24/04/2024 Révolution en vue dans le domaine des liaisons interplanétaires

La NASA, l’agence spatiale américaine, et la Darpa l’agence de recherche du ministère de la Défense des États-Unis, ont récemment chargé Lockheed Martin et l’industriel du nucléaire BWX Technologies pour ressusciter un projet vieux de près de sept décennies: le développement d’une fusée à propulsion nucléaire.

Il s’agira d’ atteindre Mars en quarante-cinq jours, contre cent-cinquante avec les technologies existantes Mais aussi rallier la Lune en quelques heures.

Une fusée à propulsion nucléaire serait en effet jusqu’à trois fois plus efficace sur le plan énergétique qu’une fusée classique à propulsion chimique, qui combine du carburant avec un oxydeur. Elle diminuerait aussi les risques pour les astronautes et le poids des charges utiles à embarquer.

Lockheed Martin sera chargé de la conception, de l’intégration des composants et des essais de ce projet doté d’un budget d’environ 500 millions de dollars tandis que BWX Technologies développera le réacteur à fission nucléaire pour alimenter le moteur.

Le nouveau programme, baptisé Draco (Demonstration Rocket for Agile Cislunar Operations), «utilisera un combustible à base d’uranium faiblement enrichi pour alimenter un réacteur à fission qui divisera les atomes, chauffera de l’hydrogène liquide et projettera ce gaz à haute température à travers une tuyère de moteur pour obtenir la poussée nécessaire».

Le principal défi technique, selon le média scientifique Live Science, consiste à chauffer à 227°C l’hydrogène liquide, stocké à bord du vaisseau à -250°C, soit un écart de près de 500°C. Lors du vol d’essai prévu en 2027, un lanceur de l’US Space Force expédiera Draco entre 700 et 2.000 kilomètres dans l’espace, avant que le propulseur n’active son moteur nucléaire.

Disposant de deux mois de réserves de carburant, il pourra également tester, selon le média spécialisé Space News, le ravitaillement dans l’espace en hydrogène liquide stocké à une température proche du zéro absolu (-273,15°C). 

Le moteur ne devrait pas être plus dangereux pour l’équipage que ceux des sous-marins nucléaires

Note.

On notera que d’autres moyens de propulsion pour engins spatiaux sont actuellement à l’étude. Citons

-le «moteurs à détonation rotative», ou rotating detonation rocket engine (RDRE) 

https://korii.slate.fr/tech/espace-reacteur-detonation-rotative-nasa-revolutionnaire-fusee-test-records-poussee-duree

-l’Electrostatique de Charles Buhler
https://korii.slate.fr/tech/ex-ingenieur-nasa-decouverte-propulsion-revolution-sans-carburant-recherche-moteur-energie-electrostatique-charles-buhler-voyage-espace

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