15/05/2024 Les super-sens des dauphins

Des études récentes ont montré que les dauphins sont dotés de trois « super-sens » jusqu’ici mal connus. Il s’agit de la perception des champs magnétiques, de la perception des champs électriques et de l’écholocalisation .

  • La perception des champs magnétiques a été découverte en 1981, quand des chercheurs identifièrent dans les cerveaux de dauphins morts par échouement des fragments de magnétite. Il s’agit d’une espèce minérale composée d’oxyde de fer(II,III), de formule Fe3O4 (parfois écrit FeO·Fe2O3), avec des traces de magnésium Mg, de zinc Zn, de manganèse Mn, de nickel Ni, de chrome Cr, de titane Ti, de vanadium V et d’aluminium Al.

La magnétite est un matériau ferrimagnétique. Elle met le dauphin en relation avec le champ magnétique de la terre. Celui-ci est d’intensité variable selon les zones de navigation du dauphin. Cette fonction permet donc au dauphin de se localiser à condition qu’il en ait conservé une carte en mémoire. Il s’est doté de cette carte dès son enfance, en navigant de conserve avec des adultes. Quand le champ faiblit, le dauphin risque de s ‘échouer.

  • La perception des champs électriques permet au dauphin de recueillir les faibles champs électriques émis par leurs muscles et leurs squelettes quand ils nagent en bande. La capacité d’électroréception a été mise en évidence en 2012. Il a été découvert que le dauphin, comme beaucoup p d’autres animaux marins, posséde sur le rostre quelques petites cavités (vibrissal crypts )emplies de vaisseaux sanguins capables de détecter les champs électriques provenant de congénères ou de proies
  • Quant à l’écholocation , la fonction la mieux étudiée, elle résulte du fait que les dauphins en se déplaçant émettent des séries de « cliks » à l’aide de «  lèvres soniques » placées dans leurs narines. Hautement directionnels, ces sons se déplacent vers l’avant. Quant ils rencontrent un objet, ils sont renvoyés vers l’arrière, permettant à l’animal de détecter des obstacles à plus de 75m de distance et de se positionner en synchronisation avec ses congénères.

Pour en savoir plus, voir

https://theconversation.com/discovering-the-world-of-dolphins-and-their-three-super-senses-224884

https://www.nationalgeographic.com/science/article/dolphin-detects-electric-fields-with-ex-whisker-pits

15/05/2024 La Chine réalise une puce quantique de 504 qubits

Des scientifiques chinois ont franchi une étape majeure dans le domaine de l’informatique quantique en développant une puce quantique de 504 qubits qu’ils ont nommé XIAOHONG. Il devrait s’agir d’un pas significatif dans la réalisation d’ordinateurs quantiques aux capacités de calcul considérables.

Rappelons que contrairement aux ordinateurs traditionnels qui utilisent des bits classiques pouvant avoir comme valeur 0 ou 1, les  ordinateurs quantiques utilisent des bits quantiques ou qubits qui peuvent exister simultanément dans plusieurs états. Cette caractéristique permet aux ordinateurs quantiques d’effectuer des calculs en parallèle, offrant ainsi des vitesses de traitement potentiellement inégalées.

Les puces quantiques chargées de manipuler et de stocker l’information sont conçues pour contenir un certain nombre de qubits qui peuvent être utilisés pour effectuer différentes opérations propres à la physique quantique, telles que l’intrication, la superposition et l’opération logique quantique. Plus le nombre de qubits dans une puce quantique est élevé, plus elle est capable d’effectuer des calculs complexes et de résoudre des problèmes difficiles.

Par ailleurs, maintenir la cohérence quantique des qubits est un élément essentiel pour le fonctionnement fiable des puces quantiques. Il s’agit de la capacité des qubits à conserver leurs états superposés et intriqués pendant une durée suffisamment longue pour l’exécution d’opérations quantiques précises et fiables.

Mais maintenir cette cohérence sur une période de temps suffisamment longue constitue l’un des principaux défis techniques dans la construction de puces quantiques dotées d’un grand nombre de qubits. Cela est dû à divers facteurs environnementaux et internes qui peuvent perturber la cohérence quantique des qubits, conduisant à un phénomène appelé décohérence.

Les facteurs environnementaux comprennent les variations de température, les vibrations mécaniques, les champs électromagnétiques externes et d’autres interférences extérieures qui peuvent perturber les états quantiques fragiles des qubits. Les facteurs internes comprennent les imperfections dans les matériaux des puces quantiques, les fluctuations de courant et d’autres sources de bruit interne.

Afin de réduire les risques de décohérence, on utilise diverses techniques d’ingénierie pour isoler les qubits de leur environnement, réduire les sources de bruit et améliorer la stabilité des opérations quantiques. Cela comprend l’utilisation de matériaux supraconducteurs pour réduire la dissipation d’énergie et maintenir des températures extrêmement basses, ainsi que l’élaboration de protocoles de correction d’erreurs quantiques pour détecter et corriger les erreurs résultant de la décohérence.

Récemment, des chercheurs chinois ont usé de ces approches pour développer la puce nommée Xiaohong qui est désormais considérée comme la plus grande puce quantique construite par la Chine à ce jour. Avec ses 504 qubits, elle vise à optimiser les performances des plateformes informatiques quantiques basées sur le Cloud, offrant ainsi aux chercheurs du monde entier la possibilité de mener des recherches sur des problèmes complexes et d’accélérer l’application de l’informatique quantique dans divers domaines.

Autrement dit, l’objectif de Xiaohong n’est pas de rivaliser directement avec les technologies avancées des États-Unis, mais plutôt de stimuler le développement de l’informatique quantique à l’échelle mondiale.

Les scientifiques derrière la conception de Xiaohong ont notamment exprimé leur espoir que cette puce contribuera au développement de systèmes de mesure et de contrôle informatique quantique à grande échelle (QCMCS). Ces systèmes joueront un rôle crucial dans la connexion entre les ordinateurs traditionnels et quantiques, permettant ainsi une intégration plus fluide des capacités quantiques dans les environnements informatiques classiques

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NB On sait qu’il avait été dit précédemment aux Etats-Unis que le pays qui maitrisera le premier les ordinateurs quantique maitrisera le monde

15/05/2024 Formes possibles de l’univers

Depuis des décennies, les scientifiques débattent de la forme que pourrait avoir l’univers. Une nouvelle étude, publiée dans le journal Physical Review Letters, suggère qu’il n’est pas forcément une étendue ouverte et qu’il pourrait s’apparenter à une galerie des glaces illimitée.

Le groupe international de cosmologistes responsable de l’étude, la COMPACT Collaboration, n’a pas pu établir une topologie précise mais en se basant sur des données portant sur le rayonnement du fond cosmique de l’univers il est parvenu à la conclusion que celui-ci pourrait avoir des formes très exotiques. Une forme incurvée  de croissant ou donut n’est pas exclue, ni même des topologies encore plus complexes, par exemple une  forme dite «tore de dimension 3»..

Cette forme ferait en sorte que, quelle que soit la taille de l’univers, si l’on regardait assez longuement c’est-a-dire assez profondément, on finirait par voir l’arrière de sa tête.

Un univers en forme de dimension 3 pourrait créer d’autres sortes d’illusions par exemple en faisant voir la même partie de l’univers à différents endroits du ciel.

Référence
https://journals.aps.org/prl/abstract/10.1103/PhysRevLett.132.171501

14/05/2024 La Cryptographie postquantique

.. En décembre 2022 Emmanuel Macron avait surpris beaucoup de monde en faisant allusion à la cryptographie post-quantique et à son intérêt dans les communications diplomatiques.

Ce terme désigne de nouveaux algorithmes, plus sécurisés, qui devraient résister à la révolution imminente de  l’ordinateur quantique. Ceux-ci pourront effectuer des calculs à une vitesse  beaucoup plus élevée que l’informatique actuelle. Ils pourront aussi décrypter rapidement des données chiffrées.

Les chiffrements symétriques et assymétriques seront tous les deux affectés. Le chiffrement symétrique utilise une seule clé pour chiffrer et déchiffrer les données protégées. Ce chiffre doit donc être communiqué à toutes les personnes qui ont besoin d’y accéder. Dans ce cas, la solution est simple. Il suffit pour protéger les données d’augmenter la taille de la clé, c’est-à-dire le nombre de ses caractères, sans changer l’algorithme

Mais ce sera le chiffrement asymétrique qui sera particulièrement vulnérable Celui-ci est basé sur deux clés, une clef privée et une clef publique. La clé publique du destinataire sert à chiffrer les données qui lui sont envoyées, et seule sa clé privée  permet de les déchiffrer. Cette méthode est utilisée pour les échanges sécurisés, y compris les messageries instantanées.

C’est ici qu’intervient le message du président de la République. La cryptographie post-quantique désigne de nouveaux algorithmes de chiffrement qui résistent à l’ordinateur quantique. De plus, leur fonctionnement n’implique pas l’utilisation d’un ordinateur quantique, ils peuvent être implémentés sur tous les appareils actuels.

Cette « cryptographie post-quantique » s’appuie sur une solution développée par CryptoNext Security, une start-up issue de l’Inria, du CNRS et de l’université Paris-Sorbonne.

Le message a été envoyé le 30 novembre et chiffré grâce aux algorithmes Crystals-Dilithium, sélectionné notamment par le NIST (organisme de standardisation américain), et Frodo-Kem, un parmi plusieurs sélectionnés par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Les algorithmes choisis seront certainement intégrés à une future norme, que le gouvernement souhaite déployer rapidement.

Le communiqué indique que « le Gouvernement français présentera, d’ici la fin du premier trimestre 2023, un premier plan d’action, intégrant une méthodologie et un calendrier de migration vers la cryptographie post-quantique de ses infrastructures critiques ».

14/05/2024. Le renouveau du patriotisme russe

Les correspondants de presse occidentaux qui peuvent enquêter en Russie s’étonnent de voir que la population civile dans sa profondeur semble admettre le nombre important de morts enregistré par l’armée russe lors de ses récentes offensives en Ukraine. L’opinion déplore ces pertes mais n’en tire absolument pas un argument pour obtenir des autorités une cessation des combats.

Certains comparent cet état d’esprit à celui qui régnait, tant en France qu’en Allemagne, durant les quatre années de la première guerre mondiale et notamment à la fin de celles-ci, où les pertes humaines et les destructions furent particulièrement sévères  L’opinion dans son ensemble n’a jamais reproché aux gouvernement de se battre pour sauvegarder des valeurs nationales jugées supérieures aux intérêts particuliers.

Certes, un nombre important de jeunes citoyens russe appartenant aux classes aisées fuient les exigences de la conscription en se réfugiant temporairement en Biélorusse ou dans les Etats frontières, mais il ne s’agit pas d’une révolte généralisée susceptible d’inquiéter Moscou.

Un texte récent de l’historien russe Dmitri Trenin cité par DeDefensa traduit bien cet état d’esprit. On en trouvera ici les principaux passages :


Deux ans et demi après le début de sa guerre contre l’Occident en Ukraine, la Russie se trouve certainement sur la voie d’une nouvelle perception d’elle-même.

Cette tendance était en réalité antérieure à l’opération militaire, mais s’est par la suite fortement intensifiée. Depuis février 2022, les Russes vivent dans une toute nouvelle réalité. Pour la première fois depuis 1945, le pays est véritablement en guerre, avec d’âpres combats le long d’une ligne de front de 2 000 kilomètres, non loin de Moscou. Belgorod, centre provincial proche de la frontière ukrainienne, est continuellement soumis à des attaques meurtrières de missiles et de drones de la part des forces de Kiev.

Pourtant, Moscou et d’autres grandes villes continuent comme s’il n’y avait pas de guerre, et (presque) pas de sanctions occidentales non plus. Les rues sont pleines de monde et les centres commerciaux et les supermarchés offrent l’abondance habituelle de biens et de produits alimentaires.

Cependant la partie du pays qui vit apparemment « en paix » est sensiblement différente de ce qu’elle était avant le début du conflit ukrainien. Le centre d’intérêt central de la Russie post-soviétique – l’argent –  n’a bien sûr pas été éliminé, mais il a certainement perdu sa domination incontestable. Lorsque de nombreuses personnes – non seulement des soldats mais aussi des civils – sont tuées, d’autres valeurs non matérielles reviennent. Le patriotisme, vilipendé et ridiculisé au lendemain de l’effondrement de l’Union soviétique, réapparaît en force. En l’absence d’une nouvelle mobilisation, des centaines de milliers de ceux qui signent des contrats avec l’armée sont motivés par le désir d’aider le pays. Pas seulement par ce qu’ils peuvent en tirer.

….

Politiquement, il n’y a aucune opposition à proprement parler contre le système actuel. Les deux tiers des jeunes hommes qui ont quitté la Russie en 2022 par crainte d’être mobilisés sont revenus, certains d’entre eux assez aigris par leur expérience à l’étranger. De nombreux hommes d’affaires libéraux progressistes n’appartiennent plus à la Russie ; leur volonté de conserver leurs actifs en Occident a fini par les séparer de leur pays d’origine.

. En Russie, un nouveau modèle d’homme d’affaires de niveau intermédiaire est en train d’émerger : celui qui combine argent et engagement social et qui construit son avenir à l’intérieur du pays.

La culture politique russe revient à ses fondamentaux. Contrairement à celui de l’Occident il est basé sur le modèle de la famille. Il y a de l’ordre et il y a une hiérarchie ; les droits sont contrebalancés par les responsabilités ; l’État n’est pas un mal nécessaire mais le principal bien public et la valeur sociétale suprême. La vie politique, au sens occidental du terme, faite de compétition constante et souvent sans limites, est considérée comme égoïste et destructrice ; au lieu de cela, ceux qui sont chargés de diriger l’État sont censés arbitrer, assurer l’harmonie des divers intérêts, proposer des objectifs généraus, etc.

Bien entendu, il s’agit là d’un idéal plutôt que d’une réalité. En réalité, les choses sont plus complexes et compliquées, mais la culture politique traditionnelle, à sa base, est bien vivante, et les 30 à 40 dernières années, bien que extrêmement instructives et percutantes, ne l’ont pas bouleversée.

L’attitude de la Russie à l’égard de l’Occident est également complexe. Il y a une appréciation de la culture occidentale classique et moderne (mais pas postmoderne), des arts et de la technologie et, dans une certaine mesure, du niveau de vie. Récemment, l’image positive et intacte de l’Occident en tant que société a été gâchée par la promotion agressive des valeurs LGBTQ, de la culture de l’annulation (cancel culture), etc. Ce qui a également changé, c’est la vision des politiques occidentales, de la politique et surtout des hommes politiques, qui ont perdu le respect que la plupart des Russes avaient autrefois pour eux. ante. Cela n’a pas conduit les Russes à considérer les Occidentaux comme des ennemis, mais l’Occident politique et médiatique est largement considéré ici comme un foyer d’adversaires.

Il existe un besoin évident d’un ensemble d’idées directrices sur « qui nous sommes », « où nous en sommes dans ce monde » et « où nous allons ». Cependant, le mot « idéologie » est trop étroitement lié dans l’esprit de beaucoup à la rigidité du marxisme-léninisme soviétique. Ce qui émergera finalement sera probablement construit sur le fondement des valeurs des religions traditionnelles, à commencer par l’orthodoxie russe, et inclura des éléments de notre passé, y compris les périodes pré-Pétrine, impériale et soviétique. La confrontation actuelle avec l’Occident rend impérative l’émergence d’une sorte de nouveau concept idéologique, dans lequel la souveraineté et le patriotisme, le droit et la justice jouent un rôle central. La propagande occidentale le qualifie de manière péjorative de « poutinisme », mais, pour la plupart des Russes, il peut être simplement décrit comme « la voie de la Russie ».

Bien sûr, il y a des gens mécontents des politiques qui les ont privés de certaines opportunités. Surtout si les intérêts de ces personnes résident en grande partie dans l’argent et la richesse individuelle. Ceux de ce groupe qui ne sont pas allés à l’étranger restent assis tranquillement, nourrissent des appréhensions et espèrent en privé que d’une manière ou d’une autre, quel qu’en soit le prix pour les autres, le « bon vieux temps » revienne. Ils risquent d’être déçus. Quant aux changements au sein de l’élite, Poutine vise à insuffler du sang frais et de la vigueur dans le système.

Il ne semble pas qu’une sorte de « purge » soit à venir. Les changements seront néanmoins substantiels, compte tenu du facteur âge. La plupart des titulaires actuels des postes les plus élevés ont au moins 70 ans. D’ici six à dix ans, ces postes seront attribués à des jeunes. Veiller à ce que l’héritage de Poutine perdure est une tâche majeure pour le Kremlin. La succession n’est pas seulement une question de savoir qui finira par accéder à la première place, mais aussi de savoir quel type de « génération dirigeante » entrera en jeu.

Dimitri Trenine

13/06/2023. La France devra développer ses parcs d’énergie éolienne en mer

La France dispose aujourd’hui d’un parc de centrales atomiques à fission qui la met en tête de tous les autres pays ayant recours à ce type d’énergie. Elle compte 2 réacteurs de 900 MWe : 4 réacteurs du palier CP0 (4 à Bugey), et 28 réacteurs du palier CPY (4 à Tricastin, 6 à Gravelines, 4 à Dampierre, 4 à Blayais, 4 à Chinon, 4 à Cruas et 2 à Saint-Laurent). Ces centrales sont bien entretenues malgré les coûts et pourraient produire en toute sécurité pendant encore sans doute trente ans. La mise à l’arrêt de la centrale de Fessenheim a été une faute politique du gouvernement français d’alors.

Parallèlement la France a pris la tête des quelques pays ayant décidé de réaliser des centrales nucléaires à fusion contrôlée. Elle héberge à Cadarache le projet international ITER. Celui-ci (International Thermonuclear Experimental Reactor), fait partie de la 2ème génération de prototypes de tokamak. Quelques start up ayant investi dans ce programme ont annoncé avoir obtenue des durées de fusion prometteuses.

Rappelons que la fusion nucléaire fait partie des énergies dites « décarbonées ». Fusionner deux isotopes de l’hydrogène produit de l’hélium. Il ne s’agit pas de combustion, et il n’y a pas d’émission de CO2 dans cette réaction. Le tokamak est une technologie qui permet de confiner le plasma grâce à des champs magnétiques, dans une vaste enceinte torique où la fusion nucléaire peut avoir lieu.

La France doit faire plus pour atteindre la neutralité carbone

En France, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 et la loi énergie-climat (LEC) de 2019 ont fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de diversification des sources d’énergie, en cohérence avec les objectifs européens.

L’objectif de neutralité carbone en 2050 (autrement dit viser à ce que la France n’émette pas plus de gaz à effet de serre qu’elle n’en absorbe sur son territoire) et l’objectif de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France d’ici 2030 ont ainsi été inscrits dans la loi. Pour l’électricité, cela correspond à un objectif de 40% de la production électrique d’origine renouvelable en 2030.

Pour atteindre ces objectifs, l’État a défini deux feuilles de route, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

Dans ces conditions, augmenter la production d’électricité décarbonée pour atteindre la neutralité carbone en 2050 nécessite une électrification massive des usages faisant appel à l’électricité décarbonée.

En France, les émissions de gaz à effet de serre sont principalement générées par le recours aux énergies fossiles, qui représentent aujourd’hui près des deux tiers de la consommation en énergie finale. La décarbonation des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre (transports, résidentiel, industrie…) nécessitera de passer d’une utilisation d’énergie fossile à une utilisation d’électricité, qui devra être produite par des moyens de production décarbonés pour certains usages : véhicules électriques (au lieu de thermiques), pompes à chaleur (au lieu de chauffage au gaz ou au fioul), procédés industriels électrifiés… Il en résulte que le besoin en électricité provenant de sources décarbonées augmentera significativement dans les décennies à venir.

Ainsi, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) publiée en 2020 prévoit à l’horizon 2050 une augmentation en volume du besoin de production électrique à hauteur de 645 TWh.

Compte tenu à la fois de ce besoin croissant en électricité, d’une nécessaire diversification de nos moyens de production d’électricité pour rendre le mix électrique plus résistant face aux crises, du relatif vieillissement des centrales nucléaires existantes, et malgré les projets de nouvelles centrales nucléaires dont la première mise en service n’est pas envisagée avant 2035, il est indispensable de développer rapidement et massivement de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables. Ceux-ci comportent notamment l’éolien terrestre, le solaire et les énergies marines renouvelables (EMR), dont fait partie l’éolien en mer.

L’éolien en mer présente de nombreux atouts :

  • Un gisement important, permettant de remplir à horizon 2050 l’équivalent d’environ un quart des besoins en électricité en France
  • Une grande productivité, avec un facteur de charge de 45% en moyenne
  • Une technologie faiblement émettrice de CO2 (facteur d’émission entre 13 et 19 g eq CO2/kWh produit)
  • Une technologie toujours plus compétitive puisque le dernier appel d’offres éolien posé a été attribué à un tarif de 45€/MWh
  • Une technologie créatrice d’emplois, avec plus de 7500 emplois dans le secteur en France.

Le déploiement de nouvelles capacités de production d’énergie est réalisé selon les objectifs fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Révisée tous les cinq ans, elle définit la trajectoire du mix énergétique national pour les dix prochaines années. La PPE en vigueur couvre la période 2019-2028 et détermine les capacités de production à attribuer sur cette période. 

Afin de poursuivre le développement de l’éolien en mer, les objectifs suivants ont été annoncés en 2022 :
– objectif de 50 parcs en service représentant 40 GW installés en 2050 (discours du président de la République à Belfort le 10 février 2022) ;
-objectif de 2 GW attribués par an à partir de 2025 et de 20 GW attribués en 2030 (pacte entre l’Etat et la filière de mars 2022).

Lors des travaux sur la révision de la stratégie française pour l’énergie et le climat, le Gouvernement a publié, le 12 juin 2023, une trajectoire de déploiement de l’éolien en mer prévoyant la mise en service de 45 GW à l’horizon 2050 

Ces orientations ont vocation à être traduites, adaptées et précisées lors de la prochaine loi de production d’énergie et la révision de la PPE prévue en 2024.

13/06/2023 Les batteries électriques au sodium.

La dépendance de la future industrie française de la voiture électrique au lithium inquiétait beaucoup d’experts. Bien que le lithium soit présent dans de nombreux pays, c’est la Chine qui en comporte les plus grandes quantités exploitables à des coûts raisonnables. La France devrait-elle remplacer sa dépendance aux pays pétroliers par une dépendance à la Chine.

Il semble finalement que ce risque n’existera pas. Selon les informations disponibles à ce jour, le moteur à explosion fonctionnant à l’essence ou au gaz oil devraient pouvoir être remplacé par des moteurs à eau. Ceci ne veut pas dire qu’il suffirait de mettre de l’eau dans un réservoir pour faire tourner les futurs moteurs. Les réalités sont plus complexes.

On notera que la technologie sodium-ion a un défaut par rapport aux batteries lithium-ion : la densité énergétique est moindre. En d’autres termes, ces batteries contiennent moins d’énergie dans un même volume et un même poids qu’une batterie lithium-ion.

Ce seront la encore des industriels chinois qui produiront ces moteurs. Mais ils le feront associées avec des entreprises européennes, notamment Volkswagen.

Le site  Frandroid  fournit de nombreuses précisions sur ces sujets. On lira notamment

12/05/2024 La mise en service du LHC révélera-t-elle la réalité cachée du monde quantique ?

Beaucoup mettent encore en doute l’intérêt du plus grand accélérateur de particules mondial, le Large Hadron Collider du CERN. Depuis son entrée en service pourtant, il a entre autres permis de confirmer l’existence du boson de Higgs qui sert de fondement au modèle standard des particules élémentaires.

Mais aujourd’hui certains physiciens dont le Pr Alan Barr attendent de lui qu’il révèle la nature profonde de la réalité quantique, dont il donne une image si profondément troublante. L’année dernière, Barr et des collègues ont publié un article décrivant les résultats d’une expérience dans laquelle ils montraient que des paires de particules élémentaires nommées des top quarks pouvaient placés en état d’intrication quantique.

Voir référence ci-dessous

Ce n’était là que la première intrication qui pourrait ouvrir la voie à un nouveau regard sur la nature de l’univers. On peut maintenant se demander pourquoi la réalité telle que dépeinte par la mécanique quantique est si difficile à représenter. Tout semble tenir au fait que les expérimentateurs et les particules elles-mêmes semble disposer d’un libre arbitre. Il s’agirait là d’une réalité encore plus étrange que celle dépeinte par la mécanique quantique.

L’intrication est la clef qui permet d’ouvrir le monde quantique. Erwin Schrödinger l’avait bien compris en la nommant le « trait caractéristique de la nouvelle physique ». Elle assure un lien instantané entre les particules quantiques, aussi éloignées qu’elles puissent être dans l’univers . Exercer une action, telle une mesure, sur l’une se répercute instantanément sur l’autre. C’est ce qu’avait montré les expériences proposées par le physicien du Cern John Bell sous le nom d’inégalités de Bell dans les années 1960 .

Aujourd’hui les physiciens peuvent remettre à l’épreuve les inégalités de Bell dans l’environnement complexe et encore mal connu du LHC. Les résultats sont toujours les même.

Certains en déduisent, tel Vlatko Vedral de l’Université d’Oxford, qu’il faudrait examiner les effets de l’intrication, non seulement sur de grandes distances, mais aussi sur de très courtes distances c’est-à-dire au moins plusieurs quadri-millionièmes de mètre. Le LHC devrait pouvoir le faire.

De nouvelles particules pourraient apparaître. Elles seraient virtuelles car elles ne traduirait que des fluctuations d’amplitude dans les fluctuations d’énergie provenant du LHC. Mais elles pourraient aider à mieux comprendre ce qui se passe dans les trous noirs et peut-être au sein de l’énergie sombre qui impulse l’expansion de l’univers.

Bien plus, des expériences menées dans le LHC pourraient permettre de mieux préciser les nuances et les limites de la théorie quantique elle-même. Il pourrait en résulter une théorie « post-quantique » dont le besoin se fait de plus en plus sentir

Voir Newscientist Reality collider, Michael Brooks 27 april 2024 p. 32

 Référence

High Energy Physics – Experiment

[Submitted on 13 Nov 2023 (v1), last revised 17 Nov 2023 (this version, v2)]

Observation of quantum entanglement in top-quark pairs using the ATLAS detector

ATLAS Collaboration

We report the highest-energy observation of entanglement, in top−antitop quark events produced at the Large Hadron Collider, using a proton−proton collision data set with a center-of-mass energy of s√=13 TeV and an integrated luminosity of 140 fb−1 recorded with the ATLAS experiment. Spin entanglement is detected from the measurement of a single observable D, inferred from the angle between the charged leptons in their parent top- and antitop-quark rest frames. The observable is measured in a narrow interval around the top−antitop quark production threshold, where the entanglement detection is expected to be significant. It is reported in a fiducial phase space defined with stable particles to minimize the uncertainties that stem from limitations of the Monte Carlo event generators and the parton shower model in modelling top-quark pair production. The entanglement marker is measured to be D=−0.547±0.002 (stat.)±0.021 (syst.) for 340<mtt¯<380 GeV. The observed result is more than five standard deviations from a scenario without entanglement and hence constitutes both the first observation of entanglement in a pair of quarks and the highest-energy observation of entanglement to date.

Comments:45 pages in total, author list starting page 28, 4 figures, 2 tables, submitted to Nature. All figures including auxiliary figures are available at this http URL
Subjects:High Energy Physics – Experiment (hep-ex)
Report number:CERN-EP-2023-230
Cite as:arXiv:2311.07288 [hep-ex]
 (or arXiv:2311.07288v2 [hep-ex] for this version)
 https://doi.org/10.48550/arXiv.2311.07288 Focus to learn more

12/05/2024 Quelle était l’intelligence du Tyrannosaure  ou T.rex ?

On estime souvent que le degré d’intelligence ou capacité cognitive d’une espèce paléolitique donnée est fonction du nombre de neurones attribué aux individus de cette espèce, nombre lui-même déduit du volume de leur cerveau tel qu’estimé au vu de l’examen de leurs restes fossiles.

Ainsi , une étude récente dont nous publions ci-dessous les références et l’abstract, portant sur les cerveaux des dinosaures et ptérosaures du Mésozoïque montre que le plus connu de ceux-ci, le Tyrannosaurus rex  disposait d’une intelligence comparable à celle des babouins et macaques modernes. Par contre, les sauropodes et la plupart des dinosaures herbivores dits Ornithischiens (https://en.wikipedia.org/wiki/Ornithischia possédaient ne cage pelvique analogue à celle des oiseaux modernes et d’une physiologie ecothermique (à sang froid).

Cependant cette même étude met en doute la possibilité d’estimer la capacité d’adaptation, aujourd’hui considérée comme une forme d’intelligence essentielle, au nombre et à longueur relative des cellules neuronales. Des études plus larges et mieux intégrées s’imposent.

La même conclusion sera nécessaire dans l’étude de l’intelligence des espèces modernes

Référence

How smart was T. rex? Testing claims of exceptional cognition in dinosaurs and the application of neuron count estimates in palaeontological research

Kai R. CasparCristián Gutiérrez-IbáñezOrnella C. BertrandThomas CarrJennifer A. D. ColbourneArthur ErbHady GeorgeThomas R. Holtz JrDarren NaishDouglas R. WylieGrant R. Hurlburt

First published: 26 April 2024

https://doi.org/10.1002/ar.25459

Abstract

Recent years have seen increasing scientific interest in whether neuron counts can act as correlates of diverse biological phenomena. Lately, Herculano-Houzel (2023) argued that fossil endocasts and comparative neurological data from extant sauropsids allow to reconstruct telencephalic neuron counts in Mesozoic dinosaurs and pterosaurs, which might act as proxies for behaviors and life history traits in these animals. According to this analysis, large theropods such as Tyrannosaurus rex were long-lived, exceptionally intelligent animals equipped with “macaque- or baboon-like cognition”, whereas sauropods and most ornithischian dinosaurs would have displayed significantly smaller brains and an ectothermic physiology. Besides challenging established views on Mesozoic dinosaur biology, these claims raise questions on whether neuron count estimates could benefit research on fossil animals in general. Here, we address these findings by revisiting Herculano-Houzel’s (2023) work, identifying several crucial shortcomings regarding analysis and interpretation. We present revised estimates of encephalization and telencephalic neuron counts in dinosaurs, which we derive from phylogenetically informed modeling and an amended dataset of endocranial measurements. For large-bodied theropods in particular, we recover significantly lower neuron counts than previously proposed. Furthermore, we review the suitability of neurological variables such as neuron numbers and relative brain size to predict cognitive complexity, metabolic rate and life history traits in dinosaurs, coming to the conclusion that they are flawed proxies for these biological phenomena. Instead of relying on such neurological estimates when reconstructing Mesozoic dinosaur biology, we argue that integrative studies are needed to approach this complex subject.

11/05/2024 Détection d’une atmosphère autour d’une planète extra-solaire située à 41 années-lumière de la Terre.

Cette planète est trop éloignées pour que des terriens puissent espérer s’y rendre un jour. De plus la température et la composition de son atmosphère la rendrait mortelle pour toute forme de vie comparable à la vie terrestre.

Néanmoins l’observation est intéressante car elle montre que des exoplanètes peuvent durablement être entourées de gaz atmosphériques

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Des chercheurs utilisant le télescope spatial James-Webb ont récemment repéré des gaz atmosphériques entourant 55 Cancri e, une exoplanète rocheuse extrêmement chaude située à 41 années-lumière de la Terre. Cette découverte constitue la preuve la plus convaincante à ce jour de l’existence d’une atmosphère autour d’une planète rocheuse en dehors de notre Système solaire. Elle ouvre de nouvelles perspectives sur la compréhension des planètes situées au-delà de notre Système solaire et pourrait nous aider à mieux caractériser les conditions atmosphériques et les propriétés des super-Terres chaudes, enrichissant ainsi notre connaissance de la diversité des planètes peuplant l’Univers.

L’auteur de l’étude publiée dans la revue Nature est Renyu Hu du Jet Propulsion Laboratory

A secondary atmosphere on the rocky Exoplanet 55 Cancri e

Nature (2024)

  • Abstract

Characterizing rocky exoplanets is a central endeavor of astronomy, and yet the search for atmospheres on rocky exoplanets has hitherto resulted in either tight upper limits on the atmospheric mass1–3 or inconclusive results4–6. The 1.95-REarth and 8.8-MEarth planet 55 Cnc e, with a predominantly rocky composition and an equilibrium temperature of ~2000 K, may have a volatile envelope (containing molecules made from a combination of C, H, O, N, S, and P elements) that accounts for up to a few percent of its radius7–13. The planet has been observed extensively with transmission spectroscopy14–22, and its thermal emission has been measured in broad photometric bands23–26. These observations disfavor a primordial H2/He-dominated atmosphere but cannot conclusively determine whether the planet has a secondary atmosphere27,28. Here we report a thermal emission spectrum of the planet obtained by JWST’s NIRCam and MIRI instruments from 4 to 12 μm. The measurements rule out the scenario where the planet is a lava world shrouded by a tenuous atmosphere made of vaporized rock29–32, and indicate a bona fide volatile atmosphere likely rich in CO2 or CO. This atmosphere can be outgassed from and sustained by a magma ocean.