precisely, which may help finally explain how its effects interact with quantum mechanics, the rulebook for the subatomic world.

According to general relativity, atomic clocks at different elevations in a gravitational field tick at different rates. The frequency of the atoms’ radiation is reduced — shifted toward the red end of the electromagnetic spectrum — when observed in stronger gravity, closer to Earth. That is, a clock ticks more slowly at lower elevations. This effect has been demonstrated repeatedly; for example, NIST physicists measured it in 2010 by comparing two independent atomic clocks, one positioned 33 centimeters (about 1 foot) above the other.

The JILA researchers have now measured frequency shifts between the top and bottom of a single sample of about 100,000 ultracold strontium atoms loaded into an optical lattice, a lab setup similar to the group’s earlier atomic clocks. In this new case the lattice, which can be visualized as a stack of pancakes created by laser beams, has unusually large, flat, thin cakes, and they are formed by less intense light than normally used. This design reduces the distortions in the lattice ordinarily caused by the scattering of light and atoms, homogenizes the sample, and extends the atoms’ matter waves, whose shapes indicate the probability of finding the atoms in certain locations. The atoms’ energy states are so well controlled that they all ticked between two energy levels in exact unison for 37 seconds, a record for what is called quantum coherence.

Crucial to the new results were the Ye group’s imaging innovation, which provided a microscopic map of frequency distributions across the sample, and their method of comparing two regions of an atom cloud rather than the traditional approach of using two separate clocks.

The measured redshift across the atom cloud was tiny, in the realm of 0.0000000000000000001, consistent with predictions. (While much too small for humans to perceive directly, the differences add up to major effects on the universe as well as technology such as GPS.) The research team resolved this difference quickly for this type of experiment, in about 30 minutes of averaging data. After 90 hours of data, their measurement precision was 50 times better than in any previous clock comparison.

“This a completely new ballgame, a new regime where quantum mechanics in curved space-time can be explored,” Ye said. “If we could measure the redshift 10 times even better than this, we will be able to see the atoms’ whole matter waves across the curvature of space-time. Being able to measure the time difference on such a minute scale could enable us to discover, for example, that gravity disrupts quantum coherence, which could be at the bottom of why our macroscale world is classical.”

Better clocks have many possible applications beyond timekeeping and navigation. Ye suggests atomic clocks can serve as both microscopes to see minuscule links between quantum mechanics and gravity and as telescopes to observe the deepest corners of the universe. He is using clocks to look for mysterious dark matter, believed to constitute most matter in the universe. Atomic clocks are also poised to improve models and understanding of the shape of the Earth through the application of a measurement science called relativistic geodesy.

Note

Une géodésique relativiste mesure la forme de la Terre ou éventuellement de tout autre astre compte tenu des ondes gravitationnelles que celle-ci émet en tous lieu. En principe elle pourrait détecter les signaux qui furent émis par l’univers primitif comme aussi ceux que pourrait émettre une éventuelle matière noire.

16/02/2022. Que penser du plan français sur l’énergie?

Emmanuel Macron était le 10 février à Belfort pour présenter son plan sur l’énergie.

Ce plan repose sur la construction par EDF de six à 14 réacteurs pour 2050, le rachat de turbines auparavant vendues à l’américain General electric et l’essor de l’éolien marin. EDF devra construire six réacteurs EPR2, pour une première mise en service à l’horizon 2035. A cela s’ajoute la possibilité d’une mise en service de huit EPR2 de plus pour la fin de la décennie 2040.

Par rapport à l’unique EPR en construction en France à Flamanville (Manche), qui a accumulé retards et surcoûts, l’EPR 2 est censé être « plus simple à construire », bénéficiant d’un effet de série (construction par paires) et de préfabrications en usine ou modularisation C’est aussi « le premier réacteur à être totalement conçu de façon numérisée », avec simulation 4D et visualisation 3D pour mieux détecter les anomalies. La construction de plusieurs exemplaires, ainsi que les optimisations faites sur le génie civil et les méthodes de construction, « vont permettre de faire des économies d’échelle », selon EDF.

La Cour des comptes a souligné l’enjeu financier « majeur » que représenterait ce programme, avec un coût de construction de trois paires d’EPR 2 estimé à 46 milliards d’euros. Mais il s’agit aussi d’un enjeu pour les emplois qualifiés. Certains craignent actuellement un manque d’offres d’emplois dans ce domaine. Ce ne devrait plus être le cas avec ce plan.

Les magistrats ont aussi souligné récemment « une incertitude en termes de capacité à construire un nouveau parc de réacteurs dans des délais et à des coûts raisonnables ». Ils n’ont pas cependant évoqué le fait que ce nouveau réacteur devrait bien se vendre à l’exportation.

Par ailleurs Emmanuel Macron a insisté sur le fait qu’il n’accepterait plus la fermeture de nouvelles centrales nucléaires.

Il est dommage qu’il n’ai pas mentionné l’importance de l’accélération du programme EPR de réacteurs à fission en vue d’augmenter le rôle d’EDF dans la mise au point à terme de 20 à 30 an d’un réacteur à fusion nucléaire. Selon l’adage, qui dominera la fusion nucléaire dominera le monde. La France se doit d’en être.

Dans ces conditions, pourquoi ne pas nationaliser EDF, comme ce fut fait à la Libération- nationaliser et mieux financer?

18/02/2022 Première observation documentée d’une vague scélérate.

Seules quelques vagues scélérates ont été observées directement, mais jamais aucune de l’ampleur de celle localisée au large d’Ucluelet, près de Vancouver, en Colombie-Britannique. le 22 février 2022.

Elles ont sans doute au cours de l’histoire coulé beaucoup plus de navires qu’on ne le sait, pécheurs, navires marchands ou plus récemment plaisanciers  Mais personne n’en avait parlé car les moyens d’observation et de communication étaient étaient rares, tout autant que les survivants. La nuit, en quelques secondes, dans une mer relativement calme et peu de vent, les vigies voyaient un mur d’eau quasi vertical de dresser devant l’étrave et et s’y abattre en fracassant tout.

Les vagues scélérates, en anglais rogue waves, sont des vagues gigantesques de plus de 20m se formant de façon spontanée et isolée. Elles intriguent les scientifiques depuis que la première d’entre elles a été rigoureusement documentée en 1995. Le jour du nouvel an, une vague d’environ 26 mètres est venu frapper la plate-forme pétrolière Draupner, au large des côtes norvégiennes. Cette observation a confirmé enfin les récits rapportés depuis des siècles par des marins.

L’histoire est toujours la même : alors que leur navire naviguait sur une mer houleuse mais maîtrisée, un mur d’eau haut de plusieurs dizaines de mètres s’était soudain dressé face à eux, comme surgi de nulle part. Derrière cette vague se creusait ce qui paraissait être un puits sans fond

À présent, les vagues scélérates sont mieux connues, même si leur observation reste rare, car tout à fait imprévisible. En novembre 2020, la vague scélérate la plus extrême jamais observée a ainsi été localisée au large d’Ucluelet, près de Vancouver, en Colombie-Britannique. L’événement, capté grâce à une bouée placée au large par l’institut de recherche canadien MarineLabs, a fait l’objet d’une publication le 2 février 2022 dans la revue Nature Voir ci-dessous.

À l’heure actuelle, les chercheurs tentent toujours de comprendre comment se créent ces vagues, même si les mécanismes derrière ce phénomène extrême commencent à être mieux cernés. Ils estiment que chaque seconde, jusqu’à dix vagues scélérates pourraient être en train de se former dans les océans du globe. Elles émergeraient même dans les grands lacs américains, par le biais d’un phénomène connu sous le nom de « Three Sisters », au cours duquel trois grandes vagues se forment en même temps et peuvent frapper un navire en succession rapide, créant un grand ressac et surchargeant d’eau le pont du bateau. Le naufrage du SS Edmund Fitzgerald, un cargo transportant du minerais de fer dans les Grands Lacs en 1975, a sans doute été causé par ces « trois sœurs ».

Référence

Generation mechanism and prediction of an observed extreme rogue wave

https://www.nature.com/articles/s41598-022-05671-4#Sec2

Rogue waves are individual ocean surface waves with crest height ηη or trough-to-crest height H that are large compared to the significant wave height HsHs of the underlying sea state: H/Hs>2.2H/Hs>2.2 or η/Hs>1.25η/Hs>1.25. The physics of rogue wave generation and the potential of predicting the rogue wave risk are open questions. Only a few rogue waves in high sea states have been observed directly, but they can pose a danger to marine operations, onshore and offshore structures, and beachgoers. Here we report on a 17.6m high rogue wave in coastal waters with η/Hs=1.98η/Hs=1.98 and H/Hs=2.9H/Hs=2.9 which are likely the largest normalized heights ever recorded. Simulations of random superposition of Stokes waves in intermediate water depth show good agreement with the observation. Non-linear wave modulational instability, a well known cause for rogue waves in laboratory settings, did not contribute significantly to the rogue wave generation. A parameter obtained from a routine spectral wave forecast provides a practical risk prediction for rogue waves. These results confirm that probabilistic prediction of oceanic rogue waves based on random superposition of steep waves are possible and should replace predictions based on modulational instability.

15/02/2022 L’Argentine rejoint la BRI

15/02/2022 L’Argentine rejoint la BRI

Avec la décision du président argentin Alberto Fernandez de rejoindre la BRI, il apparaît que celle-ci intéressera dorénavant des Etats d’Amérique latine et pas seulement le continent eurasiatique, Europe compris. L’annonce a été faite lors du 50 anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre l’Argentine et la Chine à l’occasion de de la cérémonie célébrant l’ouverture des Jeux Olympiques d’Hiver à Pékin. Xi Jinping et Alberto Fernandez ont affirmé à cette occasion leur volonté d’aider à approfondir la coopération entre la Chine et l’Amérique Latine. Une série de documents ont été signés.

Concernant la BRI, les deux chefs d’Etat ont signé un Memorandum of Understanding (MoU) visant à promouvoir celle-ci avec des Etats du Continent, non seulement dans le transport mais dans différents domaines concernant le commerce, l’intégration des finances publiques et les échanges culturels.

Plus précisément, dix domaines de coopération ont été définis, incluant la promotion d’économies vertes, le développement de l’internet et des technologies numériques, les énergies d’avenir et l’utilisation du BeiDou Navigation Satellite System chinois. Ces projets sont déjà accueillis avec intérêt à un moment où le continent sud-américain cherche à sortir de la dépression écpnomique due au Covid. Par ailleurs, pour lutter contre la suprématie du dollar, les swaps ou échanges bilatéraux de devises seront sans attendre encouragés.

On peut prévoir que les perspectives de coopération avec la Chine seront attentivement étudiées en 2022 lors du prochain CELAC, Community of Latin American and Caribbean States (CELAC)

15/02/2022 De nouveaux variants du covid-19 découverts chez des rats d’égout

Comme leur nom l’indique, les rats d’égout rattus norveginicus se trouvent en abondance dans les égouts des grandes villes. Ils en sortent régulièrement, notamment pour explorer des dépôts d’ordures déposées sans précautions dans beaucoup de rues mal tenues. Ils peuvent être occasionnellement en contact avec des humains, notamment les égoutiers chargé de leur destruction. Dans les siècles précédents, on les avait non sans raison accusés de transmettre le bacille de la peste, yercinia pestis/

C’est pourquoi une nouvelle étude menée par des scientifiques américains suscite l’inquiétude. Ceux-ci annoncent (voir référence ci-dessous) avoir découvert un nouveau variant du coronavirus chez des rats vivants dans les égouts de la ville de New-York. Ils auraient pu être infectés par l’eau ou des excréments, apparemment sans conséquence pour leur santé.

Cette souche pourrait être transmise par les rats à l’homme, comme cela avait été le cas avec la chauve-souris dans le cas de l’actuelle épidémie de coronavirus.

Référence

https://www.nature.com/articles/s41467-022-28246-3

Tracking SARS-CoV-2 genetic diversity is strongly indicated because diversifying selection may lead to the emergence of novel variants resistant to naturally acquired or vaccineinduced immunity. To monitor New York City (NYC) for the presence of novel variants, we deep sequence most of the receptor binding domain coding sequence of the S protein of SARS-CoV-2 isolated from the New York City wastewater. Here we report detecting increasing frequencies of novel cryptic SARS-CoV-2 lineages not recognized in GISAID’s EpiCoV database. These lineages contain mutations that had been rarely observed in clinical samples, including Q493K, Q498Y, E484A, and T572N and share many mutations with the Omicron variant of concern. Some of these mutations expand the tropism of SARS-CoV-2 pseudoviruses by allowing infection of cells expressing the human, mouse, or rat ACE2 receptor. Finally, pseudoviruses containing the spike amino acid sequence of these lineages were resistant to different classes of receptor binding domain neutralizing monoclonal antibodies. We offer several hypotheses for the anomalous presence of these lineages, including the possibility that these lineages are derived from unsampled human COVID-19 infections or that they indicate the presence of a non-human animal reservoir.

13/02/2022 Coopération industrielle dans le spatial militaire français

Par le terme de spatial militaire, on entend aujourd’hui tous réseaux de satellites principalement dédiés à la transmission de communications comme à l’observation de la Terre et du domaine spatial proche à des fins militaires. On désigne aussi les programmes définissant le domaine de travail de ces équipements au service des forces armées respectives.

La France dispose aujourd’hui de trois satellites militaires en charge du programme CSO (Composante Spatiale Optique) sous la tutelle de la DGA (Direction Générale de l’Armement). Les industriels français en charge de ces programmes sont Airbus Space et Thales Alenia Space (TAS). Ils se livraient jusqu’à présent à une concurrence féroce, excluant toute coopération.

Aujourd’hui cependant les deux entreprises vont signer un accord pour mettre en place, toujours sous l’égide de la DGA, une équipe industrielle commune dans l’observation spatiale. Elle sera en charge du programme IRIS (deux satellites), qui succédera à CSO (Composante Spatiale Optique, trois satellites) et du programme « Céleste ». Le premier proposera des capacités d’observation optique renouvelées , tandis que le second devra améliorer le renseignement d’origine électromagnétique, c’est-à-dire la captation de signaux en tous genre

La ministre des Armées Florence Parly a donné son approbation à ce programme lors d’un comité ministériel d’investissement qui s’est tenu en décembre dernier et qui a entériné une co-maîtrise d’oeuvre Airbus Space et TAS sur IRIS. Ce schéma industriel vaut également pour l’export où les deux entreprises se livraient une concurrence souvent contre-productive.

Un schéma industriel commun est également en train d’être étudié sur le même modèle pour le programme CELESTE, qui succédera à la constellation de trois satellites CERES (Capacité de renseignement électromagnétique spatiale). Cette double opération (IRIS et CELESTE) a enterré pour un certain temps l’idée des pouvoirs publics de fusionner les deux constructeurs.

Pour en savoir plus

CSO https://fr.wikipedia.org/wiki/Composante_spatiale_optique. La Composante Spatiale Optique (CSO) est une série de trois satellites de reconnaissance optique faisant partie du programme d’armement français MUSIS (Multinational Space-based Imaging System). Déployés entre 2018 et 2022, ceux-ci doivent succéder, avec des performances accrues, aux satellites de génération précédente, Helios 2.

Voir aussi en date du 16 octobre 2020 https://www.nextinpact.com/article/44167/le-renseignement-spatial-evolue-rapidement-france-va-deployer-nouveaux-satellites. Ce dernier article devra être actualisé sur la base du présent article

13/02/2022. L’Otan sur tous les fronts

L’Otan, dont on ne saluera jamais assez l’altruisme, s’est penchée sur le problème de la dépendance de l’Europe au gaz russe, a rapporté le journal espagnol La Vanguardia (accès payant).

L’Organisation étudie la possibilité de construire un gazoduc entre l’Espagne et la France, qui relierait la Catalogne espagnole à l’Allemagne et permettrait de réduire la dépendance de l’Europe centrale au gaz russe. Ceci se ferait en utilisant des réservoirs espagnols contenant déjà du gaz naturel liquéfié (GNL) américain importé.

Officiellement,Washington, par intermédiaire de l’Otan, tente ainsi de créer en Europe une coalition de pays importateurs de GNL américain afin de réduire la dépendance des pays d’Europe centrale, notamment de l’Allemagne, au gaz de Russie.

Les États-Unis ont proposé par ailleurs une nouvelle fois aux Allemands de bloquer le gazoduc Nord Stream 2 au profit d’un projet alternatif (alimenté autant que possible en GNL américain). Inutile préciser que celui-ci traverserait l’atlantique à bord de super-pétroliers gaziers américains.

Le plan général consiste à « transformer la péninsule Ibérique en plate forme de distribution capable d’affaiblir significativement la forte dépendance de l’Allemagne et de l’Europe centrale du gaz russe », indique le quotidien. L’option de relancer le projet abandonné de corridor gazier Midcat est également à l’étude « dans le nouveau contexte historique » pour acheminer du gaz algérien en Europe centrale. Il s’agit de repenser l’ancien projet du général de Gaulle des années 1950 pour livrer du gaz algérien dans les usines sur le Rhin. 

Le nouveau gazoduc envisagé par l’Otan devrait également acheminer en Europe centrale du gaz liquéfié regazéifié américain arrivant dans les terminaux côtiers espagnols. 

Il est prévu d’évoquer ce projet pendant une assemblée générale de l’Otan en juin. L’Allemagne étudierait sérieusement cette proposition, car elle souhaite diversifier les fournisseurs de GNL

Cependant, d’après les experts, l’Europe ne peut pas remplacer le gaz russe. Ni l’Algérie ni les pays asiatiques et a fortiori les Etats-Unis ne peuvent l’aider en ce sens. 

Le journal L’Avanguardia n’a pas précisé pourquoi l’Otan avait commencé à s’occuper des questions économiques de l’Europe.

Références

https://www.axegaz.com/gaz-naturel-liquefie/perspectives-du-gnl.php

https://totalenergies.com/fr/expertise-energies/projets/petrole-gaz/gnl/yamal-lng

Et si la russie coupait le gaz à l’europe https://korii.slate.fr/biz/energie-ukraine-invasion-russie-couper-gaz-europe-gnl-etats-unis-qatar-dependance-plan-b

12/02/2022 L’implantation de puces électroniques dans le cerveaux de singes tourne à la catastrophe

Il n’y a que de lointains rapports entre le tissu cérébral des primates constitué de milliards de neurones et de dizaines de milliards de synapses et des implants de puces électrotechniques destinées à combler certaines lacunes de ce tissu, lacunes dues soit à des accidents soit à des tumeurs.

Même si théoriquement aujourd’hui il est possible d’obtenir des neurones artificiels de taille comparable, connecter des circuits biologiques de dotés de fonctions complexes et encore mal connues et ceux de puces électroniques greffées dans le tissu cérébral au terme d’une opération nécessairement destructrice et faite très largement à l’aveugle n’a que peu de chances d’aboutir à des concordances suffisante pour que l’influx nerveux se transmette convenablement.

De telles opérations ne réussissent, non sans mal d’ailleurs, que lorsqu’il s’agit de circuits relativement simples, reliant une zone motrice bien identifiée du cortex moteur à un membre artificiel qui n’assurera que des mouvements élémentaires

Il fallait s’y attendre cependant. Le milliardaire Elon Musk a tenté l’expérience chez des singes. Des puces cérébrales conçues par sa société Neuralink, ont causé de graves dommages aux singes utilisés comme cobayes, à en croire une plainte déposée par un groupe de défense des animaux auprès du département américain de l’Agriculture.

Les primates ont enduré des « souffrances extrêmes » après s’être vu implanter des puces dans le cerveau. L’un d’entre eux a notamment perdu plusieurs doigts et orteils « peut-être à cause d’une automutilation ou d’un autre traumatisme non spécifié ». Un autre individu a développé une infection cutanée peu après la pose d’électrodes dans son cerveau, alors qu’un troisième a été pris de vomissements et de halètements, avant de « s’effondrer de fatigue ». Au total, 15 singes sur 23 ont dû être euthanasiés, selon la plainte du Physicians Committee for Responsible Medicine.

Si l’on en croit la communication d’Eurolink, celle-ci ne tardera pas cependant à recommencer.

Références

https://fr.sputniknews.com/20190718/connecter-les-cerveaux-aux-ordinateurs-une-startup-delon-musk-a-cree-des-technologies-speciales-1041713152.html

https://fr.sputniknews.com/20220212/lexperimentation-sur-les-puces-cerebrales-delon-musk-tourne-au-fiasco-1055116151.html