Les récents témoignages provenant de jeunes militaires russes engagés dans l’opération militaire spéciale de Vladimir Poutaine en Ukraine posent une première question. Comment se fait-il que le commandement russe ne censure-t-il pas la diffusion sur internet de tels propos ?
On y répond qu’il est impossible aujourd’hui d’empêcher celui qui accepte d’en courir le risque d’utiliser Internet pour s’adresser au monde entier. C’est évidemment faux. Il existe des logiciels qui permettent de désactiver certains propos tout en laissant à l’auteur de ceux-ci l’usage de son portable. Manifestement Moscou a intérêt à laisser penser que l’armée russe est sur la voie de la décomposition, alors qu’elle était considérée y compris aux Etats-Unis comme la deuxième puissance militaire au monde après la leur.
En seconde question, pourquoi Vladimir Poutine paraît-il s’inquiéter d’échanges sur Internet pouvant laisser penser que son armée est affaiblie alors qu’elle dispose d’une panoplies d’armes conventionnelles et nucléaires tactiques bien plus efficaces que celles des occidentaux. C’est ainsi que les missiles et les drones militaires russes sont dotés de logiciels d’intelligence artificielle encore supérieurs à ceux des américains et bien évidemment à ceux des chinois.
Une réponse possible à ces questions serait que Moscou aurait intérêt à laisser penser qu’il s’est considérablement affaibli au plan militaire. En premier lieu cela rassurerait les opinions publiques de ses partenaires des BRICS qui n’ont nulle envie de laisser entraîner dans une course à l’armement interminable. En second lieu, les gouvernements européens eux-mêmes auraient plus du mal à faire admettre de leurs oppositions de nouvelles dépenses militaires menaçant directement la Russie, y compris dans le domaine spatial, si celle-ci avait perdu de sa puissance.