Aujourd’hui la priorité de Washington n’est plus d’empêcher la Russie de se rapprocher économiquement des Etats de l’Union européenne (UE). C’est dans la cadre de cette première priorité que des services secrets dépendant de l’US Army avaient été autorisés à détruire le gazoduc destiné à apporter du gaz russe en Allemagne et en Europe du nord.
Il est certain que ce sabotage a ruiné tous les espoirs de partenariat entre l’Europe et la Russie pour exploiter les futures ressources agricoles et minières qui se découvriront en Sibérie à la suite du réchauffement climatique en cours. Mais là n’est plus l’urgence pour les Etats-Unis.
L’urgence est ce que l’on a nommé le confinement de la Chine. Celui-ci implique d’empêcher l’UE, du fait de son appartenance à l’Otan qui la paralyse, de se rapprocher des principaux Etats moteurs de l’Eurasie – la Chine, la Russie et l’Inde, qui semblent décidés à construire le plus grand environnement de libre-échange et de connectivité au monde.
Celui-ci associera plus de trois milliards de personnes. L’Iran devrait s’y joindre, si elle échappait à la dictature des mollahs. La pleine participation de l’Inde, jusqu’ici très prudente, sera l’évènement le plus notable.
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Concrètement l’Asie du Sud-Est était au centre des relations internationales pendant toute la semaine du 11 décembre 2022, à savoir trois sommets consécutifs : le sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN) à Phnom Penh, le sommet du Groupe des Vingt (G20) à Bali et le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok.
Dix-huit nations constituant environ la moitié de l’économie mondiale étaient représentées au premier sommet de l’ASEAN depuis la pandémie de Covid-19 : les 10 pays membres de l’ASEAN, le Japon, la Corée du Sud, la Chine, l’Inde, la Russie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les États-Unis y participaient à titre d’observateurs.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a choisi d’exprimer ce qui pour lui était vraiment significatif à la fin de ce sommet. Il y a souligné comment l’OTAN, c’est-à-dire les Etats-Unis et l’Europe « veulent militariser la région afin de contenir les intérêts de la Russie et de la Chine dans l’Indo-Pacifique ». Il y a regretté le fait que l’Occident, via l’alliance militaire de l’OTAN, n’accepte l’ASEAN que nominalement tout en promouvant un programme de désordre selon lui complètement « confus ».
» Ce qui est clair cependant, c’est que l’OTAN s’est déplacée vers les frontières russes à plusieurs reprises et a maintenant déclaré au sommet de Madrid qu’elle avait assumé la responsabilité mondiale de la surveillance de cette frontière. «
Cela conduit à cette conclusion : « L’OTAN déplace sa ligne de défense vers la mer de Chine méridionale et recherche ainsi le confinement de la Chine ».
Pékin fait la même évaluation.
Europe Solidaire 