Peut-on poursuivre une guerre en reconnaissant d’avance qu’elle ne peut être gagnée. Sans doute pas. C’est pourtant à ce dilemme que sont aujourd’hui confrontées les forces ukrainiennes (UAF) et le président Volodymyr Zelinsky ? Engagés dans la bataille du Donbas, ils se refusent à admettre qu’ils ne pourront rien à terme contre l’armée russe.
Beaucoup à Kyiv pensent aujourd’hui le contraires. Ils espèrent que face à un conflit se prolongeant, et confronté à une opposition interne croissante, Vladimir Poutine se décourage et se retire de son propre gré.
Mais ils ne semblent pas se rendre compte du fait que cette perspective favorable, à supposer qu’elle se produise, demanderait plusieurs années et exigerait un prix du sang considérable. Aucun ukrainien raisonnable ne voudrait admettre que le Donbass puisse justifier de tels sacrifices.
Certes les premiers jours de l’offensive, l’armée russe avait multiplié les erreurs, en attaquant simultanément sur quatre axes sans les moyens de communication nécessaires. et ne soupçonnant la résistance des Ukrainiens en milieu urbain, lequel est favorable à la destruction des blindés. Précédemment les grandes maouvres russes, rappelons le, avaient été conduites en terrain ouvert.
Après un mois d’engagement et des pertes semble-t-il considérables, il est apparu à Moscou que conquérir Kyiv était momentanément hors de portée. D’où cette retraite sur le Donbass, beaucoup plus facile d’accès et dépourvu de villes importantes..
Aujourd’hui l’objectif russe serait semble-t-il de détruire une poche militaire ukrainienne d’environ 40.000 hommes qui s’est formée dans la région. Mais Moscou ne s’arrêtera pas la.