06/05/25 Un projet de centrale nucléaire chinoise sur la Lune

La Chine, déjà leader avec la France dans la construction de réacteurs nucléaires, prévoit désormais de construire une centrale nucléaire sur la Lune. Avec le projet Chang’e-8, elle envisage d’y installer une centrale électrique destinée à alimenter une base lunaire habitée : la Station Internationale de recherche lunaire (ILRS), un projet développé avec la Russie qui devrait voir le jour d’ici 2030.

L’objectif de l’ILRS est d’installer un laboratoire scientifique à la surface de la Lune et/ou en orbite autour de celle-ci. La station sera occupée périodiquement par des équipages. Annoncé en mars 2021, ce programme comprend une phase de reconnaissance jusqu’à 2025 regroupant les missions robotiques des deux pays déjà programmées et une phase de construction entre 2025 et 2035 destinée à mettre au point les technologies et mettre en place les équipements nécessaires aux équipages. C’est au cours de la troisième phase qu’auront lieu les séjours d’équipages à la surface de la Lune

L’approvisionnement en énergie de l’ILRS est l’un des grands thèmes de réflexion des chercheurs. D’après Interesting Engineering, l’énergie nucléaire semble être l’option la plus solide, bien que d’autres sources d’énergie soient envisagées. Mais il ne faut pas oublier que les conditions lunaires ne sont pas les mêmes que sur Terre. Pour cela, la Chine compte sur l’expertise russe en matière de technologies spatiales. Wu Weiren, concepteur en chef du programme d’exploration lunaire chinois, considère même que la Russie est « en tête du monde, devant les États-Unis » dans ce domaine.

Néanmoins, pendant que la Chine et la Russie avancent sur le projet ILRS, les États-Unis poursuivent leur propre retour sur la Lune via le programme Artemis. La Nasa prévoit d’y envoyer deux astronautes en 2027 et d’y construire une base durable. Celle-ci pourrait être alimentée par de vastes fermes solaires, bien que la piste du nucléaire ne soit pas écartée

.La Chine aux portes d’un nouveau chapitre de la conquête spatiale

Avec son projet Chang’e-8, la Chine semble vouloir se donner les moyens de ses ambitions. Dans la conquête spatiale, le pays est devenu un acteur incontournable, s’érigeant au même rang que les puissances établies depuis plusieurs décennies comme les États-Unis. Après être devenue en 2003 le troisième pays à envoyer un humain dans l’espace grâce à la mission Shenzhou 5, elle fut aussi la deuxième nation à faire atterrir un rover sur Mars

Si la Chine parvenait à construire une centrale nucléaire sur la Lune, elle pourrait transformer l’avenir de l’exploration spatiale. Cela ouvrirait la voie à des opérations spatiales à grande échelle, incluant la production d’énergie et le transport de marchandises. Comme ceux de la Nasa, les chercheurs chinois envisagent également la possibilité d’exploiter les ressources lunaires, notamment son régolithe riche en hélium-3, un isotope rare qui pourrait servir de combustible pour la fusion nucléaire.

Inutile de préciser que ces divers programmes alimenteront un besoin de lanceurs lourds récupérables dont les nations spatiales n’ont pas encore proposé de versions fiables. La française Arianespace devra absolument faire partie des partenaires crédibles.

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