Le réacteur WEST (Tungsten Environment in Steady-state Tokamak,, basé en France, est resté allumé pendant 6 minutes à 50 millions de degrés. Ce réacteur à fusion expérimental est opéré par le CEA francais. Il fait partie d’un groupe de Recherche dit CICLOP Coordination on International Challenges on Long duration OPeration rattaché l’Agence Agence internationale de l’énergie atomique Un bulletin d’information est en cours de rédaction et sera publié dans les prochaines semaines
Selon Xavier Litaudon, membre du CEA et président de CICLOP, il s’agit d’un excellent résultat. Remi Dumont, également membre du CEA et chef de l’ Experimentation & Plasma Development Group dépendant de l’Institute for Magnetic Fusion Research a été le coordonnateur scientifique de l’expérience . Il parle de « résultat spectaculaire »;
C’est en effet la promesse d’une énergie décarbonée et quasi illimitée qui se précise à l’échelle du siècle . Pour y parvenir, il faut créer un soleil artificiel , ce qui consiste à reproduire, en laboratoire, les réactions physiques ayant lieu au cœur du soleil et des étoiles.
L’une de ces installations, basée en France, vient de battre un record. Lors d’un test effectué lors de ce printemps 2024, le réacteur WEST est resté allumé à 50 millions de degrés pendant exactement 6 minutes, a-t-on appris le 6 mai. Ceci dans un dans un « tokamak ».
Rappelons que le plus gros projet de réacteur à fusion nucléaire du monde est ITER, situé à Cadarache, dans le sud de la France, avec un budget estimé à 19 milliards d’euros. Encore en construction, et programmé pour la décennie 2030, il devra monter à 150 millions de degrés et parvenir à s’auto-entretenir. C’est-à-dire, générer plus d’énergie qu’on lui en insère afin que le réacteur se maintienne lui-même dans le temps et qu’il soit rentable énergétiquement.
D’ici sa première réaction de fusion, de petits réacteurs du même genre, continuent d’expérimenter afin de résoudre peu à peu les problèmes physiques du procédé. Ce n’est pas la première fois qu’un réacteur à fusion nucléaire atteint 50 millions de degrés. En Corée, le tokamak est monté à 100 millions de degrés en 2023, mais pendant 30 secondes puis, en 2024, durant 48 secondes. Les 6 minutes obtenues par WEST constituent donc une étape importante pour que l’on sache maintenir du plasma très chaud dans le temps.
Les équipes de WEST essayent notamment de résoudre la question des parois, qui doivent supporter la chaleur générée par le plasma, mais aussi permettre de récupérer l’énergie via le flux de neutrons généré par la réaction. Initialement, les tokamaks utilisaient des murs en carbone, mais ces derniers absorbaient le tritium utilisé (l’un des deux isotopes utilisés comme « carburant »). Depuis une décennie, les ingénieurs de WEST testent du tungstène, qui n’a pas ce défaut et qui résiste bien à la chaleur. Mais l’environnement des parois en tungstène est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre que le carbone. Le premier tokamak réellement utilisable ne le sera pas avant les années 2050.
Pour plus de détails, voir
https://www.pppl.gov/news/2024/fusion-record-set-tungsten-tokamak-west
